Visiter les installations hydroélectriques de la Baie-James est sans aucun doute un incontournable dans l’agenda touristique de chaque Québécois. Pour vivre ce voyage à fond, mieux vaut prévoir un long séjour afin de visiter, en prélude, les multiples trésors touristiques qu’offre la région de l’Abitibi-Témiscamingue sur la route de vos vacances.
Votre odyssée au Nord-Ouest débute véritablement dans la Réserve faunique La Vérendrye, plongée au cœur d’une nature généreuse où lacs et forêts se succèdent d’une manière admirable. Ces étendues d’eau d’un bleu pur qui scintillent sous le soleil vous feront rapidement passer en mode vacances, prêt à vous laisser séduire par ce qui vous attend derrière ce paysage de pureté sauvage.
Arrivé à Val-d’Or, devenez mineur d’un jour à la Cité de l’Or et descendez 300 pieds sous terre dans l’une des plus prolifiques mines d’or du pays. Vous y découvrirez le monde passionnant de l’exploitation minière sous toutes ses coutures. Poursuivez dans la même veine avec un arrêt au Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue, à Malartic, pour parfaire vos connaissances sur le patrimoine géologique de la région, et du même coup, visitez la plus grosse mine d’or à ciel ouvert au Canada, la Mine Canadian Malartic [MAJ]. Vous resterez bouche bée devant sa machinerie de taille gigantesque. Votre périple se poursuit sur la route 117 longeant la célèbre faille de Cadillac, riche en gisements d’or, de cuivre, de zinc et de nickel. C'est d’ailleurs grâce aux mines construites le long de cette faille que furent fondées les villes de Val-d'Or, de Malartic et de Rouyn-Noranda, cité qui marquera votre prochain arrêt. Dans la capitale nationale du cuivre, vous découvrirez les secrets de la transformation de ce minerai en visitant une des usines de smeltage les plus spécialisées au monde, la Fonderie Horne.
C’est avec une bonne dose d’émerveillement que vous quitterez le monde minier de l’Abitibi pour prendre la route du sud vers le Témiscamingue. Le chapelet de lacs et de rivières que vous admirerez sur le territoire, regorge de secrets enchanteurs et d’histoires peuplées de coureurs des bois, d’Amérindiens, de missionnaires, de draveurs, de bûcherons et de colonisateurs. Des récits qui prennent racine il y a plus de 400 millions d’années avec les fossiles et qui s’échelonnent jusqu’à notre ère avec l’hydroélectricité.
Une visite captivante à la Centrale de la Première-Chute à Notre-Dame-du-Nord constitue un passage logique parce qu'elle est une base de référence intéressante pour mieux saisir le gigantisme des installations hydroélectriques du Nord. Cette centrale, érigée en 1968 sur le cours supérieur de la rivière des Outaouais, la plus longue voie d’eau du Québec, a servi de modèle lors de la conception des complexes hydroélectriques de la Baie-James. Le chef de chantier de La Grande-2 a d’ailleurs participé à la construction de cette centrale avant de prendre les commandes du plus grand chantier du Québec. Sur le site, vous serez enchanté de découvrir sa construction particulière et ses vannes pivotantes qui ont la forme d’une paupière. Vous en apprendrez également sur l’histoire de l’électrification du milieu rural et sur la conversion de 25 à 60 cycles. C’est à distance de ce bâtiment soit, à Rouyn-Noranda que sont télécommandées la centrale de la Première-Chute et ses voisines du complexe La Grande, situées à quelque 800 kilomètres plus au Nord.
De retour par Angliers, votre œil sera accroché par le célèbre remorqueur T.E. Draper. Sur ce site thématique, l’histoire du flottage du bois et de l’exploitation forestière en Abitibi-Témiscamingue vous est présentée. Le Chantier Gédéon, camp de bûcherons reconstitué, complète la visite en vous faisant découvrir la vie quotidienne de ces hommes des forêts confrontés à de durs labeurs.
En remontant vers le Nord, vous filerez avec bonheur dans l’arrière-pays jusqu’à l’entrée sud du parc national d’Aiguebelle, le joyau naturel par excellence de la région. Une stimulante randonnée sur des roches vieilles de 2,7 milliards d’années au-dessus des failles du lac La Haie vous fera grand bien. Vous pourrez même franchir la ligne de partage des eaux qui sépare les eaux qui coulent vers le nord dans le grand bassin de la baie James et vers le sud dans le fleuve Saint-Laurent.
Après cette dose d’air frais, vous en demanderez davantage ce qui vous conduira au Refuge Pageau, à Amos. Ce lieu accueille les animaux blessés ou orphelins des quatre coins du Québec. L’histoire fabuleuse des bêtes résidentes et de la famille Pageau à l’origine de ce site d’envergure vous est racontée. Vous serez touché par le lien unissant les membres de cette famille avec leurs heureux pensionnaires.
Après l’envoûtant univers touristique témiscabitibien, l’ultime montée débute au nord d’Amos, porte d’entrée sur la radissonnie et ses immenses installations hydroélectriques. Arrivé à Matagami, vous empruntez la route mythique de la Baie-James où les ponts enjambent des rivières majestueuses. La destination se trouve, au bout du bitume, au 53e parallèle après huit heures de contemplation et de découvertes.
La localité de Radisson, véritable destination de vacances électrisante, regorge d’expériences touristiques passionnantes. Elle jouit d’un ensoleillement privilégié et d’un site tout aussi unique, imprégné par la nordicité. La place abrite motels, camping, restaurants, épicerie et station d’essence. Quelque 300 habitants, hospitaliers de nature, aux sourires faciles y vivent en permanence.
Ici, le Nord frappe dans toute sa grandeur et sa splendeur avec sa végétation clairsemée à hauteur d’homme et ses tapis de lichens. Après vous être installés, il faut vous dégourdir en prenant le sentier sur le chemin Hudon jusqu’au petit belvédère, point de mire de la spectaculaire rivière La Grande, véritable artère de la terre. De là, votre regard se dirige tout naturellement vers l’Est pour se heurter au loin sur l’un des plus fameux barrages au monde, retenant une véritable mer intérieure. L’aura des grandes réalisations commence à vous traquer pas à pas.
Les grands chantiers de la Baie-James ont débuté en 1971. Ils incarnent l’explosion du génie québécois. En effet, ceux-ci ont fait rayonner l’ingéniosité des travailleurs du Québec à travers la planète. Des milliers de personnes : des arpenteurs, des ingénieurs, des ouvriers, des foreurs, des grutiers, portés par une détermination à bout portant et une créativité gonflée à bloc, ont contribué à bâtir des installations hydroélectriques grandioses sur un territoire à mille lieues de tout.
Au cours d’une visite au parc Robert-A.-Boyd, la fameuse histoire de ces hommes et de ces femmes vous est racontée avec tout l’enthousiasme proverbial du guide-conteur Daniel Bellerose, lui-même de ces bâtisseurs d’eau. Le parc est érigé sur le site d’un ancien campement de prospection bordant la rivière La Grande où a commencé cette incroyable épopée. Dans ce coin de nature enchanteur, traversé par une charmante petite rivière, des panneaux vous livrent en hommage, les noms de 100 000 travailleurs de cette prodigieuse aventure.
Mis en contact avec l’histoire humaine de ce grand projet de société, vous serez enchantés de découvrir les installations réalisées par ces hommes et ces femmes déterminés. Hydro-Québec vous ouvre ainsi la porte des deux derniers maillons de la chaîne du complexe La Grande, l’aménagement Robert-Bourassa (La Grande-2) et la centrale La Grande-1, à travers deux visites guidées passionnantes et gratuites.
Lors de la visite en autocar, on vous dépose au belvédère du parc Robert-Bourassa, nommé en l’honneur du père visionnaire de ce « projet du siècle », ancien premier ministre du Québec. En ce lieu, vous serez happés par l’ivresse des grandeurs devant le barrage principal d’une force inébranlable, aussi haut qu’un édifice de 53 étages. Le magnétisme des lieux opère principalement à la vue du célèbre évacuateur de crue sculpté dans la roche. Chose fort étonnante, cet ouvrage légendaire connu sous le nom de l’escalier du géant pourrait abriter deux terrains de football dans chacune de ces 10 marches.
À quelques mètres de là, le Bouclier canadien a été découpé avec ingéniosité pour y édifier la plus grande centrale souterraine au monde aussi longue que cinq terrains de soccer. En passant l’immense porte rouge, vous circulez dans un tunnel taillé dans le roc jusqu’à la salle des machines, véritable cathédrale enfouie 137 mètres sous la terre. C’est ici que la force motrice de l’eau génère des milliers de mégawatts d’électricité, et ce, grâce à des instruments technologiques de pointe, fournissant aux Québécois presque la moitié de leur besoin énergétique. Récemment en réfection, vous aurez très probablement la chance d’y admirer une composante d’un de ses seize gigantesques groupes turbines-alternateurs. C’est ici que ça fait WOW!
Enfin, à la queue des neuf centrales de La Grande rivière, se trouve la centrale au fil de l’eau La Grande-1, avec ses douze groupes. Elle turbine l’eau de la rivière une dernière fois avant de se jeter dans la Baie-James. Lors de la construction, ce complexe a nécessité 640 000 mètres cubes de béton, quantité équivalente au besoin requis pour bâtir un trottoir de Montréal à Miami.
Voilà un portrait de ces lieux majestueux imprégnés du génie québécois qui vous attend au bout de la route en partance de l’Abitibi-Témiscamingue. Vous en reviendrez fascinés, le cœur rempli de découvertes et le torse gonflé de fierté.