En entrant dans le bureau de Jean Massicotte, vous êtes frappé par l’abondance. Ici et là, des armoires vitrées présentent, dans un léger chaos, des roches les plus diverses. « Ce sont les minéraux que nous avons retiré de la collection permanente », vous explique fièrement le directeur du Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue en vous voyant regarder les spécimens d’un œil interrogateur. Et alors que vous vous demandiez si, personnellement, vous aimeriez que votre bureau serve ainsi d’entrepôt, il poursuit : « Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours eu un faible pour les collections. À l’époque, c’était beaucoup les cartes de hockey et de baseball. Je collectionnais également les bandes dessinées et, bien sûr, comme je vivais à Malartic, ville minière, aussi des roches et des minéraux. Je devais même les sélectionner parce que je ne pouvais pas toutes les ramener à la maison. » Avec son air taquin et son sourire espiègle, vous vous imaginez facilement cet enfant collectionneur et vous vous dites surtout qu’il devait être difficile pour sa mère de lui dire non quand il la suppliait de ramener une pièce de plus dans sa collection. Comme vous prenez dans vos mains l’une des roches qui trône sur l’armoire, il se met à vous expliquer de quel minéral il s’agit et vous comprenez aussitôt l’ampleur de sa passion et aussi, pourquoi Jean Massicotte est passé maître dans l’art de raconter. Il n’a pourtant pas étudié en géologie ni en histoire, comme sa facilité à parler des spécimens de sa collection aurait pu vous laisser présager. C’est plutôt l’administration qui a toujours été son dada et le demeure aujourd’hui, malgré son intérêt toujours croissant pour la minéralogie et le domaine minier. [caption id="attachment_10241" align="alignnone" width="768"] Jean Massicotte - Photo : Christian Leduc[/caption] Quand il a accepté le poste qu’il occupe encore aujourd’hui après trente ans (et qu’il pensait occuper seulement deux ou trois ans), il venait tout juste de terminer son baccalauréat en administration. Le défi de remettre sur les rails le Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue l’attirait et la situation toujours délicate du domaine muséal en général continue de susciter son intérêt : « Il y a toujours des défis à relever, on ne s’ennuie pas, vous dit-il avec cet air de petit garçon prêt à jouer qui lui est caractéristique. Et c’est un milieu stimulant parce que ça demande une polyvalence. Ça touche l’histoire, la géologie, la culture, le tourisme, l’éducation et les mines. Et ça me permet d’être en contact avec beaucoup de gens! » Car Jean Massicotte aime beaucoup les gens… et ça paraît. Il aime aussi beaucoup sa région natale, où il a toujours vécu, non pas par manque d’intérêt pour les autres endroits, mais plutôt parce qu’il s’est toujours senti bien ici. « C’est une région très, très dynamique, s’exclame-t-il. Les Européens sont toujours impressionnés par la fierté des gens qui y habitent. On a beaucoup d’attraits, de spectacles et toute une diversité d’activités. C’est dû au fait que les gens sont fiers, ils sont prêts à organiser et à s’impliquer dans ces activités-là. Et c’est aussi une fierté pour moi de travailler au Musée minéralogique. L'Abitibi-Témiscamingue est la région la plus importante au Québec dans les domaines de l'exploration et du développement des sites miniers. Notre musée et La Cité de l’or de Val-d’Or, avec qui nous travaillons en partenariat, sommes les dignes représentants de ce patrimoine industriel. » Malgré sa passion pour son travail et sa facilité à en parler, vous arrivez à mieux comprendre qui se cache derrière ce rôle de directeur. Au-delà de cette personne dynamique qui peut vous raconter des tas de choses fascinantes sur le monde de la géologie, vous découvrez un sportif qui s’entraîne hiver comme été et qui, pour décrocher de temps en temps, cherche la présence de l’eau. « L’Abitibi-Témiscamingue, c’est la région des 22 000 lacs, dit-il. Souvent, je vais près d’un cours d’eau ou à la pêche. Et sinon, quand j’ai le goût de voir des gens, je vais au golf. » Il vous invite d’ailleurs à en profiter vous aussi en apprenant à mieux connaître sa belle région par le biais de ses attraits, de ses spectacles et de la diversité des activités qu’elle propose. [caption id="attachment_10195" align="alignnone" width="1024"] Jean Massicotte est aussi maître dans l'art de taquiner le poisson! - Photo : Christian Leduc[/caption] Les coups de cœur de Jean Massicotte en région : -Se procurer des produits régionaux dans la boutique de l’Office du tourisme de Val-d’Or, (lingot en chocolat et sucre d’orge avec pépite d’or). - Aller respirer de l’air pur et frais à 300 pieds sous terre à La Cité de l’or. - Taquiner le doré au Balbuzard Sauvage, à Senneterre.