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Les exilées sont des louves : Œuvre miroir de quatre femmes immigrantes

Article EN PARTENARIAT AVEC L'INDICE BOHÉMIEN

En plein centre de la salle de spectacle du Petit Théâtre du Vieux Noranda, des tables coiffées de verres d’eau et de crayons attendent leurs invitées. Lara Kanso, la metteuse en scène et dramaturge, ainsi que la légendaire Thi Dung Lee Ly, mieux connue sous le nom de Mme Ly, sont déjà sur place. Libanaise d’origine, au Québec depuis quatre ans, Lara est à Rouyn-Noranda pour créer cette pièce de théâtre. Les exilées sont des louves met en lumière, avec une grande sensibilité et un respect de la vérité, les histoires de quatre femmes issues de l’immigration, vivant présentement à Rouyn-Noranda.

Quand Rosalie rencontre Lara

Il y a quelques années, Rosalie Chartier-Lacombe, directrice artistique et générale du Petit Théâtre du Vieux-Noranda, et Lara Kanso se rencontrent, par pur hasard, lors d’une formation. Naturellement, les deux femmes font connaissance, la connexion est rapide et sincère.

Lara est issue du milieu théâtral libanais. Elle étudie le théâtre au Québec, elle fait de la mise en scène, mais aussi de la dramaturgie. Pour sa part, Rosalie est toujours à l’affût des prochaines productions théâtrales dont le Petit Théâtre du Vieux Noranda sera l’incubateur, puis la maison. L’association entre elles est évidente, et la force de leur union réside dans la confiance et le professionnalisme.

Du joual aux couleurs des autres accents

La prémisse de Les exilées sont des louves, encore en chantier, s’inspire d’Albertine en cinq temps de Michel Tremblay : une femme, à cinq époques différentes de sa vie, raconte son histoire. Elle s’exprime dans sa langue ouvrière, parfaitement imparfaite. D’ailleurs, l’accent des personnes immigrantes est un enjeu lorsqu’elles sont comédiennes. Il est difficile de trouver du travail dans ce contexte. Lara s’inspire de ces deux idées pour l’écriture de la pièce.

Les grandes rencontres

Lara a ensuite rencontré des groupes de personnes immigrantes à Rouyn-Noranda. Les personnes qui ont participé à ces rencontres avaient toutes une histoire riche à raconter. Quatre femmes sont sorties du lot. La première, c’est la légendaire Mme Ly. Lara imaginait un personnage asiatique ayant travaillé en cuisine. Rosalie, sans connaître cette vision de Lara, avait en tête de lui présenter Thi Dung Lee Ly.

Mme Ly est originaire de Saigon au Vietnam. Elle a vécu dans différents pays, mais c’est au Québec qu’elle s’est enracinée. D’abord établie à Montréal, elle décide de déménager à Rouyn-Noranda en 1993 afin de suivre son fils.


La bachelière accomplie est la cuisinière derrière l’excellente nourriture du restaurant Le P’tit Lutin. C’est surtout sa nourriture que l’on connaît. Ainsi, quand Lara rencontre Mme Ly, elle est conquise. L’histoire, la gentillesse, la présence de la Vietnamienne d’origine s’inscrivent parfaitement dans sa vision. L’histoire de Mme Ly devient l’axe autour duquel gravitent les autres comédiennes. Cela dit, toutes les femmes racontent leur histoire très personnelle et interagissent d’un tableau à l’autre, ce qui donne une impression de théâtre dans le théâtre.

« L’œuvre ne se voulait pas nécessairement uniquement féminine, mais le destin en a décidé autrement. Tout s’est fait naturellement. »

Lara Kanso

Quatre parcours uniques de femmes immigrantes

L’exil est au cœur des thèmes explorés dans la pièce, un vécu commun pour les comédiennes. Parmi celles-ci, on trouve Marta Sáenz de la Calzada, arrivée d’Espagne par amour, il y a près de 55 ans. Céline, d’origine française, est quant à elle au Québec depuis près de 10 ans. Finalement, il y a Malika. Algérienne d’origine, elle a vécu en France avant d’immigrer à Rouyn-Noranda avec ses cinq enfants. Chacune de ces femmes a un parcours unique. Elles ont leurs blessures, elles ont aussi leur lumière. Lara explique que « L’œuvre ne se voulait pas nécessairement uniquement féminine, mais le destin en a décidé autrement. Tout s’est fait naturellement ». Lara a fait le choix de ses interprètes en se basant sur leur talent, leur histoire, mais aussi sur la combinaison que représente l’ensemble des comédiennes.

La pièce de théâtre, bien que parfois poignante, nous laisse avec un sentiment de bien-être. Les exilées sont des louves est présentement en chantier au Petit Théâtre du Vieux-Noranda. Aux comédiennes et à Lara s’ajoutent Jeanne Perrin aux éclairages, Anachnid à la conception sonore, Violette Lafortune à l’art visuel et Luca Mancone comme assistant à la mise en scène. Pour Lara Kanso, la metteuse en scène, tous les aspects de l’œuvre ont une grande importance. La sortie de la pièce est prévue pour le mois d’août 2025.

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