Avec un territoire composé à 95 % d’eau et de forêt, le Témiscamingue est l’un des joyaux bruts du Québec. Ici, c’est la nature qui accueille l’humain et non l’inverse, et ce constat décrit à merveille les émotions qui nous habitent lorsqu’on parcourt les routes, les rangs et les vallées de ce territoire champêtre, qui gagne à être connu autant pour sa nature que pour son terroir. Suivez-nous sur cet itinéraire routier.
Un prélude par la 117
Si vous partez des grands centres urbains du Québec, nous vous proposons de monter au Témiscamingue en passant par la fameuse route 117, afin de profiter des nombreux attraits qu’offre l’Abitibi. Après le long corridor forestier de la réserve faunique La Vérendrye, une halte bien méritée s’impose à Val-d’Or. C’est dans cette ville minière que vous pourrez visiter le site patrimonial du Village-Minier-de-Bourlamaque, un quartier unique où résidaient les travailleurs de la défunte compagnie Lamaque Gold Mines Limited. Au bout de sa rue principale se trouve le fascinant site de la mine aménagé en Cité de l’or, un musée qui offre des visites guidées. C’est tout un pan de l’histoire de la région qui s’y trouve.
Avant ou après cette visite, une virée au Prospecteur est de mise. La microbrasserie artisanale est un incontournable de la région, avec ses bières savoureuses et légères.
Un peu plus au nord en direction de Rouyn-Noranda, toujours sur la route 117, se trouve une autre microbrasserie, le Trèfle noir, la première à avoir ouvert ses portes en Abitibi-Témiscamingue. Si vous cherchez une autre sorte de remontant, le Saint-Honoré saura vous ravir, avec son excellent café. L’autoproclamée « boulangerie du coin » est en activité depuis près de 20 ans.
Bien qu’elle soit considérée comme la capitale culturelle de sa région, notamment en raison de l’abondance d’événements et de festivals qui y sont tenus, Rouyn-Noranda se démarque aussi par sa proximité avec la nature. À 20 minutes à peine de la ville, via la route 117, les collines Kékéko est un massif bucolique qui offre plus de 43 km de sentiers de randonnée pédestre.
En prenant la route 101 vers le nord à partir de Rouyn-Noranda, on trouve un autre site d’une beauté épatante, le parc national d’Aiguebelle, qui se distingue par ses paysages saisissants, son emblématique escalier en forme d’hélice, son pont japonais et sa passerelle suspendue.
La grande entrée du Témiscamingue
En prenant la route 391 vers le sud, vous comprendrez à quel point le Témiscamingue est différent de sa région sœur de l’Abitibi. Cette route marque une transition entre le nord boréal et l’ouest, là où la forêt côtoie des terres agricoles et la merveilleuse rivière des Outaouais. Bref, pour ce qui est du paysage, on est beaucoup plus près de l’Outaouais (l’autre voisine du Témiscamingue) que de l’Abitibi. L’arrivée à Angliers, après une heure de route à partir de Rouyn-Noranda, est particulièrement lumineuse et mémorable.
On arrête au dépanneur du Rond-Point. D’apparence modeste, l’endroit permet de se ravitailler en produits du Rest’o’Pub des Quinze, un excellent restaurant qui a été la proie des flammes l’an dernier, mais qui est toujours en activité.
On bifurque vers la route 382 pour une petite randonnée dans les sentiers de la Pointe-aux-Roches, dans le village de Moffet. Très bien entretenu, le site surplombe le magnifique lac des Quinze.
Pour ne rien manquer, nous vous conseillons de faire la grande boucle du Témiscamingue, ce qui implique une remontée de la route 391 vers Notre-Dame-du-Nord, une ville située à la frontière du Québec et de l’Ontario
Amateurs de bière, profitez de votre passage à Notre-Dame-du-Nord pour monter quelques kilomètres plus haut, à Nedelec, et goûter aux brassins de la microbrasserie Barbe Broue. En plus de servir de délicieuses bières, l’endroit possède un casse-croûte et une mini-ferme pour les enfants depuis l’été dernier. Quoi de mieux que de caresser un âne en buvant une bonne IPA ?
101 raisons de descendre vers Ville-Marie
Il est maintenant grand temps de découvrir la route 101, celle qui borde le magnifique lac Témiscamingue. Premier arrêt : l’Éden Rouge, la table champêtre la plus connue du coin. L’endroit est fermé pour l’automne, mais si vous avez la chance d’y aller l’an prochain, vous goûterez au cœur de l’agrotourisme régional. Les activités gourmandes y évoluent au rythme des récoltes. D’abord centrée autour de la culture de la tomate et du concombre, l’entreprise mère-fille a pris son essor pour offrir un menu saisonnier prisé. Tartare de cerf rouge, tortellinis farcis à la joue de bœuf, tartelettes fraise et rhubarbe… L’Éden Rouge s’adapte à ses récoltes et à ses arrivages, avec grande délicatesse.
Pour les gourmand.e.s
En reprenant la route 101, faites un arrêt sur l’île du Collège, à Duhamel-Ouest, au Domaine DesDuc. Fondé par un couple d’agronomes (Richard Dessureault et Claire Bolduc) au milieu des années 1990, le vignoble produit entre 3000 et 5000 bouteilles par année. Avec ses arômes de pamplemousse tirant sur la pomme verte, le vin blanc est le cru le plus populaire du vignoble ; mais gageons que vous aurez aussi un coup de cœur pour son rouge, son rosé, le fromage Le cœur du village, fruit du travail de la fromagerie Fromage au village, et ses délicieuses gelées au vin.
Reprenons la route 101 en direction de Ville-Marie. Située sur le bord du lac, la métropole du Témiscamingue est peuplée de restaurants sympathiques, notamment le resto de déjeuners La Gaufrière, le casse-croûte La Gauloise (la poutine y est délectable) et le resto-pub Le Cimonak, qui offre un menu varié de mets et de breuvages. Une fois sur place, vous devez également passer par le Caféier-Boustifo, où vous trouverez une impressionnante gamme de cafés.
On dort où?
Si vous cherchez un endroit où dormir, nous vous proposons deux options très différentes : La Bannik et le motel Caroline. Le premier vous charmera par son site bucolique en pleine nature et ses formules de camping ou de location de chalet, tandis que le deuxième plaira aux amateurs de décoration kitsch et vintage, qui nous ramène tout droit dans les années 1960.
Opémican, une petite merveille pour clore l'aventure
La route 101 vous mènera directement au parc national d’Opémican, le dernier-né de la SÉPAQ. Avec ses 250 kilomètres carrés, le parc ouvert en 2019 est à mi-chemin entre la forêt boréale et la forêt feuillue, ce qui en fait une zone de transition particulièrement foisonnante. Un séjour de quelques nuits en camping ponctué de randonnées s’impose pour découvrir la richesse de sa biodiversité.
Ressourcés, vous êtes prêts pour reprendre la route 101, afin de profiter des derniers kilomètres en sol québécois avant l’Ontario. À Témiscaming, la ville qui fait le pont entre les deux provinces, vous pouvez vous arrêter pour une petite collation au Casse-croûte du coin. On vous conseille de terminer ce circuit routier en mangeant votre poutine à quelques centaines de mètres de là, en bas de la montée Letang.
À votre retour à la maison par la route 63, prolongement naturel de la route 101 en Ontario, la vue sur la rivière des Outaouais vous laissera des souvenirs impérissables.
À votre retour, vous aurez envie de dire à tout le monde qu’il faut vite partir à la découverte de ces paysages trop peu explorés.