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À l’abordage avec le Cirque Collini

Cet article de Gabrielle Izaguirré-Falardeau est une collaboration avec L’Indice bohémien.

C’est le fun d’être soutenus, dans un contexte structuré et structurant, où tous les éléments sont là et facilement accessibles. Ça aide à la professionnalisation et ça permet d’ouvrir des portes.

fRANÇOIS BÉDARD

Une bande de pirates se lance à la recherche d’une recrue pour compléter son équipage et partir en quête d’un butin. Pour être élus, les candidats devront prouver leurs habiletés en relevant trois défis. Qui sera choisi? Telle est la prémisse d’Équipage recherché, le plus récent spectacle en salle du Cirque Collini, élaboré dans le cadre d’un partenariat avec le Théâtre des Eskers. Cerceau, tissu aérien et combat scénique font partie des disciplines mises de l’avant dans cette création éclatée alliant cirque, musique et théâtre.

LA GENÈSE

Tout a commencé grâce à Mathieu Larochelle, chef de division au Théâtre des Eskers d’Amos, qui a eu accès à une subvention pour offrir une résidence de création à des artistes de cirque. Pour lui, il tombait sous le sens d’offrir l’opportunité à cette troupe de cirque régionale, lui donnant ainsi une occasion de pratiquer son art en Abitibi-Témiscamingue. Tout a donc été mis en place pour que le Théâtre des Eskers accueille le Cirque Collini deux semaines en juin, puis une autre en septembre. Pour Mathieu, il s’agissait d’une première, lui qui n’avait pas encore reçu d’artistes en résidence depuis son entrée en poste : « Ça change du day to day. L’espace est occupé, la salle devient dynamique, on augmente l’équipe. C’est aussi une belle expérience de création pour les techniciens », souligne-t-il

LA CRÉATION

L’objectif de François Bédard dans la création du spectacle était d’intégrer les disciplines du cirque à une trame narrative finement élaborée et basée sur des faits historiques. La première résidence, en juin, a permis à la troupe d’avancer la création et d’apprendre à travailler avec un nouveau membre, le comédien Jérémie Poirier, en remplacement de Guillaume Laroche. Alors que les imprévus se sont cumulés et que la COVID a frappé chez quelques-uns des artistes, ceux-ci ont dû composer à plus d’une reprise avec le changement et les solutions de dernière minute. Deux représentations devant des groupes scolaires leur ont heureusement permis de roder le tout et de prendre confiance en la qualité du travail accompli. Grâce à quelques représentations supplémentaires entre juin et septembre, le Cirque a aussi pu constater la mobilité du spectacle, facilement adaptable et de plus en plus maîtrisé

Photo: Christian Leduc

La résidence de septembre, quant à elle, a été l’occasion de réintégrer Guillaume Laroche à la troupe et d’améliorer la mise en scène. C’est donc une œuvre beaucoup plus fluide et bonifiée sur le plan musical qui a été présentée, le 9 septembre, devant un public comblé : « C’était malade. La salle était presque pleine, il y a eu une super réaction du public. Je pense que c’était notre plus grosse salle intérieure! », explique François avec enthousiasme.

UN PRÉCIEUX SOUTIEN

François Bédard ne tarit pas d’éloges pour Mathieu Larochelle : « Il a été extrêmement compréhensif et transparent avec ce projet-là. Son but était vraiment de nous offrir un espace pour amener notre vision à terme. Il a été d’un grand support. » Il souligne que peu de lieux de création et de répétition adaptés aux arts du cirque sont disponibles en Abitibi-Témiscamingue, et que les résidences en salle sont indispensables à la création professionnelle : « C’est le fun d’être soutenus, dans un contexte structuré et structurant, où tous les éléments sont là et facilement accessibles. Ça aide à la professionnalisation et ça permet d’ouvrir des portes. »

Photo: Christian Leduc

Mathieu Larochelle, quant à lui, souligne l’ambiance dans laquelle s’est déroulée la résidence, ainsi que l’apport de la présence quotidienne d’artistes sur scène : « Ce sont tous des gens très sympathiques, c’était très bon enfant. Et c’est le fun, on avait trois artistes de Montréal, ça inverse le fait que des artistes de cirque de l’Abitibi-Témiscamingue partent pratiquer à la TOHU », conclut-il, un sourire dans la voix.

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