Il est difficile d'imaginer, pour nous Témiscabitibiens, la vie sans la chasse à l'orignal. Ce rituel annuel est ancré dans nos moeurs depuis des générations et pour preuve, il est inutile d'organiser une réunion pendant cette période...
peu de participants se présenteront ou pire, vous vous ferez regarder avec de gros yeux! Pour les gens de la place, il s'agit d'un moment privilégié et la terre arrête littéralement de tourner pour ne vivre qu'au rythme de la chasse. C'est magnifique!
Mon expérience personnelle comme chasseuse est bien mince. Pourtant, je ne manquerais pas, pour tout l'or de l'Abitibi-Témiscamingue, le départ des guerriers. Le rendez-vous se donne à la brasserie du coin. Dès qu'on y met les pieds, on est aspiré dans cet univers parallèle où la veste orange et les pantalons Camo sont de rigueur. Chaque table représente un « camp », le camp du pont, le camp des vieilles sacoches, le camp du gras dodu, etc. On se relance de table en table en se racontant les histoires des chasses passées (qu'on a entendu toute l'année, mais bon!) et bien sûr, en s'asticotant un peu... beaucoup!
J'ai bien écrit guerrier un peu plus haut et non barbare. La chasse à l'orignal requiert de la stratégie et de la finesse. Le plan de match doit être établi à l'avance pour conquérir le roi de la forêt. C'est une chasse qui demande de la discipline et beaucoup de patience contrairement à ce que plusieurs pourraient penser.
Il faut être aveugle et /ou sourd pour ne pas se rendre compte que la chasse est à nos portes. Les publicités diffusées utilisent le thème de la chasse, les épiceries remplissent les tablettes en fonctions des besoins des chasseurs et les magasins habillent leurs vitrines.
Cela étant dit, nos chasseurs nous quittent après le déjeuner pour s'aventurer dans une lointaine contrée par les chemins de bois, communément appelé chemin de pénétration. Au volant de leurs camions, les chasseurs partent chasser. Les sourires sur les visages en disent long... Là s'arrête ma connaissance de la chasse, après le déjeuner à la brasserie. Il semble que ce qui se passe au camp reste au camp!
Cette passion qui anime le milieu est la raison même qui fait que la région de l'Abitibi-Témiscamingue est une destination prisée pour la chasse et j'inclus ici la pêche qui connait le même engouement. Cette passion qu'on retrouve autour de la table de la brasserie est contagieuse. Les pourvoyeurs de la région se sont donnés comme mission de la communiquer. C'est parce que la chasse représente ce que nous sommes et parce qu'il est facile d'en parler, d'en faire la promotion et que les clients se déplacent des quatre coins de monde pour venir la pratiquer ici en pourvoirie. L'authenticité de la destination, c'est ça!
ON AIME LA CHASSE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE!