Pistes de réflexion pour aimer et comprendre le moustique dans toute sa grandeur
« La quantité de moustiques en Abitibi-Témiscamingue n’est pas anormale, elle est simplement cohérente avec le climat, la faune et la flore dont l’omniprésence caractérise notre territoire. »
Gabrielle Izaguirré-Falardeau
Écoutez notre expert Olivier nous parler de ces petites bestioles sanguinaires.
▷
La scène est mythique. Alors que le Romano Fafard se pose sur une nouvelle planète, son équipage se trouve confronté à une scène troublante. Les maringouins, mouches à chevreuil et insectes piqueurs de toutes sortes envahissent chaque millimètre et unissent leurs forces pour soulever de terre un chevreuil. Le capitaine Charles Patenaude déclare alors la planète inhabitable et lui confère le nom évocateur d’Abitibi II. Ce passage de Dans une galaxie près de chez vous a achevé, en 2004, de sceller la légende témiscabitibienne, qui présente la région comme le royaume des insectes assoiffés de sang. Comme dans toute légende, il y a là un fond de vérité, mais surtout de la fiction. Démystifions le vrai du faux.
D’où ça vient cette histoire-là?
Vous risquez effectivement, pendant votre séjour dans la région, de côtoyer davantage les moustiques que pendant un après-midi de lèche-vitrine dans la grande ville. Cela dit, vous verrez aussi beaucoup plus de nature, de paysages éblouissants, de forêt boréale à perte de vue et de lacs appelant à une irrésistible baignade. En somme, la quantité de moustiques en Abitibi-Témiscamingue n’est pas anormale, elle est simplement cohérente avec le climat, la faune et la flore dont l’omniprésence caractérise notre territoire. Quelques piqûres ici et là, c’est un bien mince sacrifice pour un tel contact avec la nature.
Petit guide de l’amour des moustiques
Pour construire une relation saine avec les moustiques, il faut d’abord les connaître et comprendre ce qui motive leurs lubies sanguinaires. D’abord, gardez en tête que ces petites bêtes sont part entière d’un écosystème dont le maintien repose en partie sur elles. Elles servent entre autres de nourriture à d’autres espèces et participent activement à la pollinisation. Les femelles (oui oui, seulement les femelles et c’est extrêmement badass de leur part) nous volent un peu de notre précieux sang pour assurer leur reproduction et ainsi poursuivre leur contribution à l’épanouissement de notre environnement. Ce ne sont que d’éternelles incomprises.
Une cohabitation saine
Il existe également de nombreux trucs pour cohabiter avec eux sans recourir à la méthode fatale de l’écrabouillage instantané. Tout d’abord, il est recommandé de porter des vêtements longs de couleur claire et d’éviter de s’agiter, les moustiques étant sensibles à la chaleur humaine et aux émanations de dioxyde de carbone qui en découle. Plusieurs options de chasse-moustique naturel ou chimique peuvent également donner un coup de main en tuant ou en repoussant les moustiques. Les insectifuges à base de DEET sont reconnus pour être les plus efficaces, mais doivent être utilisés en suivant adéquatement le mode d’emploi.
Finalement, même en Abitibi-Témiscamingue, les maringouins ne sont pas présents toute l’année et même pas pendant toute la durée de la saison estivale! En effet, dès le mois de juillet et jusqu’à l’automne, leur nombre diminue progressivement. En août, il est donc possible d’observer les perséïdes en toute quiétude, bien emmitouflé dans votre doudou préférée. Quoi demander de plus?
En Abitibi-Témiscamingue, un certain Tommy St-Laurent s’est tellement bien adapté aux insectes peuplant le territoire, qu’il vous les fait découvrir avec une passion contagieuse, du plus fascinant au plus mal-aimé. On peut bien se demander quelle mouche l’a piqué (hihi)!