Quand Thierry Widerago et Simon Diquoit-Chocréo se rencontrent à Amos, leur amitié se transforme vite en un partenariat. Les hommes, respectivement du Burkina Faso et du Cameroun, sont porteurs d’un projet rassembleur : offrir aux citoyen.ne.s d’Amos un accès à des produits alimentaires internationaux. Voici le parcours des entrepreneurs.
Deux parcours qui convergent
Thierry a 35 ans. Il est originaire du Burkina Faso. Arrivé au Canada en 2014 pour étudier à l’Université de Moncton, il bouge vers Montréal après quelques années. Puis, il s’installe à Amos en 2019 pour un poste d’ingénieur civil. Pour sa part, Simon a 37 ans et il est Camerounais. Simon s’installe à Rouyn-Noranda en 2017 pour des études en ingénierie, avant de déménager à Amos en 2020 pour son premier emploi dans son domaine.
Leur première rencontre est facilitée par un ami commun. Les deux hommes font connaissance autour d’une bière, dans une ambiance typiquement Témiscabitibienne. Rapidement, une idée germe entre eux. Ils souhaitent créer un lieu où la communauté immigrante peut facilement se ravitailler en produits alimentaires internationaux.
« Nous voulions répondre à ce besoin crucial pour la communauté immigrante et éviter de longs déplacements pour de simples courses. »
Simon
Le défi des produits internationaux
Cette idée est basée sur un besoin criant dans la ville d’Amos à ce moment-là. « Quand on est arrivé, il fallait aller à Rouyn-Noranda ou Val-d’Or pour trouver des produits de chez nous », explique Thierry.
Avec l’augmentation du nombre d’immigrant.e.s à Amos, le besoin de rendre ces produits plus accessibles est devenu évident.
Simon partage cette vision : « Nous voulions répondre à ce besoin crucial pour la communauté immigrante et éviter de longs déplacements pour de simples courses. »
Une opportunité inattendue
Avec le soutien du Centre Local de Développement d’Abitibi et de la Société d’Aide au Développement des Collectivités Harricana, Thierry et Simon se lancent dans leur projet. Leur démarche les conduit à rencontrer Geneviève Ouellet, ancienne propriétaire d’Écolovrac, une épicerie à vocation zéro déchet. Coup de chance, elle souhaitait céder son commerce pour explorer de nouveaux horizons.
« La vision d’Écolovrac s’alignait parfaitement avec nos valeurs », raconte Simon. « L’approche zéro déchet et la clientèle déjà fidèle offraient une base solide pour ajouter une offre de produits internationaux. »
« On leur présente des spécialités comme le attiéké, les bâtons de manioc ou encore des épices du Maghreb. Ça devient un lieu de rencontre et de partage culturel. »
Thierry
Une nouvelle vie pour Écolovrac
Ainsi donc, depuis juin 2024, Écolovrac propose des produits locaux et écologiques, mais aussi une variété de produits internationaux. On pense entre autres à des produits d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et d’Afrique du Nord.
« Nos clients réguliers sont curieux des nouveaux produits », explique Thierry. « On leur présente des spécialités comme le attiéké, les bâtons de manioc ou encore des épices du Maghreb. Ça devient un lieu de rencontre et de partage culturel. »
Une gestion en duo
Thierry et Simon ne chôment pas. En effet, allier leurs emplois respectifs et la gestion de l’épicerie n’a pas été facile. Les amis et entrepreneurs se partagent les tâches : Thierry gère la comptabilité, tandis que Simon s’occupe des commandes. « On s’entraide et on s’ajuste en cas de besoin », souligne Simon.
Cette aventure leur a permis de développer des compétences insoupçonnées, notamment en gestion d’entreprise et en ressources humaines.
Un avenir prometteur
Les deux associés ne comptent pas s’arrêter là. Ils envisagent d’élargir leur offre et d’explorer les opportunités d’expansion dans les villes environnantes. « Notre objectif est de continuer à répondre aux besoins de la communauté et d’enrichir l’expérience d’Écolovrac », conclut Simon. « Nous voulons faire d’Amos un endroit où chacun peut trouver un peu de chez soi, tout en découvrant la richesse des autres cultures.»
