« Que ce soit du bon ou du mauvais, il y a toujours quelque chose à ressortir à l’intérieur de ça. » Marie-Claude Robert. C’est d’ailleurs cette conviction, combinée à son insatiable appétit de découverte, qui ont poussé Marie-Claude Robert à venir découvrir l’Abitibi-Témiscamingue : «Je suis une personne curieuse et qui aime le contact humain, rencontrer des gens et créer avec eux, tripper, faire avancer les choses, parler, découvrir les choses... C’est surtout la curiosité qui a fait que je me suis retrouvée en Abitibi il y a 7 ans. C’était la curiosité de venir voir ce que c’était ici, ce qui s’y passait. Et c’est les gens qui ont fait en sorte que j’ai eu envie de rester. En fait, je suis venue pour aider une amie sur un contrat de photographie et j’ai rencontré mon conjoint cette semaine-là. Après quelques temps de réflexion, d’allers-retours constants entre Montréal et l’Abitibi, j’ai décidé de venir m’installer ici. Ce petit contrat-là a fait en sorte que j’ai découvert un coin de pays que j’aime beaucoup, des gens que j’aime beaucoup aussi et une région qui est pleine de possibilités. » Aujourd’hui photographe à plein temps, Marie-Claude a d’abord exploré d’autres voies dans le domaine artistique avant de découvrir sa véritable passion. « J’ai fait tout mon secondaire avec une concentration en théâtre, explique-t-elle. Après ça, j’ai fait mon Cégep en arts et lettres, encore en concentration théâtre. C’est l’idée de raconter une histoire qui m’a longtemps intéressé. mais je me suis rendue compte que d’être sur la scène, c’était pas pour moi. J’aimais mieux être celle qui monte l’histoire ou qui en parle. C’est après que j’ai eu un moment de doute. Je savais que le théâtre n'était plus vraiment pour moi. J'ai voulu essayé la scénographie, l’éclairage… [caption id="attachment_11383" align="alignright" width="450"] Photo : Geneviève Lagrois.[/caption] Mais je sentais que c’était pas encore ça. J’ai continué quand même, je suis allée à l’université et j’ai décidé d’aller en Histoire de l’art pour continuer à me nourrir quand même, juste pour ne pas arrêter. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment eu une révélation. C’est dans un cours d’histoire de la photographie que j’ai vu toutes ces images-là, qui racontaient chacune un petit quelque chose et ça m’a vraiment parlé. La photo, j’en faisais un peu, mais c’est vraiment là que ça m’a allumée. Je suis allée faire un AEC en photographie au collège Marsan. C’était plus ce qui me ressemblait. J’avais besoin de capter justement des moments, de capter des histoires, de figer ça dans le temps. Je suis une grande nostalgique, j’aime ça garder ces petits moments-clés, arrêter ces histoires-là. Voir qu’est-ce qui se passe, raconter les gens… » Originaire de Terrebonne, en banlieue de Montréal, Marie-Claude Robert a par la suite habité à Montréal, avant de décider de venir s’installer à Val-d’Or avec son copain. Et jusqu’à maintenant, rien ne prouve, selon elle, qu’elle ne passera pas sa vie ici. Elle a sa maison, ses deux chats et surtout, jouit le plus possible de ce qu’il y a à faire ici : « J’essaie de profiter de ce que la panoplie de passionnés qui habitent ici créent, donc les festivals et tout. J’ai été bénévole pendant 4 ans pour le FRIMAT. J’ai essayé de m’impliquer au maximum. En fait, ça a été ma porte d’entrée dans Val-d’Or. Je me suis dit qu’en arrivant, pour connaître du monde, la meilleure façon c’est de s’impliquer. Aujourd’hui, j’ai laissé la place à d’autres pour mieux profiter de ce beau festival-là, mais sinon, je participe à d’autres événements en tant que photographe pour essayer de faire refléter ce que la belle région a à nous offrir. » Avec toutes ses implications, son talent et son énergie, Marie-Claude n’a pas tardé à se faire connaître et, depuis 2016, a participé à un nombre assez impressionnant d’expositions. « J’ai fait Regard sur la diversité, qui était avec la coalition et le regroupement LGBT de Val-d’Or. C’était des portraits pour démontrer la diversité, mais pas seulement au niveau de l’orientation, aussi au niveau de ce que sont les gens ou de leur travail, de leurs désirs dans la vie, etc. J’ai fait aussi Val-d’Or d’hier à aujourd’hui, un projet de la Ville. Geneviève Lagrois et moi, on choisissait une vieille photo tirée des archives et on l’interprétait un peu à notre façon aujourd’hui. Aussi, il y a eu Portraits et Prose qui a été fait avec l’écrivain Bruno Crépeau. On voulait montrer c’était « qui » Val-d’Or. Une infirmière à Val-d’or, c’est qui, une enseignante, un retraité, une artiste… donc on est allé chercher 20 modèles de ces types de personnes et puis, Bruno d’un côté les interviewait et écrivait un texte et moi je faisais un portrait. Et la dernière exposition sur laquelle j’ai travaillé c’est Entreprendre, presque un jeu d’enfants, que j’ai fait avec la Chambre de commerce. C’est une exposition qui représente des jeunes entrepreneurs de la ville. » Toujours aussi fascinée qu’avant par les histoires, la jeune photographe semble aimer particulièrement faire des portraits, même si elle touche à tout dans le cadre de son travail. « Quand t’es photographe en région, précise-t-elle, les contrats sont très variés. Des fois on tombe dans du plus commercial, des fois dans du plus personnel, des fois c’est des contrats plus créatifs, d’autres fois c’est juste moi qui a envie de faire quelque chose. Mais j’essaie tout le temps qu’il y ait un côté le plus naturel possible. Ce que je veux capter, c’est l’esprit naturel qui se passe dans l’événement ou chez les gens. Ne pas avoir rien de figé, qui est arrêté. Je veux que les gens soient en mouvement pour qu’on comprenne qu’il y a quelque chose qui se passe, puis qu’on s’imagine un peu la suite. » Parce que cette jeune professionnelle est dynamique, talentueuse et qu’elle s’implique dans sa communauté, il nous fait plaisir de l’accueillir parmi les Gens de l’Abitibi-Témiscamingue!