La fin de la saison estivale est marquée au fer rouge par le Festival de Musique Émergente. Avec cette grande fête qui sent la rentrée scolaire et la douce folie, difficile de vivre plus longtemps dans le déni de l’arrivée de l’automne. Pendant quatre jours, soit du 31 août au 3 septembre, la ville de Rouyn-Noranda vibre au rythme de la musique, mais aussi des nombreuses festivités qui enrobent la programmation musicale. Parmi ces activités, on retrouve d’incontournables expositions en art visuel ainsi que leurs vernissages respectifs.
L’Écart, lieu d’art actuel, l'habituel 5 à 7
Débutons notre course à l’Écart, lieu d’art actuel. L’endroit présente son traditionnel vernissage le jeudi 31 août 2023 en formule 5 à 7. Je dis « habituel » parce que les habitué.e.s du festival savent comme il fait bon lancer les festivités dans un événement de l’Écart. Les artistes d’ici et d’ailleurs, les curieux.ses et les festivalier.e.s s’y croisent dans la joie et l’allégresse. Ça donne bien le ton au reste du week-end.
Dans ce cas précis, il s’agit aussi de l'ouverture de la saison d’automne 2023, avec le vernissage de trois nouvelles expositions. Il s’agit des expositions de FRANCES ADAIR MCKENZIE, d’ANNA PASCO BOLTA ainsi que de GABRIELLE DEMERS. L’inauguration de la nouvelle œuvre lumineuse intégrée à l'architecture du lieu d’exposition sera aussi au menu. Cette œuvre lumineuse est réalisée par B. Brookbank.
Trois vernissages et expositions à l'Écart
Frances Adair Mckenzie est une artiste de Montréal qui présente l’exposition Saison des migraines. Frances aurait développé une « installation directement ancrée dans la réalité territoriale et sociopolitique de Rouyn-Noranda, en proposant une réflexion matérielle et métaphorique sur les liens entre les technologies numériques et l’extraction ». (extrait de Gabrielle Izaguirré Falardeau)
Pour sa part, Anna Pasco Bolta est originaire de Barcelone et son œuvre s’intitule Everywhen. On raconte qu’ « À travers son exploration scientifico-artistique, Anna se questionne sur l’origine de la vie et sa signification, dans une perspective systémique où se tisse un ensemble de liens interdépendants, et où la réalité microscopique est mise en évidence comme ultime reflet du monde macro.» (extrait de Gabrielle Izaguirré Falardeau)
En troisième lieu, Gabrielle Demers, de Rouyn-Noranda, présente Performances ordinaires. Ici, l’artiste s’intéresse à « un monde où la femme se présente rarement, voire difficilement au regard des autres sans transformation minimale, sans penser, ne serait-ce que modérément, son apparence, Gabrielle explore les nuances et les limites entre la mise en scène de soi comme prise de pouvoir ou comme soumission à celui-ci. » (extrait de Gabrielle Izaguirré Falardeau)
Une oeuvre permanente lumineuse
Finalement, B. Brookbank, artiste de Montréal, présente by brittle longings qu’on traduit avec « par des désirs fragiles », soit l’œuvre lumineuse intégrée à l’architecture du centre d’art contemporain. Le projet serait « né dans une fenêtre d’appartement et dans l’étrange transformation du quotidien endeuillé. Habitué d’explorer différentes dimensions des relations humaines et de la connexion entre les individus, l’artiste adopte cette fois une posture ancrée dans la solitude et le recueillement avec soi-même, à travers le vécu et les sentiments entourant la perte d’un être cher. (extrait de Gabrielle Izaguirré Falardeau)
Force est d’admettre que ces trois expositions et cette œuvre lumineuse sont inspirées de thématiques très différentes les unes des autres. Ça vaut la peine d’aller voir. Le mot de bienvenue et les présentations des artistes débutent à 17h30. Également au menu : plaisir assuré, maïs et rafraîchissements.
Galerie Rock Lamothe Art contemporain: Rip Pop Mutant
Deuxième proposition de vernissage : celui de Rip Pop Mutant à la Galerie Rock Lamothe, le vendredi 1er septembre. L’artiste est invité dans le cadre du FME. Le titre de l’exposition, Fluxus pop, fait volontairement référence aux valeurs du mouvement artistique Fluxus.
Ce mouvement né dans les années 1960 touche presque toutes les disciplines artistiques et plusieurs éléments y sont revisités, dont le statut de l'œuvre d'art, le rôle de l'artiste et la place de l'art dans la société. On dit que le mouvement artistique d’avant-garde Fluxus a été créé par de jeunes artistes américains influencés par le courant Dada, par Marcel Duchamp, par le Happening et par les enseignements de John Cage. Fluxus signifie en latin « le flux, le courant ».
Paraitrait que l'humour et la dérision sont placés au centre de la démarche de création de Rip Pop Mutant. L’exposition sera en place du 1er au 30 septembre 2023. Le vernissage a lieu le vendredi 1er septembre à 17h.
Donald Trépanier à la galerie Rock Lamothe
Toujours à la galerie Rock Lamothe, dès le 1er septembre et jusqu’au 30 septembre 2023, il y aura l’exposition de Donald Trépanier, un artiste de la région. « Chaque tableau de Donald Trépanier nous amène sur des territoires utopiques. Ses constructions imaginaires se traduisent par une recherche picturale centrée sur les codes de représentation artistiques inhérentes à l’histoire de l’art. Son travail consiste à réactualiser le contenu et la façon d’aborder la peinture par des explorations dans les manières de faire. Chaque exposition et tableau nous étonnent toujours par l'éclatement des références temporelles. » (Extrait tiré de la description de la Galerie Rock Lamothe)
Le merveilleux normal au Musée d’art de Rouyn-Noranda
Finalement, depuis le 2 juin dernier et jusqu’au 1er octobre, au Musée d’art de Rouyn-Noranda, il est possible de voir l’exposition Rétrospective 5 5 : Le merveilleux normal par Roger Pelerin.
Rétrospective 5 5 : le merveilleux normal propose une incursion dans l’univers foisonnant de Roger Pelerin. Un univers auquel l’artiste s’est dédié du matin au soir, du lundi au dimanche, 355 jours par an pendant 55 ans. L’exposition est très dense et complète. En plus des œuvres de Pelerin, une conception multimédia du vidéaste Dominic Leclerc et du commissaire Mathieu Gnocchini complète l’expérience.
Soyons honnêtes, il est parfois difficile de comprendre ou de s’imaginer un concept et un processus créatif sans avoir les images pour concrétiser le tout. Ça peut sembler intimidant, aussi. Rappelons-nous que les œuvres doivent être abordées d’une façon bien précise. Elles doivent être vues et reçues avec l’ouverture de l’esprit et du coeur. Laissons de côté les explications et l’intellectualisation des œuvres pendant une minute et soyons surtout à l’écoute des émotions qu’elles provoquent chez nous. Ça rend l’expérience beaucoup plus intéressante. Dans tous les cas, ce week-end vous aurez plus d’une occasion pour vous ouvrir à l’art !