Aller au contenu
retour

Bouclier et fossiles : un parcours géologique en Abitibi-Témiscamingue

Enfant, étais-tu du genre à ramasser les cailloux pour en faire une collection? Les blancs étaient les plus précieux et ceux qui brillaient arrivaient au second rang. Ces petits rochers ont toujours fasciné. On se demande d’où ils viennent et depuis quand ils existent. Le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue est situé sur le fameux Bouclier canadien. La région est née il y a plus de 2,7 milliards d'années. Elle est le fruit d’une activité volcanique et tectonique intense et des périodes glaciaires. En ce sens, il est tout indiqué de nourrir notre cœur d’enfant et notre curiosité avec une proposition de parcours géologique. Voilà une belle occasion pour en apprendre plus sur les cailloux de la région et regarder le paysage avec un regard neuf (ou ancien? C’est selon!).
Un paysage façonné il y a longtemps
Tel que l’explique la SÉPAQ sur le site du Parc national d’Aiguebelle : « Le territoire du parc appartient au Bouclier canadien qui a amorcé sa formation il y a environ 3,8 milliards d'années. Il est formé de magma qui s'est épanché en couches successives sous l'océan. À partir de 2,79 milliards d'années, un nouveau fond prend ainsi forme recouvrant toute l'Abitibi-Témiscamingue. »[1] Wow ! Cette formation rocheuse qu’on peut qualifier de « vieille en titi », est toujours visible à l’heure qu’il est et façonne le paysage du parc national d’Aiguebelle. [caption id="attachment_17116" align="aligncenter" width="450"] Les parois rocheuses qu'on observe à partir de l'emblématique pont suspendu se sont formées il y a des milliards d'années. Photo: Hugo Lacroix[/caption] Lors de ta prochaine balade à cet endroit, je t’invite donc à porter une attention toute particulière au paysage rocheux. Tu pourras principalement y voir les trois types de pierres suivants : les volcaniques, formées dans un ancien environnement océanique; les plutoniques, autrefois cristallisés dans les conduits de la croûte terrestre inférieure et finalement, les sédimentaires. Celles-ci sont nées d’archaïques mouvements tectoniques et d’érosion de reliefs formés par les produits volcaniques. Des marques claires paraissent sur le territoire. Les marmites de géants situées dans le sentier La Traverse, par exemple, sont issues du frottement de matériaux transportés par un glacier lors de la dernière glaciation, celle du Wisconsin. Cette glaciation a eu lieu il y a environ 100 000 ans et elle est responsable de la forme actuelle du territoire. Toutes ces informations te permettront de voir le paysage sous un œil nouveau!
Des trésors de 400 millions d’années
Il y a de ça plus de 400 millions d’années, à l’âge paléozoïque, la région du Témiscamingue se retrouvait sous un océan tropical. (Ça donne envie, non?!) En voilà un fait exotique! Pour mieux te situer sur la ligne du temps de la terre et de la vie sur celle-ci, précisons que l’histoire commence dans la mer, il y a près de 4 milliards d’années. Ensuite, il y a de ça 630 millions d’années, la vie vient s’installer sur la terre ferme. Cette longue évolution est marquée par cinq grande catastrophes, dont la disparition des dinosaures il y a de ça 65 millions d’années. [caption id="attachment_11110" align="aligncenter" width="300"] Photo : Hugo Lacroix[/caption] Revenons maintenant à nos fossiles, soit ceux du Fossilarium de Notre-Dame-du-Nord. L’exposition présentée contient de nombreux fossiles datant de l’ère paléozoïque, soit bien avant la disparition de nos amis les dinos. À cette époque géologique, les espèces vivantes sont relativement diversifiées : on retrouve des coquillages, des trilobites, des coraux et des éponges. Aussi, des reptiles commencent à peupler les continents. Ce récit est fascinant, mais l’étonnement ne s’arrête pas là! En plus d’en apprendre plus sur les fossiles en visitant l’exposition, il est possible de jouer les paléontologues, c’est-à-dire de faire un safari-fossiles pour trouver des trésors plus qu’anciens. Ce type d’activité s’adapte à un public de tous âges. Il faut simplement réserver votre visite auprès de l’établissement. Notons que le Fossilarium ferme ses portes à la fin du mois de septembre, et ce, jusqu’au printemps prochain.
Géologie régionale et mondiale
Plus près de nous sur la longue ligne du temps; le Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue est une source d’informations inestimée! La visite de l’endroit permet une véritable incursion dans l’univers de la géologie et a de quoi plaire à un public de tous âges. D’abord, on se nourrit le cerveau de multiples renseignements sur la géologie régionale, sur ce qui explique sa richesse et ses particularités. Puis, on nous instruit sur les projets miniers régionaux, sur l’histoire récente de la ville de Malartic, le travail concret d’exploration, d’exploitation minière, etc. On y découvre aussi tout le génie des travailleurs d’ici à travers la technologie d’exploitation. Les guides vulgarisent l’animation afin de permettre aux néophytes une bonne compréhension des phénomènes présentés. [caption id="attachment_18532" align="aligncenter" width="450"] Une rose des sables.
Crédit: Marie-Claude Robert[/caption] Parmi les moments marquants de la visite, on compte d’abord le simulateur de séismes, qui permet de vivre la sensation d’un tremblement de terre à différents niveaux et de faire la comparaison avec les sautages quotidiens de la Canadian Malartic. La vaste sélection de pierres de fées (bijoux naturelles typiques de la région) et la collection internationale de minéraux a de quoi en mettre plein la vue. Devant les fins détails des roses des sables ou le mauve vif des améthystes, difficile de douter du pouvoir de la nature. Même chose lorsqu’on se retrouve devant les minéraux fluorescents ou un échantillon de roche parmi les plus vieux trouvés dans le monde. On prend alors conscience de la richesse et de la complexité de ce qui nous entoure. [caption id="attachment_19726" align="aligncenter" width="450"] Photo: Christian Leduc[/caption] Se retrouver sous un ciel étoilé, où des étoiles brillent ou brillaient il y a des ça des millions d’années ou en apprendre plus sur les roches qui nous entourent, disons que ça relativise beaucoup de choses. On se sent bien insignifiant (dans le bon sens du terme) devant un fossile de 400 millions d’années. C’est drôle comme nos soucis quotidiens viennent de prendre un autre rang dans le récit de l’humanité. Que ce soit pour étancher ta soif de savoir, pour découvrir un monde de possibilités ou pour voir le paysage sous un autre angle, le parcours géologique en Abitibi-Témiscamingue peut t’aider dans cette noble mission! [1] Source : https://www.sepaq.com/pq/aig/decouvrir/portrait.dot?language_id=2#:~:text=La%20g%C3%A9ologie,toute%20l'Abitibi%2DT%C3%A9miscamingue.