Samuele, la diversité sexuelle et le Pays des pick-up 

Le Pays de pick-up poursuit sa mission d’amener la musique là où les gens se trouvent sur le territoire de Rouyn-Noranda. À cette mission s’ajoute cette année celle de faire de la médiation culturelle. Chacun des concerts de l’été 2023 se lie à un organisme communautaire remplissant une mission différente. Le concert de Samuele était associé à la Coalition d’aide à la diversité sexuelle en Abitibi-Témiscamingue (CADS-AT). Afin de mieux comprendre leur mission respective et le lien qui les unit au Pays des pick-up, nous avons rencontré l’artiste Samuele et Julie Fortier, de la CADSAT.

La Coalition d’aide à la diversité sexuelle en Abitibi-Témiscamingue, c’est quoi?

Julie est directrice de la CADS-AT. L’organisme vise à améliorer la santé et le bien-être des personnes issues de la diversité sexuelle en Abitibi-Témiscamingue. Il s’agit d’une mission très large.

Ainsi, la CADS-AT offre des formations et des ateliers dans les milieux scolaires de tous les niveaux afin de démystifier l’orientation sexuelle et de genre. Des ateliers ont aussi lieu avec des gens de tous les âges. Également, l’organisme offre de l’accompagnement individuel, au besoin, avec les personnes issues de la diversité sexuelle, mais aussi avec les proches et les familles de ces personnes.

Finalement, il est parfois nécessaire de faire de la défense de droits individuels, par exemple, dans le cas où une personne perd son emploi à cause de son identité de genre ou de son orientation sexuelle. L’organisme est également disponible pour aider d’autres groupes ayant des missions similaires, en plus de faire de la représentation auprès des gouvernements. Il s’agit d’une mission très vaste pour seulement deux employé.es et un conseil d’administration!

Samuele – L’importance de la représentativité

« Je m’appelle Samuele, j’utilise le pronom iel et les accords masculins. Ça ressemble à : « Iel est content d’être ici ce matin. » » C’est ainsi que commence la rencontre avec Samuele. Iel a commencé à écrire des chansons à l’âge de 15 ans et n’a jamais arrêté depuis. Ses expériences personnelles peuplent son oeuvree. Samuele a traversé une transition de genre dans les dernières années, un événement qui se trouve au cœur de sa création, notamment dans son dernier album, Une paillette dans l’engrenage, qui est aussi accompagné d’un livre.

La visibilité et la joie sont une révolution

Son dernier album parle de transition et de guérison, mais aussi de joie. « Le narratif autour de la transidentité est souvent dans la douleur et dans le drame, mais il y a aussi beaucoup de joie qui vient avec la transition, avec le fait de se retrouver et d’être vrai.e envers soi-même. » C’est le message qu’iel a envie de transmettre au grand public

L’éducation populaire n’est pas une mince affaire

Lors des séances d’éducation populaire, autant pour la Coalition d’aide à la diversité sexuelle que pour Samuele, alors qu’iel faisait des ateliers de sensibilisation avec le GRIS Montréal, faire tomber les barrières et les préjugés auprès des gens ne connaissant pas la réalité de la diversité sexuelle est un réel défi.

Selon Samuele, relever ce défi dépend de deux choses. S’il la mécompréhension est issue d’un manque de connaissances, alors il est facile de faire de l’éducation populaire. Cependant, si elle est causée par un manque d’empathie, c’est une autre paire de manches. « Moindrement qu’il y a un désir de connaissance et de l’empathie, ça va. Un problème d’ignorance ça se règle avec de l’information», explique Samuele.

De l’autre côté de la médaille, la polarisation est de plus en plus présente et les gens issus de la diversité sexuelle craignent parfois pour leur sécurité. Il arrive que des insultes, des menaces et même parfois des actions menaçant leur sécurité et leur intégrité physique surviennent. La solution pour ce type de situation reste l’information, la discussion et la curiosité. Selon Samuele : « S’éduquer c’est comme faire la vaisselle. On n’a jamais terminé! »

L’activité de médiation culturelle entourant le concert de Samuele

C’est sous forme de discussion, avant le concert de Samuele au Pays des pick-up, qu’a lieu l’activité de médiation culturelle épaulée par la CADS-AT.

Samuele partage sa réalité de personne trans et non-binaire dans le milieu artistique, entre autres. Iel échange aussi sur la polarisation face à la diversité sexuelle dont on est témoins depuis les dernières années. L’échange avec le public se fait de façon instinctive, selon les sujets qui sont apportés et le désir de partager des personnes présentes.

Sur les lieux du concert, situé sur les rives du lac Dufresnoy (Kajakanikamak)  près du village de Destor, le public est diversifié. Certain.e.s sont arrivé.e.s spécifiquement pour prendre part à la discussion. Des enfants jouent dans l’eau, des adultes profitent des lieux paisibles pour relaxer. Tout le monde passe un beau moment. Le concert débute à l’heure et le reste de l’assistance arrive spécifiquement pour la musique.

C’est donc dans une ambiance de soir d’été bordé d’un coucher de soleil doré que se sont déroulés la discussion, le concert, mais surtout cet échange généreux entre le public et Samuele. Le prochain événement d’Au Pays des pick-up a lieu le 29 juillet. Il s’agit d’une activité organisée avec Mères au front de Rouyn-Noranda, dans le quartier Notre-Dame de Rouyn-Noranda et un spectacle avec le groupe Guhn Twei. Consulte l’horaire du Pays des pick-up pour connaître les spectacles à venir. C’est un rendez-vous!

Quoi? Le Pays des pick-up
Quand? Le prochain rendez-vous est samedi 29 juillet. Voici l'horaire complet.
Où? À Rouyn-Noranda et ses alentours, en Abitibi-Témiscamingue