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L’animal le plus rapide au monde se trouve en Abitibi-Témiscamingue

Découvrons l’historique et le véritable mandat des maringouins, mouches noires, taons et brûlots. Voici une phrase qui revient drôlement souvent lors de nos sorties extérieures sur les terrasses ou en forêt durant le mois de juin : « Que le bonheur serait total sans les maudites piqures des moustiques et des mouches ». Dans un monde dominé par l’urbanisme, leur présence est moins fréquente pour diverses raisons... entre autres des conditions essentielles à une bonne qualité de vie que ces endroits ne regroupent pas toujours autant pour eux que pour nous les humains. Puisqu’ici nous sommes dans la nature, normal donc de les retrouver. Malheureusement, on comprend mal que ces petites bêtes puissent jouer des rôles importants dans les cycles naturels de la planète. À tort, on croit qu’on pourrait se dispenser d’eux, on les considère comme des êtres nuisibles. Nos amis de l’ordre des diptères sont apparus il y de ça 140 millions d’années durant la période du crétacé. Les mouches noires étant les plus anciennes alors que les moustiques sont plus jeunes de 30 millions d’années. On les qualifie souvent de parasites, mais ce n’est pas le cas. Il est vrai qu’ils vont nous voler une goutte de sang à l’occasion, mais ils peuvent se contenter de la prendre chez n’importe quel autre vertébré. Donc comme la définition d’un parasite se colle à une espèce bien précise celle-ci ne leur revient pas. Que ce soit par piqure ou morsure, le but est simple: nous emprunter une infime goutte de sang pour permettre la reproduction de l’espèce. D’un certain point de vue, nous devons comprendre qu’ils étaient ici sur la terre bien avant nous. Donc, ce ne sont pas eux qui nous envahissent, mais plutôt nous qui arrivons avec la possibilité de contribuer à leur descendance. Hé oui! Je ne vous l’apprends peut-être pas, mais seulement les femelles vont nous voler du sang dans le but de permettre la reproduction. BruloIls forment aussi des milliards de kilogrammes de matière vivante qui se distribuent dans les écosystèmes, participant ainsi au maintien des grands cycles de vie tant des plantes que des animaux. Ils servent de nourriture d'appoint à d'autres bestioles comme les libellules, les araignées qui les capturent dans leurs toiles, les grenouilles qui les attrapent surtout lorsqu’ils sont sous forme de larves ou de nymphes, les oiseaux cherchant à nourrir leurs couvées. Et encore mieux, le poisson comme la truite qui nous nourrit ou les chauves-souris, notamment en périodes de reproduction. Leur abondance soutient de nombreux acteurs dans les écosystèmes. Les femelles boivent du sang, alors de quoi peuvent bien se nourrir les mâles? C’est là qu’un fait intéressant nous apparait. Hé oui! Les moustiques, mouches, taons et brûlots vont se servir de leurs pièces buccales soit sous forme de tube ou de pièces coupantes pour briser les tissus végétaux et extraire la sève de certaines plantes. À divers points des chaînes alimentaires de la planète, les insectes piqueurs ou mordeurs transportent timidement des grains de pollen d'une plante à une autre alors qu'ils les visitent pour s'approprier leur nectar. Ils favorisent, parfois de façon obligatoire pour certaines plantes, leur pollinisation et de là, leur croissance et leur survie. Nous, les humains, n'avons qu'à prélever ces végétaux, pour nous en nourrir ou pour utiliser leurs produits à propriétés pharmaceutiques. Quelques faits intéressants peuvent nous permettre de mieux les gérer et de mieux vivre avec eux, les voici : pourvus d'un système de réception visuelle sans commune mesure avec le nôtre, ils perçoivent les radiations thermiques émanant du corps animal. Ils discernent en particulier les infrarouges, révélateurs de la présence de chaleur dans un corps. Des vêtements foncés vont donc attirer le soleil sur vous et augmenter votre chaleur corporelle et vous deviendrez une cible. En s'approchant de cette source, un autre signal les amène à côtoyer les hôtes recherchés, le gaz carbonique issu de la respiration ainsi que des produits volatiles dégagés par la peau, dont l’acide lactique, synonyme d’une activité physique accomplie par des hôtes potentiels. Une fois parvenus à proximité de ces derniers, discrètement ils vont chercher les articulations ou ils pourront en extraire un peu de votre sang. Encore une fois si vous vous affolez envers ceux-ci en essayant de les chasser dans tous les sens vous produirez davantage de gaz carbonique et d’acide lactique pour qu’ils s’intéressent à vous. Sans compter que votre rythme cardiaque augmentera et produira plus de friction dans vos vaisseaux sanguins et créera une chaleur corporelle encore plus élevée, les attirant davantage. Vous l’aurez compris, le calme est de mise pour les repousser! Comme ils se développent dans différents types d’endroits humides et dans les plans d’eaux stagnantes ou encore oxygénées, plus ont s’en approchent plus ils sont présents. Il faut dire aussi que cette année, nous avons eût plusieurs journées de pluie intense qui ont provoqué le débordement de quelques plans d’eau. Les conditions idéales pour avoir beaucoup d’insectes. [caption id="attachment_1211" align="alignright" width="364"]le plus rapide au vol Le plus rapide au vol[/caption] Nos insectes mal aimés ont marqué l’histoire du Québec. Les peuples autochtones, qu’on appelait les peaux rouges, se recouvraient la peau avec de l’ocre rouge pour se protéger des piqûres. Ainsi, ils étaient protégés de certaines maladies que les insectes pouvaient transmettre et de l’inconfort des piqûres. Dernier fait, mais non le moindre, on trouve parmi nous l’animal le plus rapide au monde. Les insectes sont bel et bien des animaux, et l’animal le plus rapide n’est pas le faucon ni le guépard, mais bel et bien le taon à cheval (Hybomytra Hinei) avec une vitesse de 145 km/heure. Nous pouvons nous vanter d’avoir l’animal le plus rapide au monde ici en Abitibi-Témiscamingue! Pour conclure, je sais bien qu’ils seront toujours un peu dur à aimer... mais d’en connaître plus sur eux peut permettre de les tolérer davantage. J’espère vous avoir fait connaître certaines facettes de ceux-ci qui m’ont permis moi-même de les apprécier plus.