Le samedi 20 août au soir, le ciel menaçait de nous tomber sur la tête à tout moment, au point que l’emblématique pick-up et sa flore chatoyante ont dû être abandonnés au profit de l’abri couvert du Camping du lac Normand. C’est dans ce contexte d’incertitude et de folles intempéries que La Bronze a pris d’assaut la scène de fortune une demi-heure avant l’heure initialement prévue (vu les circonstances) pour offrir au public un moment de fête, de complicité et même de recueillement.
UNE PROPOSITION CONTRASTÉE
La Bronze, c’est Nadia Essadiqi, autrice-compositrice-interprète, également comédienne et animatrice, on lui doit cinq albums et EP’s depuis 2014, dont le plus récent,
Vis-moi, est paru en 2022. Elle y aborde des thèmes aussi variés qu’importants, traités avec profondeur et engagement. Il est question de racisme, de santé mentale, d’affranchissement des pressions sociales, d’enjeux relationnels, des standards imposées aux femmes, entre autres. Dans cette proposition tout en contrastes, elle alterne les sons électros épurés, puis l’accumulation des sons pour une ambiance enveloppante et rythmée, qui donne envie de balancer la tête et de sauter en agitant bien haut les bras. Tantôt vulnérable, tantôt affirmée, elle nous transporte toujours de sa voix aérienne vers son univers unique. « Sur scène, ça se traduit en un moment de liberté où tout est permis. On vogue à travers des moments de fête et d’introspection, à travers tous ces contrastes », m’explique-t-elle dans la matinée précédant la prestation.
AMOUR ABITIBIEN
Si sa carrière l’a menée un peu partout dans le monde, La Bronze entretient une relation toute particulière avec l’Abitibi-Témiscamingue et avec Rouyn-Noranda : « J’adore venir à Rouyn, ce sont toujours des moments tellement le fun! J’aime comment la culture est mise de l’avant, les gens sont allumés, la nature est belle et j’adore faire de la route », résume-t-elle lors de notre entretien téléphonique, alors qu’elle roulait justement vers l’Abitibi-Témiscamingue.
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La Bronze était accompagnée de la musicienne Anne-Marie Coiteux[/caption]
Accompagnée d’Anne-Marie Coiteux aux claviers et à la voix, c’est avec une générosité et une chaleur sincères que La Bronze s’est présentée sur scène, entrecoupant ses chansons d’anecdotes et d’interactions complices avec le public. Celui-ci, d’abord timide, a rapidement répondu à l’invitation à se rapprocher de la scène, puis s’est laissé emporter par la fête. La Bronze, qui n’hésitait pas à se mêler à la foule, a saisi les occasions de danser et chanter à travers elle.
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La Bronze n'a pas hésité à se mêler à la foule, qui l'a entourée avec enthousiasme pour danser sans retenue.[/caption]
De beaux moments de vulnérabilité et de douceur ont également vu le jour à travers les festivités. Une touchante interprétation de
L’amour – Part II, chanson inédite composée par l’auteur-compositeur Karim Ouellet avant son décès, a bénéficié d’une écoute attentive et a été reçue par le public comme un don dont il faudrait prendre soin. La visite de l’auteur-compositeur-interprète Louis-Philippe Gingras pour l’interprétation en duo des deux chansons du rappel nous a rendus témoins de belles retrouvailles entre amis liés par leurs voix, leur musique et leur parole.
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La Bronze et Louis-Philippe Gingras étaient visiblement heureux de se retrouver pour partager un moment sur scène.[/caption]
Comme d’habitude, l’ambiance familiale du lieu et son caractère inusité ont fait opérer la magie. On est sortis de l’abri avec la certitude du privilège d’avoir partagé un moment unique et rassembleur.
PROCHAIN RENDEZ-VOUS
Peut-être signe de la relation privilégiée que l’artiste entretient avec Rouyn-Noranda, La Bronze sera de retour le 1
er septembre dans le cadre du vingtième
Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, dont la programmation relevée promet d’ailleurs d’inoubliables moments. C’est un rendez-vous!
Photos: Fanny Joseph 
