Kakina, c’est la belle histoire de personnes motivées, inspirantes et inspirées, qui ont la volonté de se réunir pour partager leur histoire et leur culture. Ce rassemblement d’artistes autochtones et allochtones rayonne d’une énergie magnifique et bienveillante.
Rencontre dans le nouveau Parc national d'Opémican
C’est dans le Parc national d’Opémican que le collectif d’artistes Kakina a choisi de se réunir le 1er décembre 2018.
Au rendez-vous, on comptait des artistes provenant de 6 communautés anicinabe de l’Abitibi-Témiscamingue :
- Kévin Papatie, vidéaste et réalisateur de la Première Nation Kitcisakik ;
- Roger Wylde, sculpteur et artiste du cuir de la Première Nation Abitibiwinni (Pikogan) ;
- Frank Polson, sculpteur et peintre de la Première Nation Long Point (Winneway) ;
- Karl Chevrier, artiste-peintre et sculpteur de la Première Nation de Timiskaming ;
- Dominic Lafontaine, artiste multidisciplinaire de la Première Nation de Timiskaming ;
- Rodney St-Denis, sculpteur de la Première Nation Kebaowek ;
- Michelle Saint-Denis, artiste-peintre de la Première Nation Kebaowek ;
- et la Première Nation de Wolf Lake.
À cette belle bande, se rajoutent des artistes témiscabitibiens allochtones :
- Karine Berthiaume (artiste multidisciplinaire) ;
- Marie-Pier Valiquette (photographe) ;
- Jacques Baril (sculpteur) ;
- Jean-Ambroise Vesac (artiste numérique) ;
- et Émilie B. Côté (artiste multidisciplinaire).
Kakina, une envie de créer ensemble
Il est 10 h, samedi matin, quand Dany et Carine du Parc National d’Opémican, nous accueillent dans les futurs locaux du parc, toujours en construction. Nous nous sentons privilégies d’être là, avec ces artistes anicinabek qui nous partagent leur culture et leurs traditions. Opémican se trouve en territoire anicinabe, sur le territoire de Kebaowek First Nation plus précisément, et tous souhaitent développer le parc en accord avec la culture de la communauté.
Après s’être présentés et avoir échangé sur ce que chacun attendait de cette journée, il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour rentrer dans le vif du sujet : l’envie de créer ENSEMBLE une œuvre artistique à Opémican. Les idées fusent, chacun s’exprime et l’effervescence de réaliser quelque chose de commun se fait ressentir.
Un moment de partage dans la forêt d'Opémican
La journée se poursuit par une randonnée dans le parc. Dany ouvre la marche dans la forêt déjà bien enneigée. Il nous amène dans un endroit qu’il affectionne particulièrement, au milieu de l’un des futurs sentiers du parc, aux pieds d’imposants rochers. Dans le silence de la forêt, chacun s’affère pour allumer un feu autour duquel nous allons pouvoir partager nos ressentis sur cette rencontre Kakina.
Karine, l’une des initiatrices du projet, propose à chacun d’écrire un mot représentatif de notre état d’esprit et de nos souhaits pour l’avenir sur des rubans, témoins du projet naissant, qui seront ensuite accrochés dans les arbres alentour. Naissance, beauté, force, reconnaissance, bonheur, respect, liberté,... Tant de valeurs qui représentent si bien chacune des personnes présentes.
Ce beau moment de partage continue sur les bords brumeux du lac Témiscamingue. La nature, grande et superbe, nous entoure et nous inspire. La spiritualité des lieux et des êtres se fait ressentir. Rodney et Michelle lancent déjà des idées plus concrètes concernant la future œuvre du collectif : lier le passé et le présent, la spiritualité et la nature, respecter l’histoire et la culture de chacun, pour montrer d’où viennent les Anicinabek et où ils sont maintenant.
Une énergie magnifique et bienveillante
Nous reprenons ensuite la route vers Ville-Marie où nous nous retrouvons Chez Eugène pour partager sur la journée passée ensemble. Des groupes se forment, des idées émergent et les discussions vont bon train. Ce que l’on ressent, c’est cette envie de partage, d’échange, pour construire quelque chose qui a du sens, ensemble.
Une énergie magnifique et bienveillante émerge de chaque personne présente. Tout le monde est là pour se rencontrer, partager ses idées, son histoire, qui il est. On ressent un réel désir de la part des Anicinabek de partager leur histoire, leur culture, d’y inclure tout le monde et de laisser une trace, leur trace.
Toutes les personnes présentes possèdent une ouverture d’esprit que l’on ne voit que trop rarement. Chacun s’exprime, écoute avec beaucoup d’attention et dans le respect le plus total. Tout le monde souhaite s’enrichir de l’expérience et de l’histoire de l’autre.
Au cours de ces rencontres, des amitiés se forgent. Une seule hâte, celle de vite se retrouver pour avancer sur ce beau projet rassembleur.
Crédit photo : Marie-Pier Valiquette