Le plein air en héritage
Élevée sur les rives du lac Macamic en Abitibi-Témiscamingue, très tôt j’ai appris à nager, mais aussi à courir dans les champs et à me balancer dans les airs d’un arbre à l’autre, en lançant le cri de Tarzan. L’hiver, les après-midi à glisser sur nos « traînes sauvages » ou à patiner à l’extérieur, jusqu’à ne plus sentir nos pieds tellement ils étaient gelés, m’ont laissé des souvenirs de pur bonheur. Depuis, mes patins ont toujours fait partie de mes bagages.
Révolue l’époque où les parents nous privaient d’aller jouer dehors en guise de punition ou dans le langage actuel comme « conséquence » à une bêtise de notre part. Aujourd’hui, beaucoup de nos jeunes s’enferment eux-mêmes dans leur « caverne », à l’intérieur de la maison, avec pour toute compagnie, leur IPod ou leur IPad, et il faut jouer d’astuces pour les pousser dehors!
Mes quatre enfants ont connu cette chance de s’amuser dehors et ensemble nous en avons profité pleinement. La glissade sur un button en ville, le patin sur le lac Osisko ou sur la patinoire de l’école, le hockey de ruelle ou à l’aréna, le ski de fond et plus tard le ski alpin, le vélo, le tennis, la randonnée pédestre, la natation, les jeux de ballon dans l’eau, la traque des ménés ou des grenouilles, la cueillette de fruits sauvages, etc. tout était motif à jouer dehors.
[caption id="attachment_1626" align="aligncenter" width="576"] Cueillette de framboises à la Fraisonnée avec mes deux petites-filles[/caption]
Aujourd’hui, à 70 ans, je ressens toujours ce besoin de vivre le plein air, d’y puiser ma dose d’oxygène. Aussi, très souvent, je marche pour me rendre au travail; en été, je suis devenue une habituée de la piste cyclable, alors que l’hiver, le ski de fond enchante mes fins de semaine. Il y a quelques années, ma troupe de petits-enfants partageait plusieurs de mes loisirs. Aujourd’hui, ils ont grandi et seule la plus jeune de mes petites-filles m’accompagne souvent dans ces activités. Par contre, je constate qu’une journée d’Arbre en arbre au Parc Aventure Joannès, ou un voyage de pêche trouveront toujours preneurs auprès de mes adolescents plus attirés par l’exotisme de l’activité que par la pratique d’un sport en particulier. Cependant, quand j’apprends que mon adolescente de « bientôt 15 ans », une excellente marcheuse, aimerait devenir promeneuse de chiens, ou que sa sœur jeune adulte parcourt les boisés pour prendre en photo des oiseaux et d'autres habitants de mare à canards et a remplacé la planche à voile de sa Mamie par un kayak, je me dis qu’il y a de l’espoir, que ces jeunes à qui on a donné le goût de l’activité physique et de la découverte, y reviennent à leur heure et à leur convenance.
Quand lors d’une promenade au Parc botanique À Fleur d'Eau, je vois de jeunes familles se balader dans ce lieu féérique en pleine ville, alors qu’un groupe d’aînés jouent à la pétanque, je me dis que nous sommes choyés de trouver à proximité autant de raisons d’aller « prendre l’air » pour découvrir tout ce que notre milieu a à nous offrir.
[caption id="attachment_1627" align="aligncenter" width="576"] Ballade à vélo sur la piste cyclable avec Laïla, la cadette de mes petits-enfants[/caption]