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À la découverte d’Éric Verreault et de sa famille

On adore rouler en campagne au Témiscamingue. Cette fois, c’est pour rencontrer Éric Verreault et sa famille, qui nous attendent dans leur grande cour arrière. Ils n’auraient pourtant jamais pensé, il y a 15 ans, qu’ils seraient heureux en campagne.

« Je suis un gars de Chibougamau, dit Éric. On est partis étudier à Chicoutimi. On s’est installé là dix ans, mais ça nous plaisait pas. »

« On était rendu qu’on avait deux enfants et j’étais toujours appelée un peu à dernière minute, poursuit Sandra. Lui aussi, il tombait sur des shifts. On s’est dit : « avec les problèmes de garderie, on est mieux de regarder ailleurs. »

« Puis ma femme a été approchée par l’hôpital de Ville-Marie, enchaîne Éric. On est venu voir. On trouvait que c’était une belle petite place tranquille. On s’en venait à condition d’avoir chacun un emploi.

« Ça a été une bonne chose parce qu’on ne se fera pas de cachette, le salaire est pas mal plus élevé ici que dans les autres régions. »

On fait rire Éric en lui demandant si ça leur a quand même pris du courage pour déménager.

« Mais oui, ça prend du guts. On est arrivé ici, on ne connaissait personne. On s’en va prendre une bière à brasserie. Le monde ici est recevant. Parle avec un, parle avec l’autre. Y’a une proximité entre les gens. Tu te fais quand même assez rapidement un réseau. Le voisinage, ça s’étend facilement au dixième voisin. »

« À partir du moment où on a manifesté de l’intérêt, ajoute Sandra, on s’est fait entreprendre positivement. « De quoi vous avez besoin ? » Ça me prend une gardienne. Pas longtemps après, il y a une infirmière qui m’appelle et qui dit : « Allo, je m’appelle Renée, ils m’ont dit que t’avais besoin d’une gardienne. » Elle m’a dit : « Appelle là, pis si ça ne marche pas, rappelle-moi. » Et même chose pour lui à son emploi. »

À l’époque, c’est à Temlam (aujourd’hui LVL global) qu’Éric avait trouvé de l’emploi, mais la crise forestière l’a obligé à trouver autre chose. Après 11 ans au ministère des Transports, c’est pour Temisko qu’il travaille aujourd’hui.

« C’est un des joyaux au Témiscamingue. C’est comme une grande famille. T’arrives là, tout le monde se jase, s’entraide. Avant que j’aille visiter l’usine, jamais je n’aurais pensé ça. Quand je suis rentré, j’ai dit : « Wow ! C’est de toute beauté ! » J’en ai vu des shops de soudures, mais jamais comme ça. C’est mondial en plus. Y’a deux semaines, ils m’ont envoyé au Nunavut. Ils nous font vivre des belles expériences. »

Sandra, elle, travaille encore à l’hôpital comme inhalothérapeute.

« À Chicoutimi, c’est un gros hôpital. Tu vas être spécialisé dans un domaine, mais tu vas délaisser les autres, tandis qu’ici, on fait une partie salle d’opération, une partie soins à domiciles, test et diagnostique. Je trouve que c’est ça qui est le fun. Ce n’est pas redondant, on touche à tout. C’est ça que j’aime. »

Et avec tout ça, le Témiscamingue leur permet de bien profiter de la vie.

« Y’a UNE lumière à Ville-Marie, tu ne peux pas rester là trois heures de temps ! dit Éric en riant. Cinq minutes, t’es rendu chez vous. T’es capable d’aller faire n’importe quoi en arrivant de travailler. Y’a pas un soir cet automne qu’on n’est pas allé à la petite chasse. Sinon, t’arrives le vendredi, t’es fatigué… S’il faut que tu fasses des bagages à en plus finir pour faire tes activités, t’en fais moins. Là, la proximité fait que c’est facile. Y’a des mises à l’eau tout le tour. Tu pines ton bateau pis tu t’en vas. L’hiver aussi, la pêche sur la glace, c’est quelque chose. On décolle direct de la maison en motoneige et on s’en va sur le lac Témiscamingue. Y’a de la belle pêche à faire là. Des belles fins de semaine en famille. »

Les criquets stridulent, comme pour acquiescer.

« Sinon, reprend Éric, y’a pas une fin de semaine qu’y’a pas quelque chose à faire. Quand c’est pas les démols, c’est le Rodéo du camion, la Foire gourmande. Quelqu’un qui commence à courir ça, faut qu’y s’achète une roulotte pis un pick-up pour suivre! »

Devant notre incompréhension du terme « démols », William, leur fils aîné, nous explique :

« C’est les courses de stock car. Y’en à Laverlochère, à Béarn. Y’en a aussi en Abitibi à Beaudry, à Taschereau. C’est quelque chose qui est assez fort dans la culture. Le nombre d’inscription par rapport à la grosseur de la population, ça m’impressionne à chaque fois. C’est rien de professionnel, mais les gens prennent ça au sérieux, ça fait que l’ambiance est vraiment intéressante. Y’a une tension qui s’installe. Quelqu’un de la ville serait pas attiré par la Rigolade de Laverlochère, mais une fois que tu y vas, c’est plus gros que ç’a en a l’air, pis c’est super divertissant. »

Le gros garage qui se trouve à côté de nous, c’est pas juste un élément de décor. Quand William participe aux courses, Éric et son plus jeune, Alexis, font partie de son écurie. Et il y a aussi la motocross, la passion d’Alexis. Il reste, par contre, que la plupart de leur activités se font en famille.

« Une des activités préférées qu’on fait, c’est le bateau, la pêche, la trippe (l’activité préférée d’Émie). Le lac Kipawa, c’est un coup de coeur.

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