L’Abitibi-Témiscamingue, c’est le genre de rencontre où on a toujours trop de choses à se dire peu importe le temps qu’on a, une conversation pleine d’énergie qu’on prend plaisir à animer, qu’on peaufine d’anecdotes dont le sujet change constamment au rythme de nos interventions.
En m’attardant aux histoires et aux expériences des gens que j’y ai rencontrés, j’aurais pu passer des mois à découvrir cette région, un lopin de terre à la fois, une « île » de verdure qu’on pourrait croire plantée au beau milieu de notre imaginaire.
Mon coup de cœur de ces jours d’escapade en Abitibi-Ouest? Je peine à mettre le doigt dessus tant je suis repartie charmée par les rencontres et les brins d’Histoire (et disons-le, d’histoires!) qui se sont enfilés sur mon passage. Un endroit si varié, tant riche en bois et en minerai qu'en récits et en culture, c’est difficile à décrire…
Ces trois journées se succédèrent à une vitesse incroyable, mais j’ai eu la chance de rencontrer quelques artistes qui ont marqué mon séjour. Parlons justement de ces derniers, parsemés ici et là sur les chemins de traverse, au confluent de quelques lacs et rivières…
Un petit café tout coloré
Le rouge est à l’honneur sur la rue principale de La Sarre! Dès l’ouverture de la porte du Rouge Café, j’ai été accueillie par le sourire contagieux des dames derrière le comptoir. Les délicieux sandwiches et paninis accompagnés de salades originales et fraîches et de gourmands desserts ne sont toutefois pas l’unique raison pour laquelle cette adresse est un incontournable de la région.
Sophie Royer, la propriétaire et artiste résidente, est passionnante. Elle raconte avec des étoiles dans les yeux pourquoi elle a choisi la petite robe rouge comme thème principal de ses œuvres (qu’on peut acheter sur place) et l’importance qu’elle accorde au rayonnement des artistes locaux. L’endroit est magnifiquement coloré et parfait pour une petite pause gourmande à toute heure du jour!
Manger parmi les artistes
Monsieur Bouchard, mon fidèle guide de l’Abitibi-Ouest, tenait à ce que je découvre le Café Elkoza de Macamic, un restaurant qui sert également de lieu de rencontres, d’événements et d’exposition d’artisans de la région. Fondé par Nancy Sénéchal, une artiste passionnée et créative, ici, rien n’est ordinaire. On mange assis au sol comme les Marocains, sur une table de ranch, dans le coin asiatique ou même en plein party tex-mex! Chaque partie est aménagée avec une touche d’évasion et d’originalité pour nous faire vivre différentes expériences gourmandes conviviales.
Lorsque le beau temps est de la partie, on peut même manger sur le Rêveur, un grand bateau à aubes créé par Émilien Bélanger, voisin du restaurant en bordure du lac Macamic qui offre un panorama parfait pour un petit repas en bonne compagnie.
Des personnages hors du commun
En discutant du bateau du Café Elkoza avec le conjoint de Nancy, mon « guide » et moi sommes partis en petite expédition dans le rang 4-5/Chemin Royal à Authier St-Janvier-de-Chazel [MAJ] afin de trouver la maison de ce fameux Émilien Bélanger. Nous l’avons repérée facilement grâce aux géantes œuvres en métal qui ornent son terrain en bordure de la rue et même jusqu’au garage.
Tracteur, avion, train, personnages du Moyen Âge… Monsieur Bélanger s’est donné à cœur joie dans ce projet de retraite en recyclant des réservoirs à eau chaude et autres gros objets pour leur donner une deuxième vie. Une belle touche d’inventivité qui colore le paysage abitibien. Attendez de voir la locomotive qu’il a préparée pour la municipalité!
Bien entendu, ces trois artistes ne représentent qu’une infime partie de la culture artistique régionale et j’espère avoir l’occasion d’en découvrir d’autres un jour! Je vous laisse sur un constat que j’écrivais à chaud à mon retour de l’Abitibi-Ouest, je trouve qu’il résume bien ce que j’y ai découvert :
« Aujourd’hui sur ces terres, il y a aussi des artistes, des créateurs, des producteurs, tous des enfants ou petits-enfants de ces braves agriculteurs, bûcherons, mineurs, trappeurs ou draveurs. Dans leur sang coule cet amour de la nature, cette force d’exploiter au maximum ce qui les entoure, de le transformer à leur manière, pour leur génération, mais dans le respect et la fierté des ancêtres qui ont fait de l’Abitibi-Témiscamingue ce qu’elle est aujourd’hui, et ce, à la sueur de leur front! ».
Bonnes vacances!
Jennifer Doré Dallas, blogueuse.
Lisez-moi : www.moimessouliers.org