GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU, EN PARTENARIAT AVEC L'INDICE BOHÉMIEN
Pour la première fois cet été, les gens de Val-d’Or et des environs ont pu se délecter des légumes de la ferme maraîchère Pelures, fondée il y a deux ans par Sophie de Carufel. Cette première saison de production et de distribution constitue une immense réussite pour celle qui caresse la vision de « produire des légumes à échelle humaine pour une consommation de proximité ».
Un parcours atypique
Sophie de Carufel n’est pas issue d’un milieu agricole. Bien qu’elle ait toujours éprouvé une fascination pour ce milieu et ait longtemps pratiqué le jardinage à petite échelle, jamais elle n’aurait pensé, il y a quelques années, qu’elle se lancerait un jour dans une telle aventure.
Toutefois, après une décennie consacrée au domaine des loisirs et des sports, l’arrivée de la pandémie de COVID-19 a exacerbé les questionnements qui l’habitaient par rapport à son avenir professionnel : « J’ai beaucoup aimé ça, mais je ne me voyais pas poursuivre dans ce domaine à long terme. »
Il n’en fallait pas plus pour que la jeune femme se décide à plonger dans l’aventure de la production maraîchère. Désireuse de demeurer ancrée à Val-d’Or, Sophie a suivi entièrement à distance le programme de production maraîchère biologique du Cégep de Victoriaville, en plus d’effectuer du travail bénévole dans des fermes des environs. Émerveillée par la formation et ses apprentissages, elle s’est mise à la recherche d’une terre cultivable : « L’accès à la terre est un énorme défi quand on ne vient pas d’un milieu agricole. Ça nous a pris deux ans pour trouver un endroit et il a fallu être très débrouillards. »
Une mise en marché réussie
Avant toute chose, Sophie souhaite réaliser une production maraîchère respectueuse de l’environnement et en harmonie avec la nature, accessible à sa communauté. Pour cette première saison, la vente des produits s’est faite au marché public de Val-d’Or, à des commerces locaux comme la microbrasserie Le Prospecteur et au kiosque libre-service installé directement à la ferme.
Ce dernier système de vente comporte plusieurs avantages :
« Les gens sont entièrement autonomes dans leurs choix et dans la transaction, on n’a donc pas besoin d’engager un employé à temps plein. Ça nécessite de faire confiance aux gens, mais je n’ai vraiment pas eu de problème. Les gens sont contents qu’il y ait ça, donc ils en prennent soin », indique Sophie.
« Chaque dimanche, j’ai tellement hâte d’aller au marché public! J’ai aussi hâte à l’année prochaine pour développer de nouvelles stratégies, modifier ma production, être encore meilleure! »
Sophie de Carufel
Le résultat d'un immense travail
Un autre avantage du kiosque libre-service est de permettre aux gens de se familiariser avec la ferme en visualisant les installations et le travail investi dans la production : « C’est un projet merveilleux dans son ensemble, mais ce n’est pas romantique. C’est énormément de travail », souligne Sophie. Malgré les défis à surmonter sur différents plans, elle se dit très fière du chemin parcouru et envisage la suite avec enthousiasme : « Chaque dimanche, j’ai tellement hâte d’aller au marché public! J’ai aussi hâte à l’année prochaine pour développer de nouvelles stratégies, modifier ma production, être encore meilleure! », conclut-elle.