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Sasha Baga – l’amie de l’Abitibi-Témiscamingue (partie 1)

"J’ai été élevée à faire du ski-doo, grimper dans les arbres, passer les étés au chalet. Je suis une amoureuse de la nature et même si je reste au centre-ville, j’ai besoin de nature, donc dès que j’ai la possibilité de voir du paysage, j’en profite! "

Sasha BAGA

Originaire d’Amos, Sasha Baga enflamme la scène drag montréalaise depuis plus de dix ans. Flamboyante, charismatique et colorée, elle s’est autoproclamée chonky barbie de Montréal : « Sasha est très girlie, très rose bonbon, mais c’est une femme en chair. Mon personnage célèbre la diversité corporelle », explique-t-elle. Diversité corporelle, mais diversité de genre aussi, puisqu’en tant que femme trans, elle cherche activement à promouvoir la place des femmes sur la scène drag. Performeuse incroyable, toujours désireuse de surprendre et de faire rire les gens, elle n’est pas passée inaperçue lors de son passage en  Abitibi-Témiscamingue à l’été 2022. Zoom sur le séjour hors normes d’une drag queen témiscabitibienne jusqu’au bout des (très longs) ongles.

Aventure 1: Le parc national d'Aiguebelle

Voilà que le rendez-vous était fixé à 7h aux bureaux de Tourisme Abitibi-Témiscamingue. Latté du St-Honoré à la main, toutes les membres de l’équipe émergent encore d’un sommeil pas si lointain, espérant un effet rapide de la caféine.

Toutes? Pas vraiment. Sasha, elle, est plus que prête. Volubile et rayonnante, elle enchaîne les questions, les anecdotes et les rires, prête pour l’aventure. Dans l’équipage : Fanny et Jeanne, les camérawomen; Sasha et son meilleur ami Étienne, qui l’accompagne pour la journée; Claudine et moi, Gabrielle, qui coordonnons l’épopée.

Donc, la journée qui attend Sasha en est une particulière, complètement ancrée dans la flore et la faune régionale. Après avoir parcouru en voiture les cinquante minutes qui séparent le centre-ville de Rouyn-Noranda du Centre de services du Parc national d’Aiguebelle, nous sommes presque arrivées. Ajoutons à cela encore quinze minutes supplémentaires pour se rendre au chalet rustique L’Alucite. Finalement, aux abords du Lac aux Bûcherons, tout est en place pour la première mission de la journée : la métamorphose de Sasha.

Comme les papillons, une longue transformation

De cette façon, le chalet sera sa loge et elle ne tarde pas à s’approprier les lieux. Bientôt, la cabane de bois rond habituellement dédiée aux amateu.rice.s de vacances en pleine nature. Dotée d’un seul lit et d’un foyer, le petit hébergement voit son espace envahi par les pinceaux, les fards et les cosmétiques de toutes sortes. Enfin, nous sommes rapidement chassées de l’endroit, Il ne faudrait rien voir avant le GRAND DÉVOILEMENT. Seul Étienne a la permission d’aider Sasha dans sa transformation.

Un plan rapproché présente Sasha Baga, une dragqueen arborant une chevelure vert fluo et une robe à paillette rose fushia. De la main, elle semble nous saluer et elle nous sourit.
Photo : Fanny Joseph

Heureusement, la vue est magnifique, le soleil brille bien haut. Pour sa part, le chalet fournit l’ensemble du matériel pour alimenter le feu extérieur qui réchauffe la brise du matin. Deux heures plus tard, Sasha émerge de son antre. Elle arbore une chevelure vert fluo et une robe rose. Elle est fierce and fabulous, prête à affronter, coûte que coûte, les vertiges de la mythique passerelle suspendue.

Sasha Baga, une dragqueen portant une robe très courte rose à paillette et une chevelure bouclée et vert fluo se trouve au milieu d'un pont suspendu. Elle nous fait face, ses main sont posées sur les câbles et elle prend un pose. Sasha porte des sandales à talons transparents et très hauts.
Photo : Fanny Joseph

Sasha et l'Abitibi-Témiscamingue, tout en contraste

Si le contraste entre glam et nature paraît étonnant à prime abord, il l’est moins qu’on pourrait s’y attendre : « On peut sortir la fille de l’Abitibi, mais on peut pas sortir l’Abitibi de la fille. Malgré que je suis une femme d’apparence très féminine - j’ai des longs ongles, je me maquille - je suis aussi très casse-cou! J’ai été élevée à faire du ski-doo, grimper dans les arbres, passer les étés au chalet. Je suis une amoureuse de la nature et même si je reste au centre-ville, j’ai besoin de nature, donc dès que j’ai la possibilité de voir du paysage, j’en profite! », précise-t-elle.

Au coeur de l'action

À l’entrée du sentier nous attend notre guide Laurence et une pente rocailleuse qui convainc rapidement Sasha de troquer ses souliers à plate-forme pour ses espadrilles (roses, quand même).

Sasha Baga, une dragqueen portant une robe très courte rose à paillette et une chevelure bouclée et vert fluo se trouve au milieu d'un pont suspendu. Elle est à de profil, mais nous regarde droit dans les yeux et elle nous sourit. Sasha porte des sandales à talons transparents et très hauts.
Photo : Fanny Joseph

Les randonneurs sont nombreux en cette journée ensoleillée et aperçoivent Sasha avec un mélange d’incompréhension et d’émerveillement. Elle leur lance invariablement un « Salut, ça gaze? » et enchaîne, selon la réaction, avec « vous avez l’air saisi comme un steak dans poêle! ». Certains la reconnaissent pour l’avoir vue performer dans le cadre de divers cabarets. Les scènes sont étonnantes, mais surtout amusantes et près d’un an plus tard, Sasha en garde un doux souvenir : « Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la réaction des gens. Les gens trouvaient ça drôle, étaient surpris! »

Sasha Baga, une dragqueen portant une robe très courte rose à paillette et une chevelure bouclée multicolore se trouve sur un quai, près d'un rabaska. Elle est assise et semble décontractée. Elle nous sourit.
Photo : Fanny Joseph

À travers le sentier, Laurence nous guide. Elle nous donne diverses informations sur l’environnement qui nous entoure. La chaleur se fait de plus en plus imposante, mais une fois arrivée à la passerelle, Sasha retrouve son énergie spectaculaire. Elle est fin prête à offrir le catwalk de sa vie. Le mythique pont se transforme alors la scène d’un défilé de mode surréel.

De la forêt aux cours d'eau

Sur le chemin du retour, un arrêt s’impose à la station de canot du lac La Haie, mais cette nouvelle étape commande un changement de chevelure : la perruque vert fluo ne saurait être éclaboussée. Laurence nous fournit l’équipement nécessaire à notre sécurité, nous explique comment bien manier la pagaie et nous guide à travers les eaux calmes et les parois rocheuses millénaires.

Dans un rabaska se trouve quatre personnes assises et portant des gilets de sauvetage. Devant, se trouve Sasha Baga, une dragqueen arborant une chevelure colorée et à côté d'elle, son meilleur ami Étienne. Derrière Sasha, toujours dans l'embarcation, deux femmes souriantes et portant des lunettes de soleil prennent la pose pour la photo.
Photo : Fanny Joseph

Quant à Sasha, elle se montre émerveillée devant le spectacle de la nature. Qui plus est, des faucons juvéniles qui font leur nid dans les environs. La nature témiscabitibienne nous fait une fois de plus la démonstration de sa majesté.

« Ça m’a fait retomber en amour avec l’Abitibi-Témiscamingue », affirme Sasha.

Sasha Baga, une dragqueen à la chevelure bouclée et multicolore est assise en tailleur et ses mains sont jointes, comme pour faire une prière. Elle a les yeux fermés et semble très zen.
Photo : Fanny Joseph

On peut certainement dire mission accomplie. À la fin de la journée, nous rentrons au chalet épuisées, mais comblées par le beau temps et par les merveilles de la nature régionale.

Sasha Baga visite le parc national d'Aiguebelle

Avec Sasha, c'est jamais fini!

Depuis son aventure témiscabitibienne, Sasha n’a pas chômé. Présentement, on peut la voir coanimer l’émission La drag en moi sur les ondes de Canal Vie. Puis, elle chauffe régulièrement les planches du Cabaret Mado et du Drague de Québec où elle est animatrice résidente.

Sasha Baga, une dragqueen portant une robe très courte rose à paillette et une chevelure bouclée vert fluo se trouve debout sur un quai, près d'un rabaska.  Ses mains sont portées sur ses anches et elle nous sourit.
Photo: Jeanne Perrin

En plus de poser ses valises à Los Angeles pour le DragCon, cet été elle participera à plusieurs productions dans le cadre de Fierté Montréal. Attention, Sasha ne négligera pas sa région d’origine, puisqu’elle prendra part à la prochaine édition de Fierté Val-d’Or, du 1er au 4 juin prochains.

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