Quinze ans, c’est l’âge où mon meilleur ami et moi traînions aux quatre coins de la ville pour nous trouver de quoi à faire… 15 ans, c’est l’âge où on m’a fait entendre The Offspring pour la première fois. Je me souviens, ce jour-là on s’était donné rendez-vous pour gamer. On avait l’habitude d’aller au dépanneur du coin louer une cassette Nintendo, puis s’écraser pour y jouer toute la journée. Nous venions de débarquer chez lui au sous-sol, quand il reçut un appel. Quelques jours avant, je m’étais fait laisser par ma blonde du secondaire sans trop savoir pourquoi et sans vraiment savoir si ça me faisait quelque chose... C’était mon ex au téléphone. Elle lui demandait de « sortir avec elle », d’être son petit copain. Proposition qui a été refusée sèchement par mon meilleur ami. Il m’avait à ce point ébahi par sa réponse que je peux encore ressentir le feeling d’être sans mots. Ne sachant pas trop quoi dire, ni faire, mon ami a simplement suggéré de me faire écouter une cassette de punk. J’avais aucune idée à quoi m’attendre… [caption id="" align="alignright" width="300"] Source : Wikipedia[/caption] Il m’a donc fait écouter l’album Smash en entier et j’ai capoté. Aujourd’hui, quand je réécoute les paroles de Self-Esteem (j’étais loin de les comprendre à l’époque), je me rappelle cette anecdote et je ne peux m’empêcher de penser à toute l’ironie derrière. Ça me fait tordre de rire! Comme plusieurs personnes de mon âge, mon adolescence est peuplée d’histoire comme celle-là. Comme pour beaucoup d’amis, cette période fut imprégnée de la musique punk des années 2000 avec des groupes comme Pennywise, Green Day, NOFX. J’ai été marqué par l’album Survival of the Fattest. Or, ça n’a pas fait un punk de moi pour autant… Je suis ben normal! Du moins, je crois. Arrivé à l’âge adulte, j’ai changé de style musical. Ceci dit, j’ai toujours continué d’écouter des groupes comme Green Day, Offspring, Blink-182 et Billy Talent, que j’ai eu la chance de voir à Osisko en lumière en 2015. Le Festival a VRAIMENT marqué un grand coup cette année-là. Depuis, les attentes sont sans cesses renouvelées. En 2016, j’étais dans le secret des dieux et j’ai appris qu’ils avaient réussi à programmer The Offspring à Rouyn-Noranda. Aussitôt, je me suis garoché sur le téléphone pour texter ma blonde et mes chums de gars. Oh… Je sais garder un secret… Je suis une véritable tombe! Je me contentais de ceci : « Je sais qui sera à Osisko en lumière cet été, réserve ta fin de semaine. C’est un ordre. Ça va être malade! ». [caption id="attachment_11266" align="alignnone" width="1800"] À notre arrivée (1 heure avant le show)[/caption] Et ça été malade! Il y avait tellement de monde! On devait partir et se faufiler au travers de la foule pour aller chercher des boissons. Une véritable quête à chaque fois. À un point tel, qu’on revenait souvent avec une caisse complète pour ne rien manquer du show. Avec mes chums Mathieu et Christian, on était rendu tannants pas mal... À un certain point, je l’étais un peu trop. C’est ce que m’a dit deux de mes chums quelques jours plus tard. Avec ma blonde, on a délaissé les amis derrière pour aller « danser » en avant de la scène et on s’est littéralement perdu de vue. J’ai même perdu ma casquette comme un grand! On a ri et eu du fun d’un bout à l’autre du spectacle. [caption id="attachment_11268" align="alignnone" width="1800"] Ma blonde peu avant le spectacle.[/caption] [caption id="attachment_11269" align="alignnone" width="1800"] Nos grosses faces de tannants (Mathieu, Christian et moi).[/caption] [caption id="attachment_11267" align="alignnone" width="1800"] The Offspring à Osisko en lumière (2016)[/caption] À la fin du show, un chariot élévateur s’est approché pour venir récupérer la précieuse console de sonorisation sous la tente de la technique derrière nous. On s’est tout dit que « ça devait être vraiment dispendieux comme kit ». J’étais retourné à l’âge mental de 15 ans quand l’équipe de sécurité m’a dit de m’enlever de là. J’étais en train d’essayer de « dunker » une boîte de carton au bout de la patte du lift… Brillant pas mal! Merci au bénévole qui a été hyper aimable dans le contexte. Personnellement, je me serais auto-giflé si j’avais pu. [caption id="attachment_11270" align="alignright" width="400"] Ma photo sur le stage après le show.[/caption] Au final, la soirée a été mémorable. Fidèles à nos habitudes, nous avons terminé la soirée à errer dans les ruelles festives de Noranda, l’amour au cœur et le cœur joyeux. Que peut-il y avoir de spécial dans le fait d’accueillir un groupe comme The Offspring à Rouyn-Noranda? La réponse est facile : l’expérience. Premièrement, ce n’est pas tous les jours qu’un groupe d’envergure internationale fait un gentil détour jusqu’en Abitibi-Témiscamingue pour un show. Deuxièmement, il faut comprendre tout le contexte dans lequel ça s’inscrit. Assister à un show « limite intime » avec The Offspring au cœur de la forêt boréale est une expérience en soit. De pouvoir se réunir et célébrer l’été en pleine ville aux abords du lac Osisko en est une également. Il n’est pas rare que la soirée se termine autour d’un feu chez un ami pour, le lendemain, partir camper et/ou simplement finir étendu sur une plage paisible en plein nature baignée par le soleil… Ça aussi ça peut faire partie de l’expérience! Pas de course pour attraper le dernier métro, pas de réveil pénible entouré par des corps morts, pas de batailles ni de situations pénibles, juste le plaisir d’être entouré de monde cool qui partage les mêmes souvenirs que toi et une partie de la folie qui t’anime encore à l’âge adulte. C’est ça Osisko en lumière!