Écrit par Gabrielle Izaguirré-Falardeau
On n’est jamais trop vieux pour fêter l’Halloween (ni quoi que ce soit d’autre), tout n’est qu’une question d’adaptation! Au fil des ans, le porte-à-porte et le grand troc de bonbons entre ami.e.s (qui n’a jamais négocié trois tootsie roll contre une barre mars?) laisse place aux fêtes entre ami.e.s, aux costumes post-ironiques et aux sprints de films d’horreur. Le créateur de jeux (et d’horreur!) et passionné d’histoire Simon Côté-Massicotte, lui, profitera cette année de l’occasion pour exploiter sa passion du jeu L’appel de Chtulu et convier le public à un actual play en direct de l’Église orthodoxe russe St-Georges, le samedi 29 octobre 2022 à 19h (mais les portes ouvrent à 18h pour le pré-drink et le social. Ben important!).
ÇA MANGE QUOI EN HIVER L’APPEL DE CHTULU PIS LES ACTUAL PLAY?!
J’ai écrit beaucoup de mots bizarres dans la dernière phrase du premier paragraphe, mais je vous rassure, vous serez éclairés dès maintenant sur leur obscure signification. L’appel de Chtulu est un jeu de rôle sur table (un peu à la manière de Donjons et dragons) orienté vers l’enquête, le mystère et l’horreur. Les personnages incarnés par les différents joueurs sont appelés à évoluer dans un monde fictif pour résoudre des énigmes tout en évitant le risque omniprésent d’une mort dans d’atroces souffrances. Le soir du 29 octobre, quatre joueurs expérimentés se livreront à un scénario spécialement créé pour l’occasion, en improvisant devant le public. « Ce sera comme une pièce de théâtre improvisée, où les dés décident du succès ou de l'échec des actions des acteurs, et où le public a son mot à dire.», lit-on dans la description de l’événement.
Un scénario ancré dans l'histoire locale
Passionné d’histoire locale, Simon s’est assuré d’inclure des références et quelques clins d’œil comiques aux gens et aux événements de l’univers rouynorandien, comme le Festival des Monstres Effrayants, qui n’est pas sans rappeler un acronyme bien connu des gens d’ici (et d’ailleurs!). En plus de vivre l’expérience dans un des bâtiments témoignant le mieux de la riche histoire cosmopolite de Rouyn-Noranda, le public sera aussi invité à interagir avec le célèbre marchand Giuseppe Montemurro ou à profiter du service de bar qui ne sera pas sans rappeler les activités plus ou moins légales de l’époque de la prohibition. Félix B. Desfossés, notre expert mélomane préféré en ville, a également concocté une trame sonore composée de musique obscure des années 30 et 40, question de compléter l’ambiance.
Malgré le caractère fondamentalement apeurant du concept, Simon s’est assuré que la proposition soit accessible au grand public. S’il exploite les codes classiques de l’horreur, des p’tits frissons dans le dos et des sursauts d’épouvante, il s’est assuré de créer un univers respectueux des potentielles sensibilités des spectateurs et spectatrices. « Je garde toujours en tête, quand je crée un jeu, qu’il faut d’abord que mes joueurs aient du plaisir », précise-t-il. Ici, le public sera aussi joueur, puisqu’il pourrait aussi être appelé à résoudre des énigmes ou à intervenir pour faire avancer l’histoire.
QUAND Y’EN A PU Y’EN A ENCORE!
Le projet de Simon s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la Corporation de La maison Dumulon, qui bénéficiait d’une bourse de développement régional pour l’élaboration d’une activité ludique. Ainsi, au-delà de l’événement unique du 29 octobre, un site Web et un livre sont en préparation. Le site Web proposera une carte interactive de la ville de Rouyn-Noranda, de même que des fiches descriptives des lieux et des personnages marquants de son histoire, afin de guider les nouveaux joueurs dans leur animation. Le livre, quant à lui, contiendra cinq scénarios originaux liés entre eux et évoluant dans le même monde, celui de Rouyn-Noranda et d’une Abitibi-Témiscamingue naissante, à l’aube des années 1930. « Le premier scénario, Un problème mineur, s’ouvre sur la grève des Fros. Je pense que j’ai passé un mois à chercher la meilleure carte du site de la mine! » L’hôpital d’Youville et le train entre Rouyn-Noranda et Amos seront d’autres décors exploités dans les histoires imaginées par Simon. Ce dernier souligne par ailleurs le grand soutien de l’équipe de la Corporation de La maison Dumulon, entre autres pour la recherche historique.
Mais d’ici la parution de ces formidables outils historicodivertissants, le 29 octobre, c’est à l’église que ça se passe! Venez avec vos ami.e.s et votre plus beau costume, on me glisse à l’oreille que tout ça pourrait faire l’objet d’un grand concours! Décidément, on n’est pas au bout de nos surprises!