Par Dominique Roy
Les œuvres d’art public sont bien présentes dans le paysage urbain de Ville-Marie. Pour partir à la découverte de ces créations de chez nous, nous vous proposons un premier circuit qui vous guide vers les trois principales entrées de cette municipalité témiscamienne tout en vous faisant bifurquer à travers quelques rues. À pied, à vélo ou en auto, l’art urbain en vaut le détour !
Les colonisateurs – 83, rue des Oblats Nord
En 2010, le projet « Entrée de ville » voyait le jour. Des artistes témiscamiens étaient embauchés pour créer des œuvres d’art public installées aux différentes entrées de la municipalité de Ville-Marie. Alain Lemay est le créateur de l’œuvre située devant le magasin Hart.
On y voit deux totems, sculptés à même le bois. L’artiste avait carte blanche pour créer l’œuvre de son choix. Sa réalisation est représentative de la colonisation, soit le métissage, l’union des deux nations qui sont à l’origine de la création de cette ville… l’arrivée des hommes blancs et la cohabitation avec les Autochtones. Il a donc sculpté une femme autochtone et un homme blanc, signification de l’union de ces deux peuples.
Les déesses de la lune – 28, rue Notre-Dame-de-Lourdes
En octobre 2020, le Centre de Femmes du Témiscamingue dévoilait sa nouvelle image pour mieux représenter les valeurs de la communauté. Et c’est dans ce contexte qu’une œuvre fut réalisée par des artistes féminines en arts visuels de l’Atelier Cent Pressions, dont Josée Lefebvre, Francine Plante et Francine Brouillard.
On y voit un cercle de femmes, aux bras levés, dont les âges, les formes et les cultures varient. Au-dessus de leur tête, une enseigne arbore le logo de l’organisme. Réalisé par l’artiste témiscamienne Jeanine Hallée, il évoque la diversité des services offerts aux Témiscamingue par cet organisme. L’arbre au corps féminin représente un esprit de communauté au sein du territoire. Les racines symbolisent le Centre de Femmes du Témiscamingue, bien ancré sur le territoire depuis quatre décennies, toujours en évolution selon les besoins des femmes. Et la lune, symbole féminin, est associée au cycle des saisons et à celui de la vie d’une femme.
Mon village – Au bout de la rue Chartier
Cette œuvre de Josée Lefebvre, elle aussi créée en 2010 dans le cadre du projet « Entrée de ville », sied au pied de la Côte des Pères, direction Lorrainville. Avec cette création, l’artiste témiscamienne rend hommage à un employé qui a travaillé de nombreuses années pour la municipalité, soit son père, Dominique Lefebvre, « ce grand homme qui a passé beaucoup de temps et d’inquiétudes à embellir ce village et à en prendre soin ».
On y trouve quatre totems disposés en cercle et ornés de mandalas. Josée Lefebvre décrit le tout comme un « métissage de symboles et une invitation à la réflexion et au partage d’un lieu merveilleux et d’une communauté enracinée et gardienne du territoire. »
Entre les 4 totems, représentant les 4 grands gardiens de la ville, les 4 points cardinaux, les 4 entrées de ville, il est possible d’y circuler. On peut y entrer et y sortir par la porte de notre choix : nord, sud, est, ouest. Au centre, par terre, on retrouve trois roches sur lesquelles on peut s’asseoir. Quant aux mandalas en forme de cercles, superposés, peints de façon collective par des résidents, ils sont à l’image des idées qui circulent dans la communauté, du sentiment d’appartenance, de la communication. Enfin, dans le haut des totems, les virevents, qui sont synonymes de changements, de rumeurs portées par le vent. « Petit, vent, petite rumeur ; gros vent, grosse rumeur ou grosse chicane ou grosse décision à prendre. Alors, ça prend un gros vent pour faire tourner les idées, les virevents. »
Cette œuvre colorée est invitante, accueillante, vivante : à l’image des habitants de ce grand village.
Couple complice – 37, rue Saint-Jean-Baptiste Sud
Le Pavillon Duhamel de Ville-Marie, qui relève du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue, est un centre d’hébergement et de soins longue durée pour les personnes âgées. Tout juste avant de franchir la porte d’entrée de ce CHSLD, on y voit un couple de personnes âgées, assis côte à côte sur un banc, discutant tout en feuilletant un journal. Le temps n’a eu aucune emprise sur leur complicité. Dans leur posture, leur gestuelle, leur expression faciale, on lit de la tendresse.
Cette sculpture grandeur nature est un don de la Fondation Philippe Chabot. L’installation date d’une quinzaine d’années. Benoit Drolet, président de cette fondation, se souvient de cet achat effectué chez Fleurs et Jardins 2000, un symbole représentatif du Pavillon Duhamel et de sa vocation.
Monstre du lac – 59, chemin de Fabre
Où est le monstre?
Sur la terre ferme
de nos convictions
Ou dans les eaux troubles
de nos comportements.
En direction de Saint-Édouard-de-Fabre trône le Monstre du lac, œuvre de l’artiste Francine Plante. Sur une plaquette, ces quelques lignes poétiques…
Pour cette œuvre réalisée dans le cadre du projet « Entrée de ville », Francine Plante a eu l’idée de représenter son interprétation du fameux monstre du lac Témiscamingue, une thématique qui était dans l’air du temps en 2010. La sculpture fabriquée en Winterstone, un mélange à plusieurs composantes qui se travaille bien avant de durcir comme de la pierre, est celle d’un immense poisson qui jaillit de l’eau, salto arrière. La sculpture rappelle la légendaire créature qui habite nos eaux profondes.
Un circuit d'œuvres d'art public qui n'attend que vous
Explorez ce circuit d’art public et laissez-vous surprendre par les trésors artistiques qui ornent Ville-Marie. Chaque œuvre raconte une histoire, reflète l’identité de la communauté et invite à la contemplation. Empruntez les chemins de l'art et laissez-vous surprendre à chaque coin de rue!