« Je suis un Anicinabe. J’habite encore le territoire et je parle ma langue. » C’est ainsi que se présente toujours Kevin Papatie. Originaire de Kitcisakik et habitant de nouveau sur cette terre ancestrale, après avoir passé quelques années à Val-d’Or, Kevin exerce le métier de réalisateur depuis maintenant 13 ans, plus précisément depuis l’année où il s’est vu confier la coordination du Wapikoni mobile dans sa communauté. Aujourd’hui, ses courts métrages ont été joués dans de nombreux festivals internationaux. « À force d’en avoir fait, j’ai développé ma signature cinématographique, explique-t-il. En fait, j’utilise le médium du cinéma pour faire valoir ce que je dénonce, ce que j’apporte en partageant. Et je fais de la vidéo-poésie. Même si c’est de la poésie, je ne me considère pas nécessairement comme un artiste, mais plutôt comme un passeur. Je travaille pour la conservation de ma langue, pour sauver ma culture. » En fait, il se considère à la fois comme un ambassadeur de la culture algonquine et un bâtisseur de ponts. Dans les deux dernières années, il s’est impliqué au niveau régional par le biais d’expositions et de présentations. Mais ce n’est que le début d’échanges constructifs entre sa culture et la nôtre! Nouvellement recruté dans l’équipe de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, il y travaille, avec l’aide de Dominic Leclerc, à la création de vidéos permettant une meilleure compréhension et un partage accru de la culture anicinabe. « Lui, il tourne à sa façon, moi, je tourne à la mienne, précise-t-il, mais on est dans le même espace de tournage […] On travaille pour montrer ce qui se fait en région au niveau de la culture anicinabe et de son développement. » Éventuellement, le résultat sera un montage propre aux deux réalisateurs, une nouvelle façon de créer des liens entre les deux cultures.