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Crédit photo: Louis Jalbert

Crédit photo: Louis Jalbert

« Une minute à la fois! Tout est possible! » - Ian Clermont.

Ian Clermont est natif de Ville-Marie au Témiscamingue. Il y a grandi jusqu’à l’âge de 17 ans avant de quitter la région pour étudier à Québec. Après avoir vécu un peu partout en province, Ian savait qu’il voulait revenir s’établir en Abitibi-Témiscamingue. C’est au milieu de la vingtaine qu’il a fait son retour dans la région pour y travailler.

« La proximité avec les gens et l’entraide qu’on retrouve ici est absolument unique. J’ai toujours trouvé que chez-nous, on avait absolument rien à envier aux gens des grands centres… jusqu’à la naissance de mon fils il y a 10 ans.

« Lorsque mon fils est né, il a été transféré à Montréal à cause d’une insuffisance pulmonaire pour y suivre les soins appropriés. J’ai trouvé inconcevable qu’un enfant soit arraché à sa famille quelques heures après sa naissance.

« Lorsque Jérémie a été transféré je lui ai demandé de revenir en forme et en santé… et je lui ai fait aussi la promesse de me mettre en forme, d’arrêter de fumer et de débuter l’activité physique.

« Quelques mois plus tard j’ai arrêté de fumer et me suis mis à aller au gym. C’est là que j’ai rencontré Mario Tremblay qui m’a parlé de la course à pied. Je n’avais jamais couru. Je détestais la course. »

La première fois qu’il est sorti pour une course, Ian a fait à peine 500 mètres : « Je suis revenu chez nous les poumons en feu en me disant que pu jamais j’allais courir », raconte-t-il.

Le lendemain, Ian parlait à Mario de sa première course. Impressionné par son courage, il lui dit : « Wow! Tu as fait 2 minutes de course! Continue à juste faire ça et quand tu te sentiras à l’aise tu ajoutes une minute… et un jour tu feras 5 minutes… pis 1 kilomètre… ».

Juste à l’entendre parler Ian avait mal. Mais, le soir même, il a ressorti ses souliers et est parti pour 2 minutes. Ainsi de suite… Jusqu’à courir 5 kilomètres 1 mois et demi plus tard.

« C’est à ce moment que Mario m’a parlé d’un demi-marathon : 21,1 kilomètres. Je ne pouvais pas imaginer faire cette distance à la course…. Mais, je l’ai fait. J’ai ensuite fait un marathon…

Vivre le moment présent

« Ce que j’aime de la course c’est qu’elle te connecte au moment présent. Quand tu cours, tu vis le moment, tu le contrôles… »

Il y a 7 ans, avec Mario Tremblay, Ian Clermont fondait le Défi 117, une course de 105 kilomètres entre Rouyn-Noranda et Val-d’Or. Pour réaliser la distance entre Val d’Or et Rouyn-Noranda,  il en faut des minutes. Pour Ian, la seule façon de les parcourir c’est de se concentrer sur le moment présent. « Dès qu’on se projette dans le futur ou qu’on pense au passé… on est foutu, ajoute Ian. La seule chose qu’on doit se dire c’est : est-ce qu’en ce moment j’avance? Si la réponse est oui… Je suis dans la bonne voie. »

Cette philosophie Ian l’applique maintenant partout dans sa vie. C’est dans l’action, dans le moment présent qu’il arrive à réaliser de grandes choses.

Le Défi 117 est aujourd’hui devenu une course régionale qui nous permet de réunir près de 400 coureurs en Abitibi-Témiscamingue. L’an passé seulement, 100 000 $ ont été amassé par les coureurs pour le Comité de soutien à la pédiatrie de l'Abitibi-Témiscamingue.

Les coureurs font maintenant une toile d’araignée de Val-d’Or jusqu’à Rouyn-Noranda, de La Sarre jusqu’à Rouyn-Noranda et de Ville-Marie jusqu’à Rouyn-Noranda pour aider la cause. Pour Ian Clermont, c’est une image forte d’une communauté qui se dépasse pour offrir des soins de qualité pour l’avenir, pour ses enfants et ses familles : « Le Défi est né d’une première course de 2 minutes où je pensais mourir… Une minute à la fois nous avons monté un projet qui est maintenant le défi de toute région! », conclut Ian Clermont.

Aujourd’hui âgé de 38 ans, Ian Clermont habite Rouyn-Noranda avec sa conjointe et ses 3 enfants dont son fils Jérémie (10 ans) qui est aujourd’hui en pleine santé. Ian est directeur administratif pour les Huskies, une équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Ensemble, la famille, la course et le travail constituent les trois grandes dimensions de sa vie dont il est fier.