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Traverser l’océan et quitter l’Afrique pour atterrir en Abitibi-Témiscamingue représente un réel défi d’adaptation sur plusieurs plans. Pourtant, Hanniel Konan a relevé ces défis avec brio. Aujourd’hui directeur général de CKVM FM 92,1/93,1 La Voix du Témiscamingue, son parcours, marqué par l’audace, l’adaptation et l’amour du journalisme, témoigne de l’importance des rencontres et des opportunités. Son histoire est une version originale de ce que signifie immigrer en Abitibi-Témiscamingue.

De la Côte d’Ivoire au Témiscamingue : un chemin inattendu

Originaire de la Côte d’Ivoire, Hanniel Konan possède plus de dix ans d’expérience en journalisme. Son histoire canadienne commence grâce à sa conjointe, Leticia, une citoyenne canadienne d’origine ivoirienne. Le couple s’installe d’abord à Longueuil, puis fait un passage à Radisson, où une rencontre fortuite leur ouvre une nouvelle porte : Ville-Marie. Intrigué.e.s, ils se renseignent sur la ville et sa communauté. Leticia décroche un poste d’adjointe de bureau et Hanniel, en quête d’opportunités, entre en contact avec le Carrefour jeunesse emploi et les médias locaux. C’est ainsi qu’il commence à entrevoir la possibilité d’immigrer en Abitibi-Témiscamingue.


Le couple s’installe à Lorrainville en novembre 2023. Cependant, la transition vers la vie en région n’est pas simple. Leticia réalise que son nouvel emploi ne correspond pas à ses attentes, et un mois plus tard, ils retournent à Longueuil. Malgré cette pause, Hanniel conserve de précieux liens avec Ville-Marie, notamment avec Annie Larivière, alors directrice de CKVM. Il lui promet qu’il reviendra. « C’était la première fois que ma conjointe vivait en région. Elle était plus habituée aux grandes villes, alors ce n’était pas évident pour elle », explique-t-il. Pour sa part, il a grandi en région. Il est habitué à la tranquillité et la convivialité qu’offre ce mode de vie.

« Les gens ici ont un cœur attaché à l’Afrique, ils sont solidaires et ouverts. »

Hanniel Konan

Un retour déterminant

En juin 2024, convaincu que le Témiscamingue est un endroit où il peut s’épanouir, Hanniel revient à Ville-Marie avec sa conjointe. Il décroche un poste de journaliste à CKVM et s’intègre rapidement grâce à son travail et aux nombreux événements qu’il couvre. L’accueil chaleureux de la communauté facilite son adaptation. « Les gens ici ont un cœur attaché à l’Afrique, ils sont solidaires et ouverts », témoigne-t-il. Cette expérience confirme que sa décision d’immigrer en Abitibi-Témiscamingue était la bonne.


Peu après son arrivée, un nouveau tournant s’amorce : Annie Larivière annonce son départ de la direction de la radio. Une surprise pour Hanniel, qui appréciait son leadership. Avant de partir, elle lui souffle une idée : pourquoi ne pas postuler pour la direction de CKVM ?

L’idée mûrit lentement. D’abord réticent, il est encouragé par Leticia. « Ma conjointe m’a dit : « Pourquoi pas ? Tu as les compétences et tu aimes cette communauté. » À la surprise du conseil d’administration, il présente sa candidature et est retenu pour le poste. Ainsi, le 4 septembre 2024, il devient directeur général de CKVM. Ce tournant majeur dans sa carrière est une preuve qu’immigrer en Abitibi-Témiscamingue peut offrir des opportunités inattendues.

Un engagement pour l’avenir

Aujourd’hui, Hanniel Konan relève avec enthousiasme les défis de son poste, notamment le recrutement de journalistes qualifiés. Il apprécie la dynamique collaborative avec ses collègues et la communauté témiscamienne. « Il y a une très belle ambiance, et les citoyen.ne.s sont toujours heureux de nous parler », confie-t-il.


En parallèle, sa conjointe s’adapte peu à peu à la vie en région. Ensemble, ils découvrent les joies du plein air et des marches en forêt. Hanniel a même essayé le hockey sur glace, une première pour lui et il y prend goût malgré quelques chutes ! « J’ai eu quelques chutes sur la glace, mais c’était une expérience incroyable. » raconte-t-il avec un sourire dans la voix.


Le couple nourrit aussi un projet cinématographique. Passionné.e.s de cinéma, ils ont fondé un club avec le Carrefour jeunesse emploi du Témiscamingue pour tourner des films mettant en valeur la beauté du Témiscamingue et abordant des thématiques de sensibilisation. Un scénario est en cours d’élaboration pour un tournage prévu à l’été 2025. « On veut utiliser notre passion pour raconter des histoires importantes et montrer la richesse du territoire », explique-t-il. En s’impliquant ainsi, ils contribuent pleinement à la culture locale.

« On veut utiliser notre passion pour raconter des histoires importantes et montrer la richesse du territoire . »

Hanniel Konan

Un avenir prometteur

Hanniel voit son engagement au Témiscamingue comme un projet à moyen terme, visant d’abord un horizon de deux à trois ans pour développer CKVM. « Ce sont les défis qui me motivent », affirme-t-il. Il réévaluera par la suite son avenir dans la région.

Son implication ne passe pas inaperçue. Le 23 février, il sera célébré dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs par le Carrefour jeunesse emploi du Témiscamingue, une reconnaissance de son parcours et de son intégration réussie. Cet honneur souligne son engagement et son succès après avoir immigré en Abitibi-Témiscamingue.


De la Côte d’Ivoire au Témiscamingue, Hanniel Konan est la preuve vivante qu’avec passion et engagement, il est possible de bâtir un nouveau chapitre, même à des milliers de kilomètres de chez soi. Son histoire inspirante démontre qu’immigrer en Abitibi-Témiscamingue peut être une aventure pleine de défis, mais aussi d’opportunités et de succès.