Créer un univers ludique à partir des événements marquants de l’histoire de Rouyn-Noranda, voilà la mission que s’est donné Simon Côté-Massicotte en créant Noiranda et ses différents modules basés sur la formule du jeu de rôles L’appel de Cthulhu. Le premier module de l’aventure, Un problème mineur, développé avec l’apport financier de la Corporation de la Maison Dumulon, est maintenant accessible au public.
L’appel de quoi?!
L’appel de Cthulhu est un jeu de rôles dans la lignée de Donjons et dragons, qui se déroule dans un contexte de théâtre d’improvisation collaboratif. La personne animatrice dicte le scénario des scènes se déroulant dans le jeu, puis les interventions des joueurs et les lancers de dés vont déterminer la suite de l’histoire.
Toutefois, contrairement à Donjons et dragons, qui s’ancre dans un univers médiéval et fantaisiste, L’appel de Cthulhu s’inspire de l’œuvre d’H. P. Lovecraft, dont l’ambiance d’horreur s’inscrit dans les années 1920 et 1930. Le jeu se divise généralement en deux parties : une enquête et un affrontement. Dans un premier temps, donc, les joueurs récoltent des indices en vue de comprendre le mystère auquel ils font face, puis dans un deuxième temps, ils s’y confrontent directement… avec tous les risques que cela implique.
Dans le cas présent, Simon a imaginé un scénario inspiré de la Grève des Fros de 1934 à l’ancienne mine Noranda. Alors que la tension est à son comble entre les parties, un groupe de briseurs de grève se retrouve accidentellement prisonnier d’une des galeries les plus profondes de la mine. Les joueurs se voient confier le sauvetage des mineurs et l’enquête sur les causes de l’accident.
Un saut dans le temps
C’est en découvrant un bottin téléphonique datant de 1935 que Simon a commencé à élaborer son récit et l’univers de Noiranda, un jeu de rôles basé sur l'histoire de Rouyn-Noranda. « J’ai commencé à pouvoir m’imaginer la ville telle qu’elle était à l’époque. Il y avait une dimension vraiment unique à Rouyn. C’était vraiment un far west avec une ébullition sociale qui ne se trouvait nulle part ailleurs, un des rares endroits épargnés par la crise des années 30 », explique-t-il.
« J’ai commencé à pouvoir m’imaginer la ville telle qu’elle était à l’époque. Il y avait une dimension vraiment unique à Rouyn. C’était vraiment un far west avec une ébullition sociale qui ne se trouvait nulle part ailleurs, un des rares endroits épargnés par la crise des années 30. »
Simon Côté-Massicotte
Ainsi, à partir de cette trouvaille, Simon a poursuivi des recherches approfondies sur l’histoire régionale : « J’ai lu à peu près tout ce qui a été fait par la Société d’histoire de Rouyn-Noranda, les livres sur l’Abitibi-Témiscamingue, tout ce qui s’est fait comme fiction dans la région. » Simon a également reçu l’aide d’archivistes et de chercheurs de Archives nationales à Rouyn-Noranda et de la Corporation de la Maison Dumulon afin de valider son contenu général. Exemple du module de jeu.
De cette façon, les joueurs font un véritable voyage dans le temps en allant à la rencontre de personnages historiques incontournables et en visitant des lieux mythiques grâce à une carte interactive conçue spécialement pour l’occasion. Qui plus est, la carte reconstitue la ville telle qu’elle était à l’époque et permet aux joueurs de naviguer dans les rues et à travers quelques dizaines de points de repères, soit des commerces, des épiceries, des écoles, accompagnés de photos d’archive et d’un court descriptif. L’ensemble de l’œuvre est illustré par l’illustratrice Annie Carbonneau-Leclerc pour créer un univers visuel unique.
Un jeu pour tout le monde
Faut-il être un as du jeu de rôles pour parvenir à résoudre le mystère d’Un problème mineur? Selon Simon, « ce module a été créé pour en être un d’introduction, relativement facile d’approche. Il peut être joué juste avec les règlements de base qui sont disponibles en ligne. »
C’est donc l’occasion parfaite de s’initier à ce type de jeu de rôle, de surcroît basé sur l'histoire de Rouyn-Noranda, en plus de pouvoir profiter des prochains modules de l’univers de Noiranda. « Deux modules sont déjà écrits, il ne reste qu’à les formater. L’un prend place dans l’ancien Hôpital d’Youville, et l’autre dans le train entre Rouyn et Amos, où on envoyait les prisonniers. » Le jeu est accessible en ligne par contribution volontaire et peut réunir de 2 à 5 joueurs… et futurs passionnés d’histoire régionale.
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