« Quand je suis arrivé à Rouyn-Noranda, je me suis rendu compte à quel point ça foisonnait d’artistes sérieux et talentueux. Je me suis demandé comment on pourrait les faire travailler »
Adam Faucher
L’Agora des arts, à Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue, ouvre à nouveau ses portes. En plus de son apparence revampée et de sa programmation fraîchement lancée, on trouve en son sein un nouveau directeur artistique : Adam Faucher. Lors de son arrivée en poste, l’Agora des arts de Rouyn-Noranda était en plein chantier de revitalisation. Voilà qui représentait, pour le nouveau directeur artistique tout juste revenu en Abitibi-Témiscamingue, un défi de taille. Loin d’être intimidé par ce mandat, Adam a foncé sur l’opportunité, avec comme seules armes sa passion du théâtre et une humanité perçante.
Photo : Maryann Vézina
Le parcours d'Adam
Voilà qu'Adam Faucher est originaire de Val-d’Or. Il a étudié dans les grands centres et il est revenu vivre en Abitibi-Témiscamingue pendant la pandémie. Une histoire maintenant devenue classique, quoi. Jamais il n’avait pensé revenir vivre en Abitibi-Témiscamingue. « C’est quand je suis revenu lors la pandémie que j’ai commencé à fantasmer sur des espaces verts et de l’espace en général», avoue-t-il.
Amateur d’art depuis l’école primaire, c’est au secondaire qu’il a commencé à écrire des spectacles. « J’écrivais des pièces, je les montais et je les jouais. Mon père et ma mère m’aidaient à fabriquer des décors dans le garage et mes ami.e.s embarquaient dans mes plans. On jouait à la salle Félix-Leclerc à Val-d’Or. J’ai fait ça pendant près de trois ans », se souvient Adam. Naturellement, il a poursuivi ses études en théâtre, puis en mise en scène, spécifiquement.
Une opportunité théâtrale en apporte une autre
Alors, c’est lors de son retour dans la région – retour qui se voulait temporaire - que la comédienne Julie Renault lui a téléphoné pour lui offrir la mise en scène de Boom Town, une production du Théâtre du Tandem et de la Corporation de La maison Dumulon. De sorte que le diplômé en mise en scène de l’École nationale de théâtre était à sa place et a mené ce projet avec brio!
« Je suis sorti de l’école vraiment peu de temps avant la pandémie alors Boom Town était mon premier contrat professionnel. Ça été hyper cool », raconte le nouveau directeur artistique de l'Agora des Arts de Rouyn-Noranda.
Donc, Après Boom Town, son plan était de retourner à l’école pour étudier en psychoéducation. Comme les perspectives s’élargissent vite en Abitibi-Témiscamingue, Adam a reçu un autre coup de fil décisif. C’était Réal Beauchamp, le directeur artistique de l’Agora des arts à l’époque, qui voulait le rencontrer. C’est ainsi qu’Adam a commencé à travailler comme assistant à la direction artistique de l’Agora. Six mois plus tard, quand le concours du poste de directeur artistique a été ouvert, Adam a évidemment postulé. Il est passé par le processus habituel de sélection et a obtenu le poste! C’était en février 2022.
Décloisonner le théâtre
Puisqu'Adam adore son travail, il présice : « J’ai le meilleur job au monde. Dans le fond, je vais voir des spectacles et je décide ce que nous présenterons au public de Rouyn-Noranda. Je peux voir des spectacles du Québec et du Canada. J’ai la chance de montrer ma passion aux gens. Je peux aussi soutenir des artistes de la région avec les résidences artistique de l’Agora. »
Notons que les résidences artistiques de l’Agora des arts ont commencé alors qu’Étienne Jacques assurait la direction artistique. Depuis, cette démarche est demeurée centrale dans la mission de l’Agora : « Lors des sorties de résidence, le public peut venir voir sur quoi les artistes ont travaillé lors de leur séjour chez nous. C’est un exercice de médiation culturelle où il y a une discussion entre le public et les artistes », précise Adam.
Du théâtre pour les petits et les grands
En somme, la mission de l’Agora des arts est de présenter majoritairement du théâtre, mais il y a aussi une mineure en musique. Pour les résidences de création, c’est plus varié. Concernant la programmation théâtrale, une grande partie de celle-ci est consacrée aux jeunes. De cette façon, pratiquement chacun des cycles scolaires à son spectacle de théâtre. Ainsi donc, l’Agora des arts est porteuse de la culture dans les écoles.
Plaisirs instantanés et solidarité
De plus, Adam porte une attention particulière à la place faites aux artistes de la région. « Quand je suis arrivé à Rouyn-Noranda, je me suis rendu compte à quel point ça foisonnait d’artistes sérieux et talentueux. Je me suis demandé comment on pourrait les faire travailler », se souvient le nouveau directeur artistique de l'Agora des arts de Rouyn-Noranda.
C’est dans cet esprit qu’Adam a créé un nouveau volet, « Les instantanés », qui se rattache au volet régulier. Cette nouveauté met en vedette des artistes d’ici. Comme tous les projets de ce volet sont garants d’une subvention, le cachet des artistes est assuré..
Dans le cadre de « Les Instantanées », les artistes sont placés devant un défi créatif. Par exemple, dans« Les rencontres », des auteurices de la région sont jumelés avec des citoyen.ne.s qu’ils sont appelés à rencontrer. À la suite de cette rencontre, l’auteur ou l’autrice devra écrire un monologue s’en inspirant. Ces monologues seront plus tard livrés par des acteurs et des actrices préalablement dirigés par un.e metteur.e en scène. Finalement, ces lectures seront présentées devant public.
De surcroit, une autre façon de décloisonner l’art est la mise en place de la billetterie solidaire. Grâce à celle-ci, lors de l’achat de billets, le public peut choisir un tarif adapté à ses moyens financiers. Effectivement, les différents tarifs sont déclinés ainsi : Tarif régulier, tarif petit portefeuille, tarif solidaire.
Devenir directeur artistique : une chance inouïe
Finalement, Adam est très reconnaissant pour le rôle qu'il peut jouer sur l'échiquier de la culture en Abitibi-Témiscamingue. « Je suis allé à l’école jusqu’à l’âge de 29 ans. Je me souviens qu’à l’époque, j’aurais voulu être directeur artistique d’un théâtre. Je me disais que c’était un poste où tu dois avoir beaucoup de succès dans le domaine. Il faut avoir considérablement fait ses preuves. Moi, je suis sorti de l’École nationale de théâtre en 2018 et en 2021 j’ai eu l’emploi à l’Agora. J’ai été vraiment chanceux. C’est une chance inouïe que je n’aurais pas eue ailleurs. » termine Adam.
En fin de compte, pour connaitre la programmation de l’Agora des arts, à Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue, et de ce fait, connaître les choix de son directeur artistique, c’est par ici.
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