« Chez moi, le besoin de communiquer est aussi grand que la peur de ne pas se faire comprendre, alors apprendre des langues est un moyen d'aller vers les gens et goûter leur univers. Une langue, c'est comme une fenêtre qui s'ouvre sur une culture, une nation entière. » - Ariane Desgagnés-Leclerc.
Elle continue : « …Et on s'entend-tu que c'est cool en maudit de faire le saute-moutons d'un pays à l'autre et de jaser avec n'importe qui dans la rue, dans leur langue ?! »
Ariane Desgagné-Leclerc a attiré l’attention de tout le Québec en portant la flamme olympique en Corée du Sud. Tous ont été marqué par son dynamisme et son aisance devant la caméra tandis qu’elle animait la foule et saluait aussi bien les gens sur place que les Québécois de l’autre côté du globe.
Originaire de Rouyn-Noranda, Ariane habite Séoul depuis bientôt 5 ans. Elle y entretient une carrière d’actrice florissante. C’est par le biais de son agence qu’elle fut invitée à courir pour les Jeux : « Je travaille maintenant avec une compagnie qui s'appelle FMG et qui emploi et gère les carrières d'une cinquantaine d'acteurs et de modèles internationaux […] Nous avons été choisis pour être l'aspect international "local" de KT, une compagnie locale de téléphonie sans fil », explique Ariane.
Fait amusant : Ariane est née la même année que les derniers jeux Olympiques d'hiver qui ont eu lieu en Corée du Sud. Le 13 février 2018, elle célébrera son trentième anniversaire alors qu’elle prendra part aux prochains jeux qui auront lieu à Pyeongchang cet hiver.
Ariane parle aisément le français, l’anglais, le coréen et le japonais. Elle détient également une base de mandarin et d’espagnol. Pour Ariane, l’apprentissage d’autres langues, est la clef pour mieux se comprendre : « Goethe disait que "Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue." Goethe était peut-être bien négatif, mais il tenait quelque chose, explique Ariane. L’apprentissage des langues étrangères nous ouvre les portes sur le monde. »
Autre fait amusant : « Ariane Desgagnés-Leclerc » s’écrit « 아히안 데가녜 르클레흐 » en coréen.
Son cheminement
Tout au long de son enfance, Ariane fut toujours bien entourée, par les amis de la famille particulièrement : « Mon père et mes frères sont très "social". Les gens les entourent et partagent leur belle énergie. Mes parents avaient plusieurs couples d’amis avec enfants qui passaient des étés ensemble, alors je me rappelle de beaucoup de camping et chalets dans les forêts de l’Abitibi-Témiscamingue et en Ontario. J’ai de beaux souvenirs de feux de camp et de chansons. », raconte Ariane.
Même plus jeune, elle a toujours été grandement intéressée par la musique et le théâtre. Très curieuse, elle a essayé beaucoup de choses : piano, chorale, ballet, danse moderne, jazz, comédies musicales, pièces de théâtre… « Je voulais tout faire et être bonne dans tout… Mais, ça ne marche pas comme ça hein ?! », questionne la jeune femme.
Une rencontre déterminante
À l’automne 1999, ses parents choisissent d’héberger une étrangère à la maison. Il s’agit de Christiane : une allemande débarquée en Abitibi-Témiscamingue pour vivre un échange étudiant. « C’était la toute première personne à être accueillie par ma famille, ce qui m’a fait découvrir la richesse qu’une expérience semblable pouvait apporter. Environ trois ans plus tard, je suis partie en échange à mon tour : le Japon », témoigne Ariane.
« Ma mère m’a dit un jour qu’elle avait une théorie, selon laquelle une personne est naturellement portée à combler ses manques, ce qui fait qu’on va souvent être porté à étudier dans un domaine qu’on cherche à améliorer par exemple... », raconte Ariane qui se décrit comme une personne qui a toujours eu du mal à communiquer avec les autres.
Un parcours linguistique
C’est sans doute ce qui explique pourquoi Ariane choisit de s’inscrire en langues au Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue à son retour du Japon. Elle y apprend l’espagnol, l’allemand et l’anglais. Elle réalise alors qu’elle aurait la possibilité d’en apprendre davantage sur la culture asiatique si elle s’inscrit à l’Université McGill. Elle s’inscrit donc à un cour de japonais avancé et de lecture de japonais, deux cours de Coréen et trois cours de chinois (dont un échange en chine pour l'été et un mois de stage à Taiwan). Malgré tout, Ariane est déçue de ne toujours pas avoir eu l’occasion de découvrir la Corée. Ça viendra…
Ariane arrive en Corée du Sud
Le 7 janvier 2013, elle met les pieds en Corée du Sud pour honorer un contrat d'un an en enseignement de l'anglais dans une école privée. Bien que ce fut une super expérience, Ariane avait déjà des projets en tête… : « En allant là-bas, j'avais déjà dans l'idée d'essayer de me faire une place dans le milieu du cinéma. J’ai donc travaillé et fait mes recherches pour me mettre un pied dans la porte. Ça a pris un deux ans et demi, puis ça a commencé. J'ai débuté par faire des émissions de reconstitutions historiques qui demandaient des acteurs non-asiatiques, puis ça s'est étalé tranquillement... »
Depuis ce temps, la jeune femme met à profits sa connaissance étendue des langues étrangères pour continuer d’obtenir des plusieurs rôles ainsi que des contrats à la télé. En voici quelques exemples (avec des liens) :
- 2015 Descendants of the Sun (télésérie, caméo dans le dernier épisode)
- 2016 MBC Road Show "oneul jeonyuk"
- KTV quiz show Happy Triangle
- 2017 SBS Login Korea
- ArirangTV The Threes
- KBS "Happy Maps"
- ArirangTV Tour vs Tour
Parce qu’elle démontre que notre intérêt pour les autres cultures nous amène à aller plus loin, mais aussi mieux nous connaitre comme personne, parce qu’elle est audacieuse et pleine d’énergie, nous sommes heureux de compter Ariane Desgagnés-Leclerc parmi les dignes représentant(e)s de l’Abitibi-Témiscamingue en Corée du Sud. Il est évidement que nous continuerons de suivre sa carrière de près ou de loin, et ce, avec la plus grande attention!
Pour en savoir plus sur Ariane, lisez le dossier spécial portant sur l’Asie rédigé par Radio-Canada : lire l’article.
Lien vers son site web : https://retraks.wixsite.com/canadasarirang
Crédit photo (couverture) : Paul Kwon.