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« Ça ne sert à rien de courir si c’est par là qu’on va nulle part. J’aime bien cette phrase d’une chanson d’Avec pas d’casque et J’essaie de me rappeler de ça des fois quand j’ai l’impression que je ne prends pas le temps d’apprécier, dans le rythme effréné de la vie. Dès fois il faut s’arrêter et se dire, bon, est-ce que cette énergie-là vaut vraiment la peine que je la mette là, est-ce que je vais quelque part avec ça, est-ce que ça me fait grandir ou non? » - Mathilde Mantha

Journaliste au journal Le reflet, du Témiscamingue, Mathilde Mantha couvre toute l’actualité, autant le culturel, l’économique, le politique, le sport… « Ça me permet d’être à l’affût de ce qui se fait sur le territoire, dit-elle. Et ça me plaît beaucoup d’avoir cette connexion-là avec mon milieu de vie! Je suis généralement moins intéressée par le sport, mais mon travail me permet de rencontrer des athlètes, des gens qui pratiquent leur sport avec passion. Je trouve ça le fun d’avoir accès à ça parce que naturellement, je n’irais pas chercher ces témoignages-là. Ça m’ouvre sur autre chose que ce qui serait juste dans mon intérêt personnel! »

Grande passionnée de littérature, Mathilde avait commencé des études en littérature à Montréal. Originaire de Latulipe, elle y était partie alors en pensant que la grande ville et sa grande offre culturelle la stimulerait dans sa propre écriture. « J’y suis restée deux ans, affirme-t-elle. Je n’ai pas terminé mes études parce que je ressentais beaucoup l’appel de ma région. Comme j’ai un petit côté artistique, que l’écriture et la lecture prennent beaucoup de place dans ma vie, je me sentais plus apte à pratiquer ces disciplines-là au Témiscamingue, parce que mon territoire m’inspire beaucoup, et la tranquillité aussi. J’avais l’idée que Montréal allait beaucoup m’alimenter, mais je me suis rendu compte en fait que j’en profitais pas tant que ça et que dans le train-train quotidien et dans l’effervescence de la ville, ça m’est apparu comme étant trop. Au Témiscamingue, quand il y a un vernissage ou un événement, je ne me pose pas la question, je sais que ça n’arrivera pas tous les jours. Pareil pour les films, le théâtre, les spectacles… alors je trouve que j’ai une vie artistique et culturelle plus active ici, étonnamment! Et ça, ca me plaît beaucoup. »

Bien qu’elle n’ait pas publié encore dans une maison d’édition (elle n’a pas encore envoyé de manuscrits), Mathilde travaille sur plusieurs projets littéraires de nouvelles, de poésie, et même un de roman. C’est définitivement le milieu littéraire qui l’attire et dans lequel elle aimerait percer : « Ce qui est le plus facile pour moi, ce qui me vient le plus instinctivement, c’est la poésie. J’en écris quand même pas mal, ma démarche est assez spontanée, je ne me pose pas trop de questions. J’ai un blogue où je les publie, sans prétention, parce que ce ne sont pas des textes qui sont hyper travaillés. Comme aussi je suis très attachée à ma communauté, à mon territoire, j’essaie dans mes écrits de refléter ça et je me dis que c’est une belle façon de parler d’où on vient, de faire en sorte que le territoire vive à travers la littérature. Louise Desjardins, Suzanne Jacob, Jocelyne Saucier, Sonia Cotten… c’est des femmes qui m’inspirent énormément parce qu’elles viennent de la même région que moi et qu’elles écrivent de façon vraiment renversante. »

Parce qu’elle est attachée à son territoire et s’en inspire chaque jour, Mathilde Mantha fait partie des Gens de l’Abitibi-Témiscamingue!

Crédit photo : Francis Cyr-Barrette