Après avoir laissé de côté les études pour satisfaire durant quelques années sa soif d’aventure, Marie-Félix Lavoie rentre habiter à Montréal sans plans précis, à la veille de la pandémie de COVID-19. Le confinement provoque aussitôt chez elle de grands questionnements qui la portent à réfléchir à ses valeurs et ses objectifs, mais surtout, à ce qui la rend heureuse. Il s’avère que la réponse à cette dernière interrogation se trouve dans le contact avec la nature et les grands espaces. En effet, c’est le fil conducteur qui, tout ce temps, avait lié l’ensemble de ses voyages et explorations. Que faire alors? Où aller? Comment? Pourquoi? Le point de départ choisi sera nulle autre que la seule et unique ville d’Amos.
D’Amos à Rouyn-Noranda…en passant par le Témis!
Marie-Félix et son conjoint ont posé leurs valises dans la ville de l’or bleu à l’été 2021. Avant d’entamer le DEP en en protection et exploitation de territoires fauniques qui constituait la première motivation de son déménagement. Ainsi, notre protagoniste a consacré la saison estivale au travail, en tant que guide au Refuge Pageau. Cet emploi chez un incontournable du tourisme régional s’avérera le premier d’une série de passages dans l’écosystème touristique régional. Bien sûr, ces passages nourriront les uns après les autres son amour des lieux et de leurs communautés. Toutefois, c’est pendant le DEP que Marie-Félix commence à développer ce qu’elle désigne comme une « passion intense pour l’Abitibi-Témiscamingue ».
« J’ai tripé ma vie. Je n’avais jamais touché à rien de ce que je voyais! J’ai pu me dépasser chaque jour, passer du temps dehors, j’ai vraiment comblé mon besoin de connecter avec la nature. »
L’été après avoir complété le programme, alors qu’elle occupe le poste de garde parc naturaliste au Parc national d’Opémican, elle prend conscience de la pleine amplitude de la nature et des opportunités de plein air accessibles dans la région.
« Le travail dans le domaine de la conservation de la nature a vraiment contribué à développer mon sentiment d’appartenance envers le territoire. Le contact avec les touristes a aussi suscité chez moi une fierté de faire découvrir la région et l’envie de défaire les mythes qui l’entourent », renchérit Marie-Félix.
« Le travail dans le domaine de la conservation de la nature a vraiment contribué à développer mon sentiment d’appartenance envers le territoire. Le contact avec les touristes a aussi suscité chez moi une fierté de faire découvrir la région et l’envie de défaire les mythes qui l’entourent »
Marie-Félix
D’une aura de mystère à une communauté d’accueil
Alors qu’elle passe d’Opémican à Aiguebelle l’été suivant, Marie-Félix choisit finalement de s’installer à Rouyn-Noranda. Donc, à l’été 2023 avec son conjoint, Marie-Félix est charmée par le dynamisme et l’esprit communautaire de la ville : « À Rouyn, si tu veux faire une activité tous les soirs, c’est possible. Il y a une vie culturelle vibrante, une communauté culturelle tissée serrée, des activités gratuites, de bons endroits où manger… Il fait bon vivre à Rouyn! »
« L’Abitibi-Témiscamingue a comme une aura de mystère impénétrable. C’est une région qui est très associée au courage. Il y a probablement des raisons historiques à ça, mais c’est comme une mentalité qui est restée… même être touriste c’est courageux! Traverser le parc, c’est comme si c’était super gros! »
Marie-Félix
Questionnée sur les fameux mythes qu’elle se faisait un devoir de défaire dans le cadre du travail, Marie-Félix explique : « L’Abitibi a comme une aura de mystère impénétrable. C’est une région qui est très associée au courage. Il y a probablement des raisons historiques à ça, mais c’est comme une mentalité qui est restée… même être touriste c’est courageux! Traverser le parc, c’est comme si c’était super gros! » Avouant qu’elle avait en quelque sorte intériorisé cette image d’une région éloignée, un peu ennuyante et pas si agréable (les fameux moustiques!), elle s’affaire ensuite à déboulonner chacune de ces croyances.
Elle souligne l’importance accordée par les Abitibien.ne.s à maintenir une vie communautaire harmonieuse, au-delà des différences de chacun.e; la serviabilité des gens : « Chaque fois qu’on avait besoin de quelque chose, ça apparaissait comme par magie! »; et l’accessibilité à des opportunités d’emploi : « Les gens acceptent de te donner une chance. La manière de se présenter, la réputation, les expériences comptent, ça vaut plus cher que ton CV. »
Désormais propriétaire d’une maison avec son conjoint – chose qu’elle n’aurait jamais imaginé dans sa vie montréalaise – et coordonnatrice à la médiation culturelle pour la Corporation de La maison Dumulon, Marie-Félix sent pour la première fois qu’elle s’enracine quelque part : « Parce qu’à Rouyn, j’ai tout ce dont j’ai besoin. Plus d’opportunités, les gens sont ouverts à la rencontre, l’accès à la nature est partout et gratuit… Je ne peux plus m’imaginer ailleurs maintenant que j’ai commencé à me projeter ici », constate-t-elle. Ça tombe bien, on a envie de la garder parmi nous!