ARTICLE EN PARTENARIAT AVEC L'INDICE BOHÉMIEN
Travailleuse sociale de formation, Valérie Côté chérit une vision et une pratique du travail social communautaire. Elle aime travailler avec les collectivités. Originaire d’Amos, l'autrice Témiscabitibienne a choisi de se terrer dans la forêt Témiscabitibienne, dans ce qu’elle appelle « son château », soit sa maison éclairée à l’énergie solaire. Cet isolement volontaire lui permet d’écrire, de réfléchir et de passer du temps de qualité avec sa marmaille. Présentement, elle travaille sur une œuvre mariant ses deux passions; le travail sociale et l'art de la scène.
QUAND LES ARTS DE LA SCÈNE SE FONT INTERVENTION
D'ailleurs, les expériences professionnelles de Valérie s’inscrivent majoritairement dans l’animation de groupe; son écriture, elle, est toujours dans la prise de parole, dans la confidence et dans le monologue. Naturellement, un lien s’est formé entre ces deux passions. Pour Valérie, il n’est plus possible de dissocier les arts de la scène de l’intervention. Ainsi, quand elle présente un spectacle, il y a assurément une prise de conscience ou de parole collective. Alors qu'elle fait de l’intervention, c’est toujours un peu comme une représentation.
« Je fais toujours de la médiation culturelle sans le vouloir et tout ce que je fais comme représentation publique s’ancre dans l’idée d’un rassemblement, de la confidence et du monologue. » explique-t-elle.
TOUTES PAREILLES
D'autre part, l’éprise de justice sociale planche présentement sur un projet portant le titre de travail "Toutes pareilles". La Ville de Val-d’Or lui a offert une résidence de création à compter du 5 mars prochain. Pour s’y préparer, l'artiste écrit depuis le mois de janvier.
Elle raconte : « Le titre m’est apparu après avoir dit à mon amie à quel point elle était forte, belle et merveilleuse. Mon amie m’a prise dans ses bras et m’a dit, “On est toutes pareilles”. C’est la première fois que j’entendais cette expression de façon positive. »
ISOLEMENT ET SORORITÉ
Qui plus est, le concept de l’œuvre s’est défini grâce à l’isolement choisi de Valérie. Dans cet esprit, elle parle quotidiennement à son amie Mélanie. Les échanges se passent souvent par textos, par messages vocaux ou par téléphone. Les deux amies n’arrivent que rarement à se voir, une réalité pour bien des femmes. Le spectacle est le résultat de la résidence qui se traduit donc par une confidence que Valérie fait, sur le bord du poêle à bois, à son amie Mélanie. « On n’est jamais la seule à vivre une situation, jamais. Il y a ça de beau en nous, les femmes. Quand on ne va pas bien, on s’entraide et on se protège. C’est l’importance de la sororité, » affirme l’autrice.
À travers ces confidences, plusieurs thèmes seront abordés, dont les archétypes de la femme. Valérie précise : « J’ai fait beaucoup de prise de conscience en étant seule ici. Des prises de conscience par rapport à la maternité, à l’amour et à la peur. »
Bien que les thématiques traitées soient introspectives et souvent sérieuses, ce spectacle n’a rien de la plainte. Il y a aussi beaucoup d’humour.
UN ESPACE SÛR POUR LES ARTISTES
Le fait est que cette œuvre est peut-être la première pièce de théâtre que Valérie a écrite toute seule et au complet, mais cette dernière n’est pas livrée à elle-même dans le processus de création. Elle est accompagnée de Sarah Gélineau Paradis (conceptrice vidéo), de Rosalie Roy-Boucher (conseillère dramaturgique), de Marie-Hélène Massy Émond (conseillère à la production), d’Andréane Boulanger (coach de mouvement et de performance), ainsi que de Lou-Raphaëlle Paul-Allaire (conceptrice musicale). De surcroît, l’autrice souhaite que ces échanges créatifs, en plus du résultat final, deviennent des espaces sûrs (safe spaces).
DIRE LES VRAIES CHOSES
Enfin, avec cette œuvre, l'autrice souhaite nommer les choses de façon honnête et provoquer des rassemblements. Après les dernières années qui ont été plus difficiles, Valérie souhaite inspirer les autres à revenir à une communication sincère. « Raconte des choses comme toi tu les vis, et les autres vont aussi se le permettre », conclut-elle.
La sortie de résidence est présentée le jeudi 9 mars à la salle Félix-Leclerc de Val-d’Or. Après la représentation, le public sera invité à rester pour une discussion avec l’autrice et les artistes.