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À la découverte de Patrick Martel

On n’a pas souvent la chance de visiter une vraie shop d’ingénierie. C’est donc un peu intimidés et extrêmement curieux que l’on entre chez Technosub, une firme internationale qui développe, entre autres, des pompes pour le domaine minier.

C’est non seulement une entreprise importante à Rouyn-Noranda, mais ça a aussi été un objectif à atteindre pour Patrick Martel.

« Ça a toujours été une entreprise innovante dans leur modèle d’affaire, dans leur approche avec le client, dans le produit qu’ils offraient. Et ça, ça m’attirait beaucoup. »

Ce petit gars d’Évain, qui a fait ses études au Cégep à Rouyn et son génie mécanique à Sherbrooke, se retrouve donc aujourd’hui vice-président innovation chez Technosub. 

« Mon travail consiste à faire 100 à 150 vols par année dans tous les grands centres miniers et de tunnels du monde. On a une technologie qui nous permet d’être exportable partout.Toutes les mines ont un besoin en gestion des eaux et ça, on peut le faire. On utilise notre créativité pour déplacer l’eau la plus propre possible. Depuis 2009, on a fondé un département d’ingénierie de solutions appliquées. On ne fait pas juste des pompes, mais des pompes intégrées dans tout un système. C’était de la nouveauté à l’époque. Maintenant, on veut être reconnu comme une entreprise innovante dans le secteur des énergies propres, du traitement d’eau et de l’environnement minier. D’ailleurs, on vient d’avoir la certification Solar impulse, qui identifie 1000 innovations bonnes et profitables pour la planète en fonction des grands enjeux de l’ONU pour le développement durable. » 

Nul doute que l’étincelle dans ses yeux en est une de fierté

Mais est-ce que « environnement minier » et « innovations profitables pour la planète » peuvent vraiment se combiner? 

« On produit des minerais, pas des biscuits. Évidemment, il y a un coût environnemental à ça! Mais heureusement, l’Abitibi-Témiscamingue fait office de leader. On a toutes les meilleures pratiques, on sait comment faire, quoi faire, pourquoi le faire. Je suis très fier d’être dans une région minière responsable. » 

Il nous invite à mettre des lunettes de sécurité et on entre dans la shop. 

« On a été la première entreprise de la région à faire partie du QG-100, poursuit-il. Québec Global 100, un réseau de 100 entreprises exportatrices au Québec. Souvent, on est perçu un peu comme le petit frère qu’il faut aider. Mais ça, c’est parfait. On n’est pas dans le top, donc on a tout en mains pour innover et se sentir suffisamment en sécurité pour échouer. On essaie plein de choses. On a un portfolio complet d’innovations. Des fois c’est des flops total, mais c’est pas important. Parce qu’un échec, c’est un apprentissage. » 

Patrick est un gars simple, qui sait d’où il vient et qui est demeuré le même malgré le succès de Technosub. 

« Il faut toujours garder en tête nos racines. C’est pas partout qu’on a cette capacité créative de survivre à moins trente en défrichant une terre. Y’en avait pas de recettes toute faite sur comment développer une mine dans des climats extrêmes. Les écarts thermiques sont énormes, les contraintes sont énormes. Les gens qui ont colonisé la région étaient créatifs et ça fait encore partie de notre ADN. On est capable de s’exporter, mais on n’essaie pas de se penser meilleurs que les autres.  » 

Dans la shop, tout le monde le salue. 

« On a toujours eu cette culture-là d’accueil de l’autre. Nous, on ne voit pas l’autre comme une menace, on voit qu’il vient nous aider. D’ailleurs, on a des gens des Philippines. La première semaine, je les ai invité au chalet. Mon fils jouait de la guitare, on est allé marché en forêt… Mais je leur disais : « Je ne veux surtout pas vous intégrer. Je veux vous enraciner! C’est très différent. Quand on s’intègre, on fait partie de la forêt,  mais on est un peu un arbre artificiel. Mais quand les racines sont là… c’est ça la région! On s’est enraciné, mais avec chacun notre culture. Et toutes nos racines sont entremêlées. C’est la combinaison de toutes ces racines-là qui fait la beauté de notre région. » 

La combinaison… c’est justement la particularité du Collectif Territoire, dont fait partie Patrick. 

Ce collectif, qui regroupe des artistes, des gens de l’industrie et des chercheurs, s’est donné pour mission de créer une oeuvre géante qui procèderait à la restauration du lac Osisko. 

« C’est tous des silos qui ne travaillent pas ensemble normalement, mais lorsqu’on met tout ça ensemble, c’est là que la magie se fait. C’est une fierté artistique, mais c’est une prouesse technologique et une prouesse de recherche aussi, parce que les défis qu’il y a dans ce lac-là sont immenses. Y’a peu de projets sur la planète qui sont capables d’intégrer réellement les trois. Et je pense que nous, on va être capable de le faire d’ici six ans. » 

À travers tout ça, Patrick trouve-t’il quand même le temps de profiter de la vie? 

« On a tout plein de projets avec les enfants. Pour moi, c’est d’être avec les enfants, de dire qu’on les aime, d’aller faire du kayak, du voilier, de se baigner l’été, de faire du ski de fond, de la motoneige. On a excès à toute une panoplies d’options. » 

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