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Laisse-moi te raconter mon Abitibi-Témiscamingue

Il y a cinq ans, je terminais un baccalauréat en gestion touristique et hôtelière à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et revenais m’établir en région. J’ai alors été embauchée comme coordonnatrice à l’Office du tourisme et des congrès de Val-d’Or où je m’applique depuis à collaborer à la promotion touristique locale et régionale. Au fur et à mesure que je parlais de Val-d’Or et de la région, que j’apprenais à redécouvrir ce territoire, mon amour pour celui-ci s’agrandissait ainsi que ma soif de le « vivre ». J’ai donc commencé à passer la majorité de mes temps libres à sillonner l’Abitibi-Témiscamingue pour visiter ses attraits, ses restaurants, ses festivals et ses sites de plein air. Chaque visite est accompagnée de rires, d’opportunités pour lâcher-prise, d’émotions fortes ou douces qui créent de magnifiques souvenirs. Mais parmi les nombreuses choses à voir, à goûter, à faire et à écouter, j’ai mes coups de cœur. J’ai toujours eu le béguin pour la culture autochtone et son peuple. Quand le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or organise une grande fête pour la Journée nationale des Autochtones, je suis comblée! Avant le début des danses traditionnelles et du spectacle musical, on fait le tour de nombreux kiosques. On goûte à du castor agrémenté d’un peu de moutarde, à de la bannik fraîche avec du beurre fondant et on admire le travail des artisans qui fabriquent bijoux, des capteurs de rêves des accessoires pour les cheveux et des tambours. C’est coloré, magnifique et précis. Puis, le spectacle commence. Des hommes s’assoient en rond où trône au centre un immense tambour. D’autres hommes, des femmes et des enfants vêtus de régalia (habit cérémoniel porté, entre autres,  lors de pow-wows) se réunissent près d’eux. Silence… D’un seul regard, les hommes au tambour se mettent à jouer à l’unisson. C’est si beau, si intense que mon cœur palpite et tout mon corps frissonne! Le rythme des tambours résonne dans mes jambes qui veulent accompagner les majestueux danseurs (je me retiens cependant, par respect pour les yeux de tous). On sent la force et la fierté à travers tous leurs mouvements, leur regard et leur posture. Ça te ground les chakras en un rien de temps! L’été dernier, je suis allée visiter le Labyrinthe des insectes à Amos avec ma sœur et ma nièce de 3 ans, Sam la tornade. Arrivées au bâtiment principal, on nous a remis une feuille de questions sur les insectes et on nous envoyées en mission. Commence alors une chasse au trésor dans les bois où il faut trouver les réponses, cachées dans de petits coffres bleus. On se croyait dans une mission de Dora l’Exploratrice! Du moins, c’est que ma nièce disait. Elle ne s’est d’ailleurs pas gênée pour s’occuper de la trame sonore de l’activité en chantant à tue-tête pendant la moitié du parcours : « Allons-y! Let’s go les amis! » (trame sonore de l’émission Dora l’exploratrice). Au milieu du trajet, nous sommes tombées sur un cul-de-sac où se trouvait une petite maison. Nous avons donc quitté le monde de Dora (dommage… :-) ) pour nous retrouver dans celui des trois petits cochons et du grand méchant loup. Nous avons aussi visité le monde des Pirates des Caraïbes et celui de Peter Pan. Bref, le labyrinthe était constamment aménagé pour enflammer l’imaginaire de ma nièce qui a eu un plaisir fou à le traverser. De retour au bâtiment principal, nous avons rencontré Tommy, le propriétaire du labyrinthe. Il nous a partagé sa passion pour les insectes, nous les a fait prendre et toucher en nous parlant d’eux comme s’il nous présentait ses enfants. Pendant près d’une minute, j’ai même aimé une grosse tarentule poilue tellement sa passion était contagieuse. Et que dire de sa patience d’ange avec Sam! Même si elle a en elle au maximum 0,0001 oz de délicatesse (qu’elle utilise seulement quand elle joue à la poupée), il lui a fait toucher et a mis dans ses petites mains une multitude d’insectes et d’amphibiens. Toujours avec ma sœur et ma nièce, nous sommes allées au Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue, à Malartic. Les informations qu’on y retrouve sont fascinantes. Les expositions sont dynamiques et interactives, ce qui fait en sorte qu’on a envie d’en apprendre plus sur les roches et les minéraux! Il y a aussi toute une portion réservée au déplacement du quartier nord de Malartic lors de l’ouverture de la mine à ciel ouvert Canadian Malartic (à l’époque, Osisko). Avec les photos et les témoignages, on comprend facilement que ç’a été un sacré projet. Il y aussi un simulateur de tremblement de terre, des poses bizarres à faire imprimer sur de la roche phosphorescente et une promenade dans le vide pour admirer les pierres de fée. Bref, du gros fun noir! En plus, juste à côté se trouve un parc avec jeux d’eau et modules de jeu. Je peux vous jurer qu’après notre visite à Malartic, Sam la tornade s’est transformée en Sam-tente-de-dormir! Mon dernier coup de cœur va à la Foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien. Participer à cet événement m’a fait découvrir un doux chaos où des centaines de foodies se partagent l’espace à travers le tohu-bohu sonore des gens qui parlent et qui rient, des viandes qui cuisent sur le gril, de la musique, tout ça parmi les odeurs qui s’entremêlent et nous charment : maïs frais, viande grillée, fromages fins et plus encore. J’y ai aussi vécu un moment magique; après m’être commandé un épi de maïs (le meilleur que je n’ai jamais mangé de ma courte vie!), je suis sortie du grand chapiteau pour le déguster. Changement total d’atmosphère; BANG! Je sentais la douce brise du vent me rafraîchir, la seule odeur qui restait était celle de l’herbe fraîche et j’avais une vue imprenable sur le lac Témiscamingue. Ce fut un moment de « zénéatitude » parfait pour déguster le meilleur blé d’Inde du monde. Quand je pense à tous ces beaux souvenirs, je ne peux m’empêcher de sourire. Ce sont des moments où plus rien ne comptait que l’instant présent et où le mot vivre prenait tout son sens. Et quand je pense à tout ce qui me reste à découvrir de mon Abitibi-Témiscamingue, aux nombreuses personnes passionnées que je rencontrerai sur mon chemin et qui me raconteront, le temps d’une visite, leur passion… Quand je songe à tous les paysages à admirer, les senteurs qui m’enivreront encore et à la musique qui inondera mes oreilles… L’excitation me gagne!