À leur arrivée à Montréal en 2022, Michel Xavier, son épouse Scholastique et leurs deux garçons étaient loin de se douter que leur parcours migratoire les mènerait à se déplacer encore et à s’intégrer deux fois plutôt qu’une. Guidés par la recherche d’opportunités professionnelles et désireux de s’éloigner du chaos urbain, c’est à Rouyn-Noranda que le couple a trouvé son bonheur.
« La population de Rouyn-Noranda est sympa. Les voisins se soucient les uns des autres. »
Michel Xavier
Un milieu d’accueil…Accueillant!

Aide-ingénieur électrique de formation, Michel Xavier a visité diverses régions du Québec afin d’envisager son avenir professionnel. Après mûre réflexion, son choix s’est ainsi arrêté sur l’Abitibi-Témiscamingue, et plus précisément sur Rouyn-Noranda, après que deux compagnies locales lui aient offert un poste. « Il y a quelque chose de bien qui m’attend [là-bas] », a-t-il pensé, convaincu que cette ville accueillante pourrait offrir à sa famille camerounaise une nouvelle opportunité de vie.
Dans un premier temps, Michel Xavier a passé quelques mois à faire des allers-retours entre Rouyn-Noranda et Montréal chaque fin de semaine pour rendre visite aux siens. Finalement, ceux-ci l’ont rejoint afin de s’établir définitivement dans un nouveau nid familial à Rouyn-Noranda. En outre, Michel Xavier aborde avec beaucoup de reconnaissance le soutien reçu pour favoriser son intégration en tant que Camerounais dans cette nouvelle communauté.
Par ailleurs, il souligne l’aide inestimable offerte par Mélanie Gérard, du Carrefour de Rouyn-Noranda, notamment pour la recherche d’un logement. De plus, il exprime sa gratitude envers son voisinage et la communauté camerounaise de Rouyn-Noranda, qui lui ont réservé un accueil chaleureux : « La population de Rouyn-Noranda est sympa. Les voisins se soucient les uns des autres », raconte-t-il. En effet, il précise : « Il y a une forte communauté camerounaise à Rouyn-Noranda. Quand ils ont su qu’on était nouveaux, ils nous ont attirés vers eux, nous ont montré tout ce qu’ils pouvaient nous montrer. » En parallèle, il mentionne également le soutien précieux des Québécois : « Par exemple, [Scholastique] a encore son permis [de conduire] apprenti et c’est un ami québécois qui l’aide. »
« Il y a une forte communauté camerounaise à Rouyn-Noranda. Quand ils ont su qu’on était nouveaux, ils nous ont attirés vers eux, nous ont montré tout ce qu’ils pouvaient nous montrer. Il y a aussi beaucoup de Québécois qui nous aident. Par exemple, [Scholastique] a encore son permis [de conduire] apprenti et c’est un ami québécois qui l’aide. »
Michel Xavier
Désormais technicien en instrumentation et contrôle pour une entreprise minière à Rouyn-Noranda, Michel Xavier, d’origine camerounaise, parle avec beaucoup d’enthousiasme de son milieu de travail. En effet, il exprime sa satisfaction quant à l’accompagnement reçu : « Ça se passe super bien. J’ai un excellent superviseur […], toujours là pour [m’aider]. […] Ça me donne beaucoup de force de pouvoir apprendre et être avec lui. » Par ailleurs, ses collègues jouent également un rôle important dans son sentiment d’intégration, en s’assurant d’entretenir un climat de camaraderie et en l’initiant à des activités typiques de la culture locale.
De plus, Michel Xavier souligne avec humour la dynamique qui règne au sein de son équipe : « Je suis le seul étranger au milieu de Québécois dans mon département. Ils aiment bien me taquiner avec des mots québécois qu’au départ je comprenais pas (rires). » Malgré ces petites taquineries, il se sent pleinement soutenu : « Ils sont là pour m’aider. Quand il faut travailler, on travaille, quand il faut s’amuser, on s’amuse. » Enfin, il partage avec excitation une nouvelle expérience qu’il s’apprête à vivre : « Un m’a invité à faire la pêche sur la glace. J’ai hâte […] de voir comment ça se passe! », raconte le principal intéressé.
Tout pour les enfants
Quant à elle, Scholastique se montre satisfaite de sa venue à Rouyn-Noranda, malgré l’émergence de plusieurs défis en cours de route, notamment la recherche d’une garderie pour sa fille, née après l’arrivée de la famille au Québec. Malheureusement, incapable de dénicher une place à temps pour commencer ses études collégiales en travail social, la mère de famille a dû repenser entièrement ses plans. Ainsi, ce contretemps l’a poussée à réévaluer son parcours académique et professionnel.
Heureusement, elle est parvenue à obtenir une place en milieu familial pour l’enfant. De plus, elle a pu entreprendre une formation en assistance à la personne en établissement et à domicile. Pour elle, il s’agit d’une première étape prometteuse dans son cheminement scolaire et professionnel québécois, qu’elle souhaite dédier au bien-être de ses concitoyen.ne.s : « Être dans le domaine de la santé, c’était le plus important pour moi. » En fin de compte, elle affirme avec sincérité : « C’est pas facile, mais tout s’est très bien passé. Je regrette pas d’avoir fait le choix de venir ici. »
D’ailleurs, c’est entre autres la qualité de vie des enfants qui rassure Scholastique par rapport aux choix effectués. « Notre parcours a toujours été guidé par les enfants. Tout ce qu’on va établir, c’est d’abord pour les mettre à l’aise », explique-t-elle. Les parents se réjouissent par ailleurs des amitiés que lient leurs deux garçons et des opportunités qui s’offrent à eux. En effet, Michel Xavier souligne une différence marquante : « À Montréal, il y a tellement d’activités, mais peu de disponibilités, de places, contrairement à Rouyn. Je prends un exemple : le soccer. Quand nous sommes arrivés, j’ai voulu inscrire les enfants. À Montréal, ils étaient sur la liste d’attente, mais rendue à Rouyn, dès la première semaine ils ont commencé les cours de soccer », détaille-t-il avec satisfaction.

Tourné.e.s vers l’avenir
Le bonheur des enfants n’est pas la seule raison trouvée par Michel Xavier, Camerounais installé à Rouyn-Noranda, pour se réjouir. En effet, il envisage l’avenir avec optimisme et insiste sur l’environnement paisible que lui offre sa ville d’adoption. « Moi, je vois un avenir meilleur à Rouyn-Noranda. On est tranquilles, on est calmes. [Le matin] tu te lèves, tu vas à ton bureau sans stress, pas de trafic », explique-t-il avec enthousiasme.
De son côté, Scholastique, également d’origine camerounaise, renchérit en soulignant la qualité de leur intégration et l’apport essentiel de la communauté camerounaise de Rouyn-Noranda à celle-ci : « On a beaucoup de famille au Canada. […] Quand mes sœurs voient les photos, elles disent wow, vous êtes tellement bien intégrés ici par rapport à Montréal! […] »
Elle cite notamment en exemple sa crainte de passer un premier Noël seule en Abitibi-Témiscamingue, une inquiétude rapidement balayée grâce aux multiples sollicitations de collègues et d’amis. « Tellement on était bourrés d’invitations, on ne savait même plus quoi faire! », ajoute-t-elle avec un sourire reconnaissant. Ainsi, cette solidarité a joué un rôle crucial dans leur sentiment d’appartenance à Rouyn-Noranda.

À court terme, la famille envisage avec enthousiasme l’été à venir après le rude hiver pour profiter de l’effervescence culturelle et du beau temps. À leur arrivée, parents et enfants ont d’ailleurs déjà eu un aperçu des attraits estivaux de la région, grâce au Carrefour qui les a initiés aux incontournables : le Refuge Pageau et le parc national d’Aiguebelle. « C’est des moments comme ça qui marquent et on en profite au maximum. S’il fallait que je conseille à quelqu’un de venir à Rouyn-Noranda, il ne va pas regretter », assure Michel Xavier. À celles et ceux qui lui disent que la région est trop éloignée, il rétorque : « J’ai fait 16 000 km pour arriver ici, ce n’est pas ajouter 700 km qui va me tuer! » On ne saurait mieux dire.