Parce que CULTURAT est aussi une démarche de valorisation de la culture à travers le territoire régional, on vous invite à découvrir l’une de nos richesses culturelles : celle des Anicinabek (Algonquins).
À partir de l’automne prochain, la communauté de Timiskaming First Nation comptera parmi elle un nouveau membre : un danseur se tiendra à la frontière de l’Ontario pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs. Karl Chevrier, l’artiste qui réalisera cette sculpture grandeur nature, nous explique l’importance de la danse dans la tradition anicinabe et ce que symbolisera son œuvre.
« Traditionnellement, raconte le sculpteur, les chasseurs dansaient avant de partir pour s’assurer d’une bonne chasse en invitant les animaux à se sacrifier pour eux, pour demander la protection afin que personne ne se blesse et pour rendre hommage aux animaux en les imitant. » C’est en quelque sorte une prière? « En un sens, oui, mais qui se fait avec des mouvements à la place des mots, précise-t-il. Et c’est aussi une danse pour ceux qui ne peuvent pas danser, ceux qui sont dans des chaises roulantes, ceux qui sont malades. Pour leur permettre de sentir l’énergie de l’univers les traverser. »
Le projet sur lequel l’artiste travaille en ce moment tire ses origines et toute sa symbolique des traditions ancestrales. La robe du danseur, que l’on nomme « Régalia », représente son identité propre, l’ensemble de ses expériences. Année après année, le danseur fabrique sa Régalia en y ajoutant des symboles personnels signifiant ses peurs, ses attentes et ses blessures. Pour respecter cette idée, la Régalia du danseur de 21 sera composée de métaux récupérés et de matières traditionnelles (l’écorce de bouleau, par exemple) et résultera de rencontres avec les aînées de sa communauté, mais aussi de discussions avec les jeunes. Ainsi, la Régalia de son danseur sera inspirée des expériences des aînés, mais portera également les messages d’espoirs des jeunes.
Comme cette œuvre est destinée à marquer l’entrée de la réserve (du côté de l’Ontario pour l’instant, même si l’artiste aimerait bien poursuivre ensuite l’expérience pour marquer chacune des entrées), Karl a choisi d’imager une danse toute spéciale : la danse de bienvenue.
« À un certain moment de la danse, explique-t-il, le danseur s’agenouille, puis pointe vers le ciel. Il indique que tout le monde est bienvenu. Peu importe qui tu es, de quelle origine tu es, nous ne jugeons pas, nous acceptons. Le sol sur lequel on marche et l’air que nous respirons, tous ces symboles s’intègrent dans cette danse pour dire que nous formons un tout. »
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Le danseur Wayne Mckenzie, de Timiskaming First Nation, a servi de modèle pour Karl Chevrier. Il exécute ici un mouvement de la danse de bienvenue - Crédit photo : Karl Chevrier[/caption]