Un regard d’enfant excité, fasciné, tout simplement fébrile… Avez-vous déjà eu ce genre de moment où vous avez le sourire simplement collé au visage sans le contrôler? C’est exactement comme ça que je décrirais ma visite à La Cité de l’Or en Abitibi-Témiscamingue. Je ne savais pas à quoi m’attendre, d’autant plus que j’ai appris que je descendrais à 91 mètres sous terre seulement quelques minutes avant de le faire. Mon cœur battait à tout rompre, stressée par cette sensation que j’imaginais un peu claustrophobe, mais tout excitée d’enfin pouvoir vivre cette expérience dont j’avais beaucoup entendu parler. Découverte en 1923 et devenue Cité de l’Or en 1995, le site de l’Ancienne-Mine-Lamaque est classé historique, de même que le village minier voisin. Je rentre par la porte que l’on réservait aux employés, à l’endroit où ils recevaient leurs assignations pour la journée. Ensuite, c’est le vestiaire qui m’attend pour revêtir mon équipement de mineur. [caption id="attachment_8400" align="alignnone" width="1024"] Vêtements de mineurs - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption] Le survêtement est loin d’être chic, mais il est fonctionnel et fidèle à celui que portaient les braves à cette époque pas si lointaine. J’ai une pensée pour tous ceux qui font encore ce métier. Sous la chienne de travail, je porte une bonne veste, car la température baisse rapidement sous terre. Notre guide nous indique qu’il fera environ huit degrés. Ce n’est pas fini, je dois mettre mon casque et enfiler ma ceinture. Elle me permettra d’y accrocher ma lampe-torche dont l’ampoule placée sur mon casque sera ma seule source de lumière. C’est quand même assez lourd tout ce matériel. Et dire qu’on se fiait aux bougies auparavant… Je ne voudrais surtout pas que ma lumière décide de m’abandonner dans le noir, car l’obscurité est complète en bas. [caption id="attachment_8399" align="alignnone" width="1024"] Photo : Tourisme Abitibi-Témiscamingue[/caption] [caption id="attachment_8390" align="alignright" width="225"] Anne, prête à descendre[/caption] Avec mon petit groupe, je monte dans le bus-tracteur qui nous conduira au plus profond de la pierre. 91 mètres de descente pendant lesquels nous avons tous le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Le vrombissement du véhicule ne nous permet pas de parler, mais nous comprenons vite les signes du guide qui nous invite à baisser nos têtes pour ne pas les cogner contre le plafond à peine plus haut que nos casques. Le chauffeur s’arrête avant de descendre complètement pour s’assurer que tout le monde se sent apte à continuer. Je ne tiens plus en place, mais tout va bien!
Images : Moi, mes souliers Lorsque je descends du véhicule à destination, je répète à de nombreuses reprises à quel point les mineurs sont braves. Je n’ai même pas encore fait le tour des couloirs ou même reçu les explications du guide sur les situations d’urgence potentielles auxquelles ils faisaient face, mais je suis déjà pleine de respect pour eux. Travailler dans un environnement de pierre des heures durant sans lumière et sans accès rapide à de l’air frais, on ne se l’imagine pas complètement sans le vivre. Je comparerais le métier de mineur à celui d’infirmière ou de professeur : c’est une vocation, un métier qu’on ne peut pas prendre à la légère et qui n’est pas pour tout le monde. [caption id="attachment_8398" align="alignnone" width="1024"] On nous explique la vie de mineurs - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption] [caption id="attachment_8395" align="alignnone" width="1024"] Imaginez-vous manger là! - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption] [caption id="attachment_8396" align="alignnone" width="1024"] Les machines qui faisaient l'extraction - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption] La visite est vraiment géniale. À un certain moment, nous éteignons toutes nos lampes frontales et j’ai un petit moment de stress quand on m’explique que les mineurs dont la lampe flanchait devaient rester en place jusqu’à ce qu’on vienne les chercher pour éviter de tomber dans les nombreuses crevasses. Eh boy… [caption id="attachment_8397" align="alignright" width="300"] Notre équipement - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption] À notre époque, des mines de plusieurs kilomètres de profondeur voient le jour et la technologie a énormément progressé, permettant aux travailleurs un accès à l’électricité et à des conditions de travail bien meilleures. N’en demeure pas moins que cette visite m’a ouvert les yeux sur cette facette de l’histoire du Québec bien ancrée en Abitibi-Témiscamingue. De retour les deux pieds sur terre, on passe par le laboratoire d’analyse où on apprend comment se faisait la fusion du minerai ainsi que l’analyse des carottes avant l’excavation (gros cylindre de pierre qu’ils ramenaient à la surface pour l’analyser). Ensuite viennent le musée et son exposition sur l’or et tout ce qui en découle. On peut y vivre la sensation de forage, une vibration intense que je ne peux même pas m’imaginer ressentir tous les jours, encore moins sous terre où tout résonne. Les panneaux explicatifs sont interactifs et c’est une belle exposition pour les enfants de 0 à 77 ans. Un peu plus tard, je visite la petite maison historique du Village-minier-de-Bourlamaque, le village qui a été créé pour les employés de la mine voisine. Les petits domiciles en bois rond tous pareils sont tout mignons et vraiment bien entretenus. Les maisons sont maintenant des propriétés privées, mais on en a conservé une qui sert de petit musée pour que les visiteurs puissent s’imaginer de quoi avait l’air la vie autour de la mine à l’époque. [caption id="attachment_8392" align="alignnone" width="1024"] Le Village-minier-de-Bourlamaque - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption] [caption id="attachment_8394" align="alignnone" width="1024"] Cuisine Bourlamaque - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption]Informations pratiques :
- Fiche de la Cité de l'Or sur le site de Tourisme Abitibi-Témiscamingue - Du 21 juin à la fête du Travail, le site est ouvert tous les jours, ensuite seulement cinq jours par semaine jusqu’au 31 octobre. Par la suite, il faut faire une réservation. - Il y a plusieurs types de visite de la Cité de l’Or :- Visite complète de 4 heures à 38 $. - Visite express sous terre de 2 heures à 25,25 $. - Visite express en surface 2 h 18,25 $.
- Il y a des rabais pour les étudiants, l’âge d’or et les enfants. - Il faut avoir un minimum de 6 ans et mesurer plus de 1,09 mètre pour aller sous terre. [caption id="attachment_8391" align="alignright" width="300"] Blogueuse en action - Crédit photo : Moi, mes souliers[/caption] Cette visite sous terre à la Cité de l’Or fait partie de mes coups de cœur de voyage au Québec et je pense que tout le monde devrait vivre ça un jour. Quelle adrénaline que de descendre si profond sous le plancher des vaches… Ce n’est pas tous les jours que mon cœur d’enfant palpite autant! Bon voyage en Abitibi-Témiscamingue! Jennifer Doré Dallas, blogueuse. Lisez-moi : www.moimessouliers.org