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Stéphanie Brousseau, maître dans l’art d’explorer

C’est une journée parfaite pour le kayak. Vous pagayez tranquillement sur des eaux calmes, d’un bleu profond. Vous êtes charmés par la nature sauvage, la sensation d’être seul au monde, perdu au milieu de nulle part, quand vous remarquez soudain une petite plage de sable sur une île. Ce n’est pas tant la plage qui attire votre œil (c’est déjà la troisième du genre que vous croisez), que la tente qui y est installée. Une petite tente, ayant visiblement beaucoup servi et appartenant à quelqu’un qui apprécie autant que vous l’aventure.

Elle appartient à Stéphanie Brousseau, qui débouche justement du sous-bois où elle était allée chercher quelques branches pour le feu. Avec le sourire qu’elle vous adresse et le ton amical que vous décelez dans sa voix, vous n’hésitez pas un instant à accepter son invitation à vous asseoir un moment près du feu.

Stéphanie Brousseau
Stéphanie Brousseau - Photo : Christian Leduc

Vous faites alors la connaissance d’une jeune fille très dynamique, qui essaie un peu de tout et qui, comme elle le dit elle-même, est « capable de se virer sur un dix cennes et de partir à l’aventure! » Que ce soit pour voir des shows, aller dans des festivals ou pour faire du camping, c’est la personne à appeler à la dernière minute quand on a une idée folle. « Je dis tout le temps oui, vous avoue-t-elle. C’est pratique parce qu’après ça quand t’appelles les autres, sont obligés de te dire oui! », dit-elle en riant.

Au fil de la conversation, vous vous apercevez bien vite que Stéphanie est passée maître dans l’art d’explorer, que ce soit à pied ou en kayak, tous les petits coins perdus de la nature témiscabitibienne. Quand vous lui confiez votre étonnement de la rencontrer ainsi seule en plein milieu de nulle part, elle vous répond : « Y’a rien qui bat de mettre ta tente sur une plage! J’aime beaucoup le camping sauvage! J’adore, même! Et vu qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui pratiquent du plein air pour la grandeur du territoire qu’on a, t’es souvent seule, comparativement à d’autres endroits où il y a des campings, des parcs. Ce que j’aime, c’est de marcher et de marcher le plus longtemps et le plus loin que tu peux jusqu’à ce que tu te dises que hey, s’il t’arrive quelque chose, t’es dans marde. C’est sûr que je prends des précautions, j’ai mon poivre à ours et tout, mais j’aime particulièrement ça partir seule à pied et dépasser mes limites. »

C’est d’ailleurs cette proximité avec la nature qui lui fait dire, sans hésitation, qu’elle est ici pour y rester : « Je suis originaire de la Baie-James, de Matagami. J’ai étudié à Rouyn, puis à Gatineau. Je suis revenue assez vite! Malgré que c’est une région qui ressemble un peu à l’Abitibi-Témiscamingue pour le plein air, c’était pas ça… Mon 45 minutes de trafic le matin pour faire 10 kilomètres m’a vite convaincu de revenir ici. Et maintenant, c’est clair que je m’en vais pas plus loin qu’ici. Surtout Rouyn-Noranda, précisément. La culture qu’on a ici avec la proximité du plein air, c’est vraiment génial! »

Parce qu’autant qu’elle aime se perdre dans les bois, autant elle aime fréquenter les gens et participer aux activités culturelles. « J’aime ça parce qu’on encourage directement quelqu’un qu’on peut croiser dans la rue, pas juste un artiste qu’y’est pas du tout conscient de ta réalité, affirme-t-elle. L’improvisation, il y en a beaucoup en région, j’adore ça! Des soirées micro ouvert pour le public, ça je trouve ça super le fun! Et des jams aussi. Autant les festivals de musique que le cinéma. Pas juste le Paramount, mais le ciné-qualité aussi, qui nous offre des bons films en version originale pour pas cher dans un super beau théâtre. Je trouve qu’on est gâté pour ça, pour la diversité. »

Comme il se fait tard et que le soleil s’affaiblit à l’horizon, vous lui dites qu’il serait temps pour vous de reprendre la rame. En vous souhaitant un bon voyage, elle en profite pour vous suggérer amicalement : « Parle au gens! Si tu vas prendre une bière au Prospecteur, ben assis-toi au bar et jase avec le monde autour parce que tout le monde a des histoires que tu te dis : ça se peut pas que ce soit arrivé à quelqu’un. Moi-même, j’aime ça aller seule à des places en Abitibi-Témiscamingue pour ça. Tu finis toujours par jaser avec plein de monde. Je pense que c’est unique, que c’est typique d’ici.

Si quelqu’un nous dit qu’il est ici pour visiter la région, tout le monde va se mettre à lui dire qu’il devrait voir ci ou ça. Je pense qu’ailleurs, les gens se posent même pas la question de t’es qui et d’où tu viens. Je pense que c’est la fierté qui fait ça. Les gens sont fiers et ils veulent montrer que ça vaut la peine de se déplacer. C’est peut-être un peu loin, mais une fois que t’es ici, y’en a à voir! »

Stéphanie Brousseau
Stéphanie Brousseau, maître dans l'art d'explorer - Photo : Christian Leduc

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