par Simon Jodoin
Voici une autre bonne raison de prendre la route pour aller visiter l’étonnante MRC du Témiscamingue : le dernier né des parcs nationaux du Québec, qui attire déjà les visiteurs et pourrait bien servir de camp de base à ceux qui souhaitent découvrir les rangs et les villages de ce coin de pays qui demeure un secret bien gardé. Et on les comprend : on y trouve des trésors. Opémican. À lui seul, le mot invite à l’aventure et à la rencontre. Selon la Commission de toponymie, en langue algonquine, il signifie « à côté du chemin suivi par les Indiens ». C’est aussi sur la pointe portant ce nom, qui s’avance à la limite sud du lac Témiscamingue, que se trouvent des bâtiments qui sont parmi les plus anciens de la région, l’auberge Jodoin, un camp de drave et un chantier naval, notamment. Le lieu invite à une pause, comme on débarque à un port pour explorer les environs. [caption id="attachment_19309" align="alignnone" width="1024"]

Passion, amour et confidences
Biologiste de formation, il a trouvé tout un laboratoire au parc national d’Opémican où conjuguer ces deux valeurs essentielles que sont l’accès au territoire et sa préservation. Avec un certain succès d’ailleurs, car même si le site est en constante évolution, les sentiers qu’on peut déjà parcourir et les plans d’eau sur lesquels on navigue tranquillement mènent à des paysages à couper le souffle, pour le plus grand plaisir des visiteurs de plus en plus nombreux au Témiscamingue, une MRC méconnue et pourtant tellement attrayante. [caption id="attachment_19306" align="alignnone" width="1024"]
©Simon Jodoin[/caption] « Le Témiscamingue, je l’appelle ma petite perle du Québec, dit le directeur avec un grand sourire. C’est un lieu peu connu, avec une identité propre associée à ses forêts, à son côté agricole, dans le secteur de Ville-Marie, et à toute une histoire forestière. Je ne suis pas natif du “Témis”, mais ça fait 15 ans que j’y habite. Je l’ai découvert et, pour être franc, je trouve que c’est vraiment un beau spot du Québec, qui a avantage à être mis en valeur. » On le croit volontiers, d’autant plus qu’il nous révèle sa passion pour le canot-camping et les expéditions en forêt tout en nous expliquant que certains secteurs du parc, comme l’archipel de l’île aux Fraises, sur le lac Kipawa, ne sont accessibles que par voie nautique. Quelques courtes promenades suffisent toutefois à prendre la mesure du panorama, notamment une balade sur le sentier de la Grande-Chute ou une randonnée sur celui de l’Inukshuk aboutissant à un point de vue renversant sur le lac Témiscamingue. C’est en contemplant cette immense étendue d’eau qu’on prend conscience que ce coin de pays reste, en bonne partie, à découvrir. Frontière naturelle avec l’Ontario, le lac, long de 110 kilomètres, est en quelque sorte le berceau de la région. Ainsi, le parc sert de mise en bouche, de porte d’entrée pour partir à la rencontre des rangs et des villages qui jalonnent le territoire. [caption id="attachment_19302" align="alignnone" width="1024"]


©Simon Jodoin[/caption] À l’écouter parler et à visiter le parc dont il prend soin dans les moindres détails, on se prend au jeu et on en vient à penser qu’Ambroise Lycke a trouvé ici une vie de rêve pour un biologiste explorateur. On se découvre même l’envie d’aller vivre dans le coin, histoire d’y revenir tous les jours pour faire un plongeon dans le lac ou une promenade de santé. En attendant, il y a quelque chose d’émouvant à remonter la rivière des Outaouais jusqu’à cette pointe Opémican où, comme depuis des siècles, il fait bon accoster afin de partir à l’aventure. Voilà un voyage qu’on refera souvent, comme ceux qui, avant nous, sont passés par ici. [foogallery id="19310"] Parc national d’Opémican Territoire 5555, chemin Opémican Témiscaming