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Portrait de l’épicerie Aki 

L’épicerie Aki, c’est le résultat du travail et de la passion de trois jeunes femmes de Val-d’Or dont les valeurs concordent avec celles du mouvement zéro déchet. Entre une chaudière de miel et un contenant de riz, nous les avons rencontrées pour comprendre la genèse de cette épicerie bien spéciale. Jennifer, Jolianne et Myriame se sont prêtées au jeu avec plaisir. 

Pour les deux premières, qui ont vécu à Montréal et y ont découvert une fibre environnementale, la création de l’épicerie était d’abord un besoin personnel.

Jolianne 

Quand on était à Montréal, on courait les magasins en vrac, on compostait, on faisait plein d’affaires DIY. Et quand on est revenues, on trouvait ça dommage de ne pas pouvoir continuer ce mode de vie-là, parce qu’il n’y avait pas d’épicerie en vrac. On s’est dit : « Pourquoi nous, on le fait pas?» Le mouvement est tellement fort et partout, ça explose, donc on savait qu’éventuellement il y en aurait, mais on s’est dit : « Nous, on pourrait le faire! » 

« Et moi, j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale, j’ai toujours parti plein de projets. Et il y a ça qui est le fun aussi avec l’Abitibi, c’est que tu peux les partir. Pour deux filles qui travaillaient et travaillent encore à l’hôpital de Val-d’Or, comme inhalothérapeute et comme infirmière, l’idée de se lancer en affaires était un sacré défi! »

Jennifer
Jolianne

Au début, il a vraiment fallu défendre notre point, dire : « Nous, on sait que ça va marcher, on veut l’essayer pour ne pas regretter plus tard de ne pas l’avoir fait. » Et finalement, ça marche super bien. On n’était pas entrepreneures aucune des trois, on partait vraiment de zéro. On s’est fait énormément encadrer, que ce soit par nos proches, nos familles, par les gens de la MRC. Les gens sont tellement ouverts. 

Jennifer 

Ça demande beaucoup d’audace, de persévérance et de travail, mais c’est plus facile en région, selon moi. J’ai jamais été entrepreneure à Montréal, je ne peux pas vraiment comparer, mais on avait comme une foi en Val-d’Or que ça allait fonctionner. Finalement, ça fait deux ans qu’on est ouvert. On a vraiment créé une communauté avec nos clients, c’est vraiment le fun. Ils nous écrivent, ils nous donnent des biscuits à Noël. Et c’est dans toutes les sphères. Même si tu travailles à l’hôpital, même si tu travailles dans n’importe quel domaine, c’est quelque chose que tu as en région qui n’existe pas dans les grands centres. 

Pour la troisième associée, Myriame, c’est plutôt le hasard de la vie qui lui a fait suivre le chemin de l’épicerie.

On dirait que tout s’est mis en place pour qu’on ouvre cette épicerie-là. Moi, je n’avais plus d’emploi. Puis, les filles avaient fait un sondage en mars pour voir l’intérêt des gens. En septembre, j’ai écrit à Jennifer, je ne connaissais ni l’une ni l’autre. Je lui ai écrit : « Ça en est où ce projet-là? » Parce que c’est quelque chose qui m’intéressait. Puis on s’est rencontrées, on en a parlé, ça a cliqué, puis on a parti le projet. Aussi simple que ça. 

Myriame est aussi la seule des trois qui n’est pas originaire de Val-d’Or. D’abord venue s’installer pour un emploi de journaliste, elle semble s’être intégrée complètement et ne plus vouloir repartir. 

Myriame 

« Je suis tombée en amour avec l’Abitibi-Témiscamingue parce qu’il y a tellement de choses à faire. Tous les spectacles, on peut les voir. Il y a beaucoup de choses au niveau culturel qu’on peut faire. 

Beaucoup d’emplois aussi, de belles opportunités. Sincèrement, ce qui m’a marqué en Abitibi-Témiscamingue et aussi dans la Vallée-de-l’Or, 

c’est vraiment le fait qu’il y a beaucoup de jeunes qui n’ont même pas trente ans qui sont présidents de leur entreprise, directeurs… 

On voit quand même rarement ça dans les grands centres. » 

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