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Claudine Gagné : Explorer et bâtir l’identité régionale

"Chaque personne ici a un rôle super important à jouer. Parfois, on a l’impression que notre existence ne fait pas vraiment de différence, mais en Abitibi-Témiscamingue, tout le monde est important et j’ai envie de mettre ces gens-là de l’avant. On pense souvent qu’on a vite fait le tour ici, mais ce n’est pas vrai, il y a toujours de nouvelles personnes, de nouveaux projets à mettre en lumière. »

claudine gAGNÉ

Vous connaissez probablement Claudine Gagné sans le savoir. C’est son esprit blagueur et coloré (surtout dans des teintes pastel) qui se trouve derrière les réseaux sociaux d’Abitibi-Témiscamingue. Vous savez, ce ton empreint de dynamisme, de calembours, d’emojis finement sélectionnés et d’un incontestable amour pour le territoire qui transparait à chacune des publications? Oui oui, c’est bien elle! Forte d’un parcours riche et diversifié dans les milieux culturels québécois et franco-ontarien, curieuse de nature, amatrice des bonheurs simples que sa ville et sa région ont a offrir, Claudine gagne à être connue de toustes. On vous la présente ici!

Née à l’Hôtel-Dieu d’Amos par une journée pluvieuse du printemps 1986, Claudine a quitté sa région natale une première fois à l’âge de 15 ans, en direction de l’exotique St-Jérôme, où son père était appelé au travail. À cette époque, l’adolescente qu’elle était n’avait pas encore bien saisi la forme que prenait son attachement envers la région. Elle croyait simplement vivre plus tôt que les autres le déracinement obligé qui vient plus souvent qu’autrement avec la fin du secondaire ou du cégep. Après des études en relations publiques à Ottawa, puis en publicité à Montréal ainsi qu’un passage professionnel au Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal, c’est une opportunité de se joindre à l’équipe du FME en 2014 qui a fait renaître chez elle l’appel de la région.

Partir pour mieux revenir

« J’ai obtenu l’emploi et je me suis questionnée sur le retour en région. Ça n’a pas été une décision facile, j’en faisais tout un plat alors qu’aujourd’hui, je trouve que je n’aurais pas dû. Ça avait l’air d’un plus gros move que ce que c’était vraiment. Maintenant, je n’envisage pas de vivre ailleurs qu’ici. » Celle qui, pendant plusieurs années, ne se sentait « fitter » nulle part, a compris enfin que sa place se trouvait en Abitibi-Témiscamingue. « Je l’ai compris quand je suis revenue. Je suis allée prendre une bière au Trèfle et les inconnu.e.s se parlaient! J’ai compris que c’était ça le problème, j’avais toujours l’élan d’aller parler aux autres, de créer des liens, j’étais comme ça, mais mes ami.e.s de la ville ne comprenaient pas ça. »

Cette soudaine réalisation ne l’a pas empêchée de s’exiler quelques années à Sudbury, où elle organisait des concerts, des événements, et s’occupait de la logistique au Théâtre du Nouvel-Ontario et à La Slague. « Chaque fois que je revenais de l'Abitibi-Témiscamingue après un séjour à la "maison", je pleurais. C’était un espèce de sentiment incompréhensible. »

Quand la pandémie a mis une pause obligée à ses activités professionnelles, Claudine s’est demandé quelle serait sa prochaine destination : « J’ai envisagé Montréal et Québec, mais mon cœur me disait Rouyn. La journée où j’ai pris la décision tout s’est mis en branle, les étoiles se sont alignées. »

Une culture du sens en Abitibi-Témiscamingue

L’amour des arts, de la culture et des humains représente de toute évidence un fil conducteur dans le parcours personnel et professionnel de Claudine : « Je pense que c’est important de sentir que l’énergie qu’on met va servir un bien commun et ça passe entre autres par les arts et la culture pour moi. C’est facile de tomber dans un travail dont tu ne vois jamais le résultat, ce qui me semble très déprimant, mais j’ai eu la chance d’être placée dans des endroits où je peux faire des actions très concrètes. »

Ainsi, au sein d’Abitibi-Témiscamingue, le rôle de Claudine consiste, dans la pratique, à créer du contenu promotionnel et à le diffuser pour que les gens de la région et de l’extérieur. Elle souhaite que les gens « connaissent l’Abitibi-Témiscamingue, voient son potentiel, apprécient le style de vie qu’on peut y avoir, l’identité des gens qui y habitent, les couleurs et la force de l’endroit. »

De cette cette façon, pour Claudine cette responsabilité va bien au-delà de la simple promotion qui pourrait être perçue dans une perspective purement commerciale. En effet, pour elle, il s’agit de contribuer à la création d’un sentiment de fierté, d’identité et de communauté. Pour elle, il faut être fière de vivre en Abitibi-Témiscamingue, être fière de notre identité et singularité régionale.

Ainsi, elle n’hésite pas à proposer des formats originaux, à présenter des lieux au charme insoupçonné ou des personnalités étonnantes : « Beaucoup de mon travail est fait de façon instinctive et compris après coup. Il y a une grande part de curiosité. Je suis impressionnée de voir les gens sur le territoire avoir autant de profils différents, d’intelligences différentes. Chaque personne ici a un rôle super important à jouer. Parfois, on a l’impression que notre existence ne fait pas vraiment de différence, mais en Abitibi-Témiscamingue, tout le monde est important et j’ai envie de mettre ces gens-là de l’avant. On pense souvent qu’on a vite fait le tour ici, mais ce n’est pas vrai, il y a toujours de nouvelles personnes, de nouveaux projets à mettre en lumière. »

Les bonheurs simples de Claudine en Abitibi-Témiscamingue

Quand on la questionne sur ses projets à venir, il n’est pas question d’extravagance et de grandioses réalisations. Comme dans sa vision professionnelle, Claudine met la communauté et les liens humains en priorité : « Je veux passer plus de temps avec les personnes que j’ai choisi d’avoir dans ma vie, chérir l’importance de vivre proche de ma famille, nourrir les amitiés et les liens qui m’importent en termes de qualité. »

Chose certaine, Claudine n’a pas fini de partager son amour de vivre en Abitibi-Témiscamingue et de son monde. Vous la croiserez sans doute au détour d’un festival, dans un outfit parfaitement agencé, combinant à la perfection l’originalité, la magie des friperies et un goût certain pour l’esthétique. Parlant de friperie et d’esthétique, il semblerait que les toiles que peint Claudine dans ses temps libres seront exposées à la friperie Quatre-vingt-dix, à Rouyn-Noranda, pendant le mois de novembre. Une occasion de découvrir autrement les mille facettes de sa personnalité.

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